Monthly Archives: avril 2017

« Extrême », « anti-gaulliste »: toutes ces fois où Dupont-Aignan abhorrait le FN

Le président de Debout la France, aujourd’hui rallié à Marine Le Pen, a passé des années à critiquer son mouvement et à s’en démarquer: revue de détail de ces piques qu’il doit aujourd’hui regretter…

Il est jusqu’ici la plus belle « prise de guerre » de Marine Le Pen. Si Nicolas Dupont-Aignan a annoncé hier sur France 2 soutenir la candidate du Front national pour les élections présidentielles, il a longtemps tenu un discours plutôt hostile envers ce qu’il considère comme un parti extrémiste. Jugeant Marine Le Pen plus modérée que son père mais « prisonnière » d’un cadre idéologique hérité de ce dernier, il refusait jusqu’à hier toute alliance avec le Front national, au motif que le mouvement lepéniste a gardé une tendance qu’il juge peu en accord avec sa ligne gaulliste et républicaine.

À LIRE AUSSI >> Présidentielle: Nicolas Dupont-Aignan soutient Marine Le Pen pour le 2nd tour

Mais ça, c’était avant. Ce samedi, le président de Debout la France va détailler avec Marine Le Pen son « accord de gouvernement », précisant que le projet de la dirigeante frontiste serait « amendé » afin que des éléments programmatiques du député de l’Essonne y soient ajoutés.

« Je suis le seul à proposer une rupture dans le calme »

C’est « un choix très courageux, mais pas un chèque en blanc. Un choix contre des garanties programmatiques solides qu’il détaillera sûrement dès demain. Notamment sur le volet humaniste de notre projet présidentiel », a précisé Damien Lempereur, délégué national de Debout la France. Ce soutien a toutefois divisé le propre mouvement de l’ancien candidat: en désaccord, Dominique Jamet, vice-président et principale figure du parti, a indiqué qu’il quittait le parti, de même que Éric Anceau, responsable du projet.

Il est vrai qu’au vu des anciennes déclarations de Nicolas Dupont-Aignan, pour la plupart encore visibles sur son compte Twitter, l’annonce peut surprendre. En novembre 2016, sur RTL, il expliquait: « Je suis le seul à proposer une rupture dans le calme. Je suis gaulliste. Je pense que le FN n’a pas les bonnes solutions. Il est le meilleur allié du système », disait-il, appelant à ne pas céder à « l’impasse du Front national », à « l’aventure d’un saut sans parachute ».

VIDÉO >> Quand Nicolas Dupont-Aignan excluait de rejoindre le FN

En 2013, Nicolas Dupont-Aignan s’opposait au Front national au nom des valeurs du « gaullisme ». Alors que Marion Maréchal-Le Pen défend le parcours de son grand-père Jean-Marie Le Pen et ses dérapages, jugeant qu’il avait eu « raison trop tôt », le député de l’Essonne s’emporte: « Marion Maréchal-Le Pen: l’anti-gaullisme en héritage! »

Plusieurs fois, il s’exprime à l’encontre de Florian Philippot, porte-parole du Rassemblement Bleu Marine: « Nous sommes gaullistes, nous ne pouvons aller avec l’extrême droite » ou « Il ne suffit pas de fleurir la tombe du général De Gaulle pour se dire gaulliste ».

L’une des thématiques qui revenait dans la bouche du président de Debout la France est d’associer le FN à l’extrême droite, pour mieux s’en démarquer. Ainsi, le mois dernier encore, il disait sur CNews: « La France est prisonnière d’un dilemme: soit on va vers l’échec avec les mêmes. Soit on risque les extrêmes. »

Et de dénoncer « l’arrière boutique d’extrême droite » au FN. Extrême droite qui est, au mois de mars 2017 encore, « le meilleur allié du système »:

Dénonçant « les excès » ou « les extrêmes » du FN », lui se voit comme « un gaulliste: pour un beau patriotisme républicain ».

Les Français ne lui font pas confiance

« Amateurisme »

La hantise de Nicolas Dupont-Aignan, c’est le spectre de Jean-Marie Le Pen, qui reste président d’honneur du FN. « Comment voulez-vous qu’un gaulliste puisse l’accepter? » demande-t-il en 2015. « Est-ce que vous avez envie de donner les clés du pays à la famille Le Pen? » Le député, qui dit ressentir « un malaise », analyse: « Le FN joue sur tous les tableaux avec Jean-Marie Le Pen qui vante Vichy ».

Plus globalement, Nicolas Dupont-Aignan estimait encore tout récemment que le Front national n’inspire pas confiance. « On peut protester avec le FN, on ne peut pas gouverner avec le FN! » disait-il dans Paris Match, en octobre 2015. Et de stigmatiser « l’amateurisme » de Marine Le Pen, qui émet d’ailleurs « des propos odieux » sur l’éradication de « l’immigration bactérienne ».

Bref, selon lui, les Français ne veulent plus de ceux qui les ont gouvernés depuis 30 ans »… et « Ils ne veulent pas plus du Front national ».

C’était avant le premier tour de l’élection présidentielle, avant que Nicolas Dupont-Aignan échoue à atteindre les 5% nécessaires au remboursement de sa campagne. Reste à savoir comment Marine Le Pen a réussi à le convaincre de faire campagne avec elle pour le second tour. Premiers éléments de réponse aujourd’hui, alors que les deux personnalités vont « s’afficher ensemble » pour la première fois.

PRÉSIDENTIELLE >> Recevez en temps réel les résultats de votre ville

Attentat déjoué : qui sont les deux suspects fichés «S» arrêtés à Marseille

Mahiedine M., 29 ans, et Clément B., 23 ans, ont été interpellés dans le cadre d’une enquête en flagrance ouverte à Paris pour association de malfaiteurs et infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste.  La DGSI et le Raid ont interpellé, mardi à Marseille, deux hommes, dans le cadre d’une enquête ouverte le 12 avril par le parquet de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste. Ils préparaient une action imminente. Dans leur vidéo d’allégeance à Daech figure une photo de François Fillon.

Débat télévisé, meetings, déplacements: le calendrier de l’entre-deux-tours

Il reste onze jours à Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour convaincre les électeurs. Une séquence intense qui voit s’enchaîner meetings et rendez-vous médiatiques.

Meetings, débats télévisés, déplacements… L’entre-deux-tours de la présidentielle s’annonce chargé, pour Emmanuel Macron (En Marche!) et Marine Le Pen (Front National). La période est aussi décisive pour les électeurs, qui hésitent parfois jusqu’au dernier moment avant de glisser un bulletin dans l’urne. L’Express dresse le calendrier des rendez-vous politiques incontournables des jours à venir

Mardi 25 avril. Les deux candidats ont été invités par le président François Hollande à assister à l’hommage national rendu à Xavier Jugelé, le policier tué sur les Champs Élysées. En soirée, Marine Le Pen est l’invitée de l’émission politique Elysée 2017, diffusée sur TF1 et LCI à partir de 21 heures.

LIRE AUSSI >> Le débat Macron-Le Pen du second tour de l’élection présidentielle 2017

Mercredi 26 avril. Le leader d’En Marche! doit se rendre dans la Somme, puis le Pas-de-Calais. Le candidat originaire d’Amiens en profitera-t-il pour faire un saut à l’usine Whirlpool, comme il a promis de le faire auprès des salariés bloquant le site? Toujours est-il qu’Emmanuel Macron achèvera sa journée àArras pour son premier meeting de campagne de l’entre-deux-tours.

Jeudi 27 avril. Cela peut sembler une simple formalité, mais c’est hautement symbolique. Ce jeudi, le Conseil constitutionnel validera les résultats du premier tour de la présidentielle. C’est à cet instant qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen seront reconnus officiellement comme les deux candidats en lice pour le second tour.

Dans la soirée, la candidate du Front National tiendra, elle, son premier rassemblement de l’entre-deux-tours, à Nice. Emmanuel Macron, sera à son tour l’invité de l’émission Elysée 2017, en début de soirée et en direct sur TF1 et LCI.

Vendredi 28 avril. Même si les candidats n’ont pas attendu pour poursuivre leur campagne, ce vendredi sonne le coup de départ officiel de la campagne de l’entre-deux-tours, au lendemain de la validation du Conseil constitutionnel.

LIRE AUSSI >> Code du travail, RSI, fiscalité… Ce qui oppose Macron et Le Pen

Dès lors, les temps de parole des deux candidats seront de nouveau soumis à égalité dans les médias. Côté Macron, le candidat d’En Marche! se déplacera dans la Haute-Vienne durant l’après-midi, avant un meeting en soirée.

Les résultats de la consultation des militants de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon débutée le mardi sera rendue publique. Elle ne permettra pas de délivrer une consigne de vote, mais seulement un « avis » représentatif des Insoumis, a expliqué Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche, auMonde.

Deuxième semaine

Lundi 1er mai. Pour le Front National, le 1er mai marque le traditionnel hommage rendu à la pucelle d’Orléans, Jeanne d’Arc. Mais, la candidate du FN tiendra meeting à Villepinte à midi et non au coeur de Paris, comme elle l’avait fait l’an dernier.

Mercredi 3 mai. C’est l’événement médiatique de cet entre-deux-tours. L’incontournable débat télévisé entre les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle sera diffusé en direct à 21 heures sur France 2 et TF1. Si en 2002, Jacques Chirac avait refusé de débattre face à Jean-Marie Le Pen, cette fois, Emmanuel Macron fera bien face à la fille Le Pen.

Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, les deux présentateurs de l'émission Elysée 2017, où seront reçus et interrogés mardi et jeudi les deux candidats.

Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, les deux présentateurs de l’émission Elysée 2017, où seront reçus et interrogés mardi et jeudi les deux candidats.

afp.com/Eliot BLONDET

Vendredi 5 mai. Cette date sonnera la fin de la campagne officielle: dès minuit, plus aucun message électoral ne pourra être diffusé, plus aucun sondage ne pourra être publié, ni aucune interview de l’un des deux candidats.

LIRE AUSSI >> Présidentielle: Le Pen étrille Macron et drague à tout va

Samedi 6 mai. Dès le matin, certains territoires d’Outre-Mer ouvriront leurs bureaux de vote: Guadeloupe, Guyane, Martinique, Polynésie française, Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin… Mais aussi les Français inscrits sur le continent américain.

Dimanche 7 mai. Le reste des Français est appelé à voter. Premiers résultats attendus à partir de 20 heures.

PRÉSIDENTIELLE >> Cherchez les résultats par ville, département et région

PRÉSIDENTIELLE >> Cherchez les résultats par ville, département et région

VIDÉO. Présidentielle: les mesures re-re-recyclées des candidats

À l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, plusieurs candidats sortent de leur besace des idées qui ne datent pas d’hier. Vraiment pas.

On le répète à l’envi, l’élection présidentielle de 2017 aura été semblable à aucune autre. Ne serait-ce que par l’incroyable affaiblissement des partis traditionnels. S’agissant du fond cependant, de nombreuses mesures proposées par les candidats -à l’exception peut-être du revenu universel d’existence de Benoît Hamon- ne sont pas neuves. Certaines d’entre elles remontent même aux années 80, voire 70. La preuve en vidéo.

VOIR AUSSI >> Quand les Sous-doués passent la présidentielle

Au premier chef de ces propositions recyclées, celle d’accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, véritable serpent de mer du socialisme de gouvernement. Aujourd’hui, elle figure en bonne place dans les programmes de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon. Mais elle figurait déjà au point n°80 du programme de… François Mitterrand en 1981. Remise aux calendes grecques, la mesure était de nouveau au menu de François Hollande, pour ne finalement jamais être appliquée.

Il en va de même pour l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, thème abordé par Valéry Giscard d’Estaing en 1974 puis, de nouveau, par François Mitterrand 7 ans plus tard. François Hollande, en 2012, l’a incluse dans ses 60 engagements présidentiels. À l’heure actuelle, l’égalité hommes/femmes en entreprise est défendue par les 5 principaux candidats à la magistrature suprême.

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

Fraude fiscale: un an de prison avec sursis requis contre Thomas Thévenoud

Le parquet de Paris a requis un an de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité contre l’ex-secrétaire d’Etat Thomas Thévenoud. La décision a été mise en délibéré.

Encore quelques semaines pour que Thomas Thévenoud ne soit définitivement fixé sur son sort. Après plusieurs heures d’audience, la procureure du tribunal correctionnel de Paris a requis ce mercredi soir une peine d’un an de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité contre l’éphémère secrétaire d’Etat. La décision des juges est mise en délibéré au 29 mai.

LIRE AUSSI >> Procès Thévenoud: 5 phrases pour replonger au coeur d’une « phobie administrative »

Le député (ex-PS) de Saône-et-Loire était jugé pour fraude fiscale, au côté de son épouse, à l’encontre de laquelle le parquet a requis six mois de prison avec sursis.

Une « phobie administrative »

Le couple est accusé de ne pas avoir accumulé les retards dans leur déclaration de revenus, affaire qui lui a coûté son poste en 2014. Lors de son réquisitoire, la procureure a estimé que l’ex-ministre n’avait pas fait preuve de « négligence », et que l’élément intentionnel est au contraire caractérisé. « Je vous demande la relaxe contre des gens qui ne devraient même pas être là », a répondu l’avocat de la défense.

Thomas Thévenoud, qui n’a cessé de mettre en avant une excuse devenue célèbre, sa « phobie administrative », n’a passé que neuf jours au sein du gouvernement. Resté depuis député, mais sans l’étiquette du PS, il a récemment annoncé qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections législatives et qu’il arrêtait carrément la politique.

LIRE AUSSI >> Démission de Thomas Thévenoud: le donneur de leçons qui aurait dû s’écouter

[L’actu dessinée] Un référendum en Turquie

Un Plouc Chez les Bobos :

https://blogs.mediapart.fr/cuenod/blog

T. Soulcié :

http://www.soulcie.fr/

Wingz :

http://www.wingz.fr/

Deligne :

http://deligne-dessins.tumblr.com/

Conversation avec Jacques Attali (Blog de Jacques Attali) :

http://blogs.lexpress.fr/attali/

Des pellicules plein la tête (Blog de Christophe Carrière) :

http://blogs.lexpress.fr/cinema/

Nouvelle formule (Blog de l’Express par Eric Mettout) :

http://blogs.lexpress.fr/nouvelleformule/

Attentat déjoué: le SMS de soutien de Mélenchon à Fillon et Macron

Alors que deux individus sont soupçonnés d’avoir projeté de commettre un attentat durant la campagne, le leader de La France insoumise a affirmé sa « solidarité » avec ses adversaires.

Dans l’épreuve, François Fillon peut-il compter sur le soutien de Jean-Luc Mélenchon, l’un de ses plus farouches adversaires? Alors que deux individus sont soupçonnés par la Direction générale de la sécurité intérieure d’avoir fomenté un attentat visant potentiellement le candidat Les Républicains à l’élection présidentielle, le leader de La France insoumise lui aurait envoyé un SMS de solidarité selon BFMTV.

LIRE AUSSI >> Présidentielle: François Fillon, cible possible de l’attentat déjoué

« Totale solidarité face à la menace. Que notre campagne en complète opposition soit le meilleur des démentis au programme totalitaire des terroristes », a adressé le candidat à son concurrent. Un autre SMS a été envoyé, cette fois à Emmanuel Macron. Le message est d’ailleurs un peu plus personnalisé: « Émotion et complète solidarité personnelle. Que notre campagne et notre opposition républicaine soit la démonstration de l’échec du projet des violents. »

LIRE AUSSI >> Un attentat « imminent » visant un candidat à la présidentielle aurait été déjoué

La distinction se niche dans la nature de l’opposition qui sépare, de son point de vue, Jean-Luc Mélenchon de ses deux concurrents: là où il la juge « complète » vis-à-vis de François Fillon, il la qualifie de « républicaine » s’agissant du fondateur d’En Marche!.

PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville

« Dupont-Aignan, le gratte-cul »


nicolas-dupont-aignan-president-de-debout-la-france-dlf-le-4-avril-2017-a-la-plaine-saint-denis-pres-de-paris_5857447Seriez-vous Monsieur, le fruit de l’églantier, le cynorhodon de la droite tout ainsi que de l’extrême droite?  C’est le rôle qui vous serait dévolu, mande-t-on, tant par Tata Marine que par le duc de Beaucé, Monsieur de Fillon, qui, pour l’heure, vous courtisent et feignent vous parer de toutes les vertus.

Entre autres bienfaits ou désagréments, selon l’usage qui en est fait, on prête d’expérience à ce cynorhodon la faculté de provoquer des démangeaisons au fondement. Trivialement, l’on parle donc de gratte-cul.

Le duc, qui peine à figurer en deuxième place, talonné sinon dépassé par ce Mélenchon que l’on dit fils caché de Castro le Caribéen, vous aurait aguiché de maintes promesses dans le vain espoir de vous voir jeter l’éponge.

Confiseries et menaces, vin et vinaigre, caresses et taloches: les trois mousquetaires du duc de la Sarthe, Chartier, Chatel et Retailleau, n’auraient point ménagé leur peine dans le dessein de vous faire rejoindre les fidèles de leur paroisse.

Vous vous plaignîtes de ces effusions musclées qu’ils s’empressèrent de démentir avec la force que l’on a coutume d’employer chez le duc de Beaucé lorsque l’on est pris les mains dans le pot de confiture.

Toute honte bue, confessons, Monsieur, que n’avez aucune chance de ceindre la Couronne.

Ha! Les quelques trois ou quatre pour cent des suffrages que vous pesez représentent l’étiage qui permettrait à Monsieur de Fillon de flotter à nouveau et donc de figurer au deuxième tour.

Pour renfort de potage, le duc vous aurait-il promis un prestigieux maroquin?

Vous aurait-il soudoyé en vous offrant, en seconde main, ses plus beaux costumes?

Vous lui opposâtes un refus certes poli, mais sans appel. Et pourtant, à des fins d’assouvir ce noir dessein, le duc de Beaucé fit des efforts louables.

Ne convint-il point d’instiller quelques onces de souverainisme, votre doxa, en son propre programme?

Rien n’y fit. Connaissant l’oiseau et son irrémissible propension à la menterie, vous ne cédâtes point, même lorsque Madame de Méaux, que ses ennemis surnomment « La fée Carabosse », s’en vint tenter de vous exécuter la danse des Sept voiles.

Jusques à ce Monsieur de Coûteaux, ancienne éminence grise de Tata Marine, présentement ostracisé du sérail frontiste, dont l’apparition au meeting de la Porte de Versailles fit abondamment jaser. Ce même Monsieur de Coûteaux, à présent gagné à la cause du duc de Beaucé, aurait également prêté ses bons offices à des fins de vous convier en la paroisse de l’abbé de Solesmes, vous dispensant même, vous, Monsieur Du Pont d’Aignan, de prononcer les voeux d’allégeance.

Debout sur la France, imperturbable, vous continuâtes votre chemin, jusques à ce que d’autres émissaires, venus tout exprès de Paris, s’invitent en votre bonne ville de Yerres, votre Colombey francilien.

Reclus en votre Boisserie, tout à fleurir les croix de Lorraine, vous singeâtes vous étonner de voir ces barbouzes, trempées comme des soupes, à lanterner sur le perron de votre manoir.

Des seconds couteaux de Tata Marine, songeâtes-vous, qui eux aussi entendaient vous enrôler de gré ou de force dans les commandos de la future reine de France, à présent peu assurée, selon certaines langues, de figurer au second tour, victime qu’elle serait des razzia de Mélenchon sur ses zélotes.

Vous tentâtes d’atermoyer, écartant les offres alléchantes qu’ils vous firent sur un ton qui ne supportait pas l’appel.

Le dépit se peignit sur leurs visages, frustrés qu’ils se trouvèrent de ne point avoir la licence de vous retapisser le minois.

Vous promîtes alors de réfléchir, sitôt passé le premier tour, mais vous fîtes la sourde oreille lorsqu’ils se prirent de vous pourrir la vie en votre circonscription au temps des cerises.

Bredouilles, ils s’en furent penaudement rapporter à Tata Marine qu’ils avaient échoué à vous faire rendre gorge.

« Même en échange de la tête de Philippot! L’un de ces sbires, plus hardi que ces compagnons d’armes, se prit alors de suggérer que l’approche fut confiée à Marion de Provence, Madame Nièce, plus à même de vous séduire, Monsieur.

« Jamais! Plutôt crever, s’exclama la patronne, que faire entrer la Sainte Nitouche dans le jeu!

Pour l’heure, Monsieur, vous figurez tel le forcené de l’Essonne, embusqué en votre Boisserie, prêt à faire donner le mousquet.

Cependant, Monsieur, toute à louer votre bravoure ainsi que votre intransigeance, nous sommes gagnée par le doute: prendrez-vous Monsieur, le risque d’être cloué au pilori si d’aventure le duc de Beaucé, tout ainsi que Tata Marine viennent à mordre la poussière?

Serez-vous alors, Monsieur, le Taubira de la droite et de l’extrême droite? Voici qui serait trop farce…

Hélico à Issoire

La semaine dernière, j’ai opéré un vol en hélicoptère avec des amis. C’était à Issoire, et j’ai été conquis dès le départ. Cela dit, ce n’était pas que pour la vue. Bien entendu, celle-ci était superbe. Mais ce qui m’a véritablement intéressé, en fait, c’est l’hélicoptère. Parce qu’il faut en avoir dans le ciboulot, pour réaliser un appareil comme celui-là ! L’humanité est excessivement créative. Observez ce qu’elle est parvenue à concevoir en l’espace de deux siècles à peine. Elle est à l’origine de la voiture, des satellites, de l’hélicoptère… On peut se demander comment elle vivra dans deux siècles… Enfin, si l’homme survit jusque-là, bien entendu. Parce qu’il est aussi parvenu, dans le même temps, à mettre en danger pas mal d’espèces, à dérégler le climat, et à se forger un avenir particulièrement troublé. Je ne miserais pas un kopeck sur sa survie… La cause du problème, selon moi, c’est que cette inventivité est principalement axée sur l’idée de vaincre. L’énergie nucléaire est sur ce point un bon exemple : elle a été imaginée comme source d’énergie par la communauté scientfique pour améliorer les conditions de vie de tous ; mais elle a pu voir le jour lorsqu’elle a été financée pour fabriquer la bombe nucléaire. La volonté initiale peut être généreuse, mais le subventionnement, lui, fait prendre une autre direction. Les scientifiques développent des technologies pour améliorer le quotidien des gens, mais ceux qui exploitent ces dernières se soucient avant tout de gagner, que ce soit un territoire ou des parts de marché. Ceux-là ne sont pas obnubilés par les éventuels dommages : seul le résultat immédiat importe. C’est l’investissement financier qui est la pierre d’achoppement. Les scientifiques souhaitent améliorer notre quotidien, mais ceux qui utilisent leurs inventions provoquent l’effet opposé.  Au fait, si vous n’êtes jamais monté dans un hélico, foncez : c’est vraiment excellent, et la virée est vraiment fascinante. Et quand on découvre l’Auvergne depuis les airs, le tableau est vraiment ravissant. Suivez le lien pour tout savoir sur ce baptême de l’air en hélicoptère.
helicoptere9

Salaire, temps de travail… Que proposent les « petits » candidats?

Les six têtes créditées dans les sondages des intentions de vote les plus faibles ne sont pas en manque d’inspiration. Voici une sélection des axes qu’ils défendent, pour l’entreprise et le salarié.

Les sondages font le yoyo, en cette campagne présidentielle. Bien malin celui qui prédit aujourd’hui quel score vont réaliser les six « petits » candidats dans moins de quinze jours, même si la présence de l’un d’entre eux au second tour reste tout de même hautement improbable. Tour d’horizon, non exhaustif, des mesures qui concernent l’entreprise et le salarié, dans leurs projets pour la France.

La hausse des salaires en leitmotiv

La hausse du smic est dans tous les esprits. A l’extrême gauche de l’échiquier, Philippe Poutou, du NPA, veut, en parallèle d’un passage aux 32 heures sur quatre jours, un salaire minimum de 1700 euros net par mois – contre 1153 euros nets aujourd’hui –, et une augmentation de tous les salaires de 300 euros (ainsi qu’une échelle des salaires de 1 à 4). Concernant ce volet rémunération, Nathalie Arthaud est globalement sur la même ligne (smic à 1800 euros net), avec indexation des salaires et des pensions sur le coût de la vie. Pour financer ces augmentations, la candidate Lutte Ouvrière suggère de « prendre sur les profits des riches bourgeois,qui s’accaparent des dizaines de milliards de dividendes ». Par ailleurs, « si une PME a une trésorerie si maigre qu’elle ne peut pas augmenter les salaires, il faut imposer que sa maison-mère, son donneur d’ordre ou sa banque soient mis à contribution pour qu’elle paie des salaires corrects aux travailleurs ».

Le candidat souverainiste François Asselineau prône pour sa part une hausse du smic à 1300 euros nets par mois , compensée par une baisse des cotisations sociales patronales pour les TPE et les PME jusqu’à 50 salariés. Jean Lassalle compte aussi, s’il est élu, « augmenter le smic net par une baisse de cotisations sur les bas salaires ». Il ne dit pas de quelle ampleur serait l’évolution. La proposition de Nicolas Dupont-Aignan est d' »augmenter les salaires nets de 10% en diminuant les charges salariales de 30% sur la durée du quinquennat ». Sachant que les salaires seraient désormais payés tous les quinze jours « afin de réduire les découverts des Français ». Quant à Jacques Cheminade, il souhaite parvenir progressivement à un smic à 1309 euros net.

De nouvelles aides à l’embauche en CDI

Comment lutter le chômage? Avec Philippe Poutou, la formule serait « simple »: contrat à durée indéterminée (CDI) pour tous. Sans aller aussi loin, d’autres candidats comptent au moins favoriser la conclusion de CDI. Ainsi, François Asselineau président, le contrat à durée déterminée (CDD) ne pourrait excéder 24 mois, renouvellement compris, la prime de précarité serait augmentée à 20% et le taux horaire majoré de 15% par rapport aux minima légaux et conventionnels. Par ailleurs, un nouveau système d’aides à l’embauche serait instauré: « 10% du Smic pendant un an pour la conversion d’un CDD en CDI et au-delà des six premiers mois d’un CDD; 20% du Smic pendant un an pour l’embauche d’un chômeur ou pour un premier CDI destiné à un jeune de moins de 26 ans; 25% du Smic pendant un an pour l’embauche d’un premier salarié en CDI ou d’un bénéficiaire du RSA dans l’entreprise ». Nicolas Dupont-Aignan prévoit pour sa part une exonération de charges pendant cinq ans pour le recrutement en CDI d’un chômeur de longue durée.

Jacques Cheminade indique, lui, que toute PME de moins de 50 salariés embauchant un chômeur quel que soit son âge, doit avoir « la possibilité de déduire des charges sociales correspondant à cet emploi le coût moyen par chômeur des allocations d’assurance chômage, soit au maximum 11 000 euros par an ».

Favoriser l’emploi en France

Philippe Poutou et Nathalie Arthaud partagent la volonté d’interdire tout bonnement les licenciements. Le candidat du NPA veut la « mise sous contrôle des salariés des entreprises qui détruisent des emplois ». Pour éviter les plans sociaux dévastateurs, les deux candidats prônent la transparence à tout crin: l’ouverture des comptes des entreprises, la levée du secret bancaire et du secret des affaires. Plus mesuré, François Asselineau entend de son côté conditionner les aides aux entreprises à des critères sociaux et de maintien de l’emploi sur le territoire.

En cette élection, il est de bon ton d’envisager de réserver une part de la commande publique aux acteurs bleu blanc rouge, ou produisant en France. Et notamment aux PME. Jacques Cheminade vise de leur réserver 25% des achats publics. François Asselineau 30%. Nicolas Dupont-Aignant 50%. Le représentant de Debout La France a par ailleurs l’intention de taxer les importations ne respectant pas certaines normes et d' »interdire les importations dangereuses ou reposant sur l’esclavage moderne ». Il créera un « Label Tricolore » et un fond d’investissement et de relocalisation de ces produits. Avec lui, le taux d’impôt sur les sociétés baisserait de moitié pour les bénéfices réinvestis sur le sol français.

Vers une gouvernance des entreprises plus collective

Jean Lassalle a en ligne de mire de booster l’actionnariat salarié, même si sa proposition reste un peu vague: « garantie d’une représentation lors des assemblées générales, contre réduction d’impôts pour les sociétés familiales qui l’appliquent ».

Nicolas Dupont-Aignan entend lui aussi accorder une baisse du taux d’IS pour les entreprises qui favorisent l’actionnariat salarié. Il veut également instaurer un label « Société à gestion partagée », pour les entreprises voulant faire participer leurs salariés à la gestion de l’entreprise. « Il ouvrirait une couverture sociale au chef d’entreprise similaire au statut des directeurs de Scop ». L’IS serait réduit « pour toute entreprise qui attribuera un pourcentage des sièges aux salariés, avec voix délibérative, dans les instances de décision ou de contrôle ». Ce pourcentage serait déterminé avec les partenaires sociaux.