Monthly Archives: mai 2016

Macron et « la meilleure façon de se payer un costard »: ce qui s’est vraiment passé

Pris à partie par deux militants proches du mouvement Nuit Debout, le ministre de l’Economie a justifié ses « costards » par le fait qu’il travaillait, lui. Une marque de mépris? L’Express a retrouvé des témoins et visionné toute la scène.

Emmanuel Macron veut aller au contact des Français. Vendredi après-midi, dans la petite cité héraultaise de Lunel, l’homme de la majorité le mieux placé dans les sondages pour 2017 a pu savourer tous les aspects de ces rencontres. En répondant à un militant un peu agressif que la meilleure façon de se payer un costard était de travailler, il a fait l’objet de critiques sur son supposé mépris.

L’Express a pu visionner toute la scène, filmée par deux journalistes locaux, Laurent Damiron et Dimitri Moulins. Elle dure près six minutes.

Une poignée de main en conclusion

On y découvre un ministre de l’Economie face à deux militants. Un livre de Gérard Filoche dénonçant la loi El Khomri en main, le plus âgé dénonce « des lois qui sont dans l’intérêt des patrons », et ne laisse guère la parole quand Emmanuel Macron tente de le contredire. La scène s’échauffe quand le jeune homme qui se tient à son côté s’exclame: « On en a marre, j’ai 21 ans, je me retrouve en fin de formation, je n’ai pas de sous pour me payer un costard cravate comme ça! », en désignant son tee-shirt noir.

« Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler », lui répond alors le ministre. « Depuis l’âge de seize ans je travaille! » réplique le jeune militant, qui finit par s’éloigner. La discussion avec l’homme plus âgé, arborant un autocollant du syndicat SUD et se disant enseignant à Nîmes, se poursuit encore plusieurs minutes. Toujours difficile, mais respectueuse.

Elle se finira par une poignée de mains, avant que le ministre de l’Economie ne reprenne son chemin, régulièrement alpagué par des citoyens avec qui il n’hésite pas à engager la conversation.

Rencontre avec la CGT en fin de journée

Patrick Vignal, député PS de l’Hérault, était l’hôte du ministre ce jour-là: « Je présentais à Emmanuel Macron la fabrique numérique de Lunel, qui permet de lutter contre le décrochage scolaire. Deux militants contre la loi Travail, équipés d’un mégaphone, essayaient de perturber la rencontre avec les jeunes depuis l’extérieur. Je suis sorti pour leur demander d’arrêter et j’ai promis que le ministre viendrait les voir. »

La journée se passait jusqu’alors « à merveille », regrette Patrick Vignal. « Emmanuel Macron est un grand ministre de l’Economie qui a su se montrer disponible de 12h à 21h dans une petite ville comme Lunel. » Après plus d’une heure de pêche à l’anguille sur l’étang de l’Or, le ministre s’apprêtait à rencontrer des chefs d’entreprise en fin d’après-midi. Invitée à participer, la CGT de Lunel a lu un texte contre la loi Travail que le député juge « équilibré ». S’il n’y avait pas eu le 49.3, lui-même aurait voté contre, assure-t-il.

Ce samedi, Emmanuel Macron a répondu sur Twitter à l’une des nombreuses personnes qui lui ont reproché son mépris.

Loi Travail: le gouvernement perdant à tous les coups

Les récents couacs de l’exécutif sur les modifications à apporter à la loi El Khomri soulignent la difficulté pour le gouvernement à trouver une voie de sortie de crise. C’est normal: il n’y en pas. Enfin, aucune qui ne soit pas douloureuse.

La petite musique gouvernementale sur le thème de la fermeté face à la CGT, jouée depuis plusieurs jours par Manuel Valls, commence à être parcellée de fausses notes. Mercredi déjà, avec Bruno Le Roux qui s’était dit ouvert à une rediscussion de l’article 2 sur la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche. Jeudi, encore plus symbolique, c’est le ministre des Finances Michel Sapin qui a dit: « Peut-être qu’il faut toucher à l’article 2 » sur certains « points ». Avant d’être recadré sèchement par le Premier ministre et se recadrer ensuite lui-même. Bref, ça sent la panique à bord du paquebot exécutif. Une fébrilité qui s’explique très facilement: le gouvernement n’a le choix, pour sortir de la crise, qu’entre des mauvaises solutions. Reste à savoir quelle est la moins mauvaise pour lui.

SUIVRE >> Notre direct sur les manifestations contre la loi Travail du jeudi 26 mai

Retirer la loi Travail

Le président François Hollande prend part à la Conférence nationale du handicap à l'Elysée à Paris le 19 mai 2016.

Le président François Hollande prend part à la Conférence nationale du handicap à l’Elysée à Paris le 19 mai 2016.

afp.com/GONZALO FUENTES

Cette option mettrait fin immédiatement au blocage, sonnerait la fin du mouvement social… Mais aussi du gouvernement. Impossible pour Manuel Valls de rester en place dans un tel cas de figure et après avoir eu des propos aussi tranchés sur sa volonté d’aller jusqu’au bout. Des mois de remous politiques, des phrases martiales pour finalement retirer le texte? Ça ne serait pourtant pas une première. C’est le destin tragico-comique qu’a déjà vécu le projet de réforme constitutionnelle sur la déchéance de nationalité pour les terroristes binationaux. « J’entends bien que c’est une solution inenvisageable car elle donnerait un signal de faiblesse, observe Laurent Baumel, l’un des principaux députés frondeurs du PS. Mais, voilà ce qui arrive à vouloir se poser comme un réformateur courageux et à vouloir parler à des gens qui de toute façon ne voteront pas pour vous… »

Remanier le texte

Manuel Valls à Evry le 18 mai 2016.

Manuel Valls à Evry le 18 mai 2016.

afp.com/THOMAS SAMSON

C’est l’option à laquelle poussent certains députés socialistes et qui a été perceptible à travers les « couacs » de Bruno Le Roux et de Michel Sapin, deux hollandais historiques. Cette piste offre l’avantage de ne pas céder complètement à la rue, tout en tentant d’apaiser. Mais elle pose plusieurs problèmes.

Tout d’abord, il faudrait se mettre d’accord sur les points à discuter. Manuel Valls l’a redit ce jeudi: s’il est « toujours ouvert quand il faut améliorer tel ou tel aspect », « pas question de toucher » aux « grandes lignes du texte, l’article 2, c’est-à-dire la négociation dans l’entreprise, la garantie jeunes, les nouveaux droits pour les salariés, la lutte contre le détachement illégal, ce que nous faisons pour les jeunes ». Bref, rien de substantiel. Mercredi, Bruno Le Roux s’est dit favorable à ce « que la branche donne un avis a priori »et non a posteriori, sur l’accord d’entreprise. Ce que les députés appellent le « compromis Sirugue », du nom du rapporteur du texte à l’Assemblée. « Quand bien même nous l’accepterions, ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui, cela ne signifie pas que la CGT et FO l’accepteraient », met en garde Laurent Baumel.

Et même si le gouvernement acceptait de revenir complètement sur l’article 2 de la loi, une option qui pourrait convaincre FO de se ranger, la CGT ne reculerait probablement pas. Philippe Martinez réclame l’abrogation pure et simple de la loi. Bref, l’exécutif céderait un peu sans lever pour autant les blocages. Que des coups à prendre. D’autant que si le gouvernement remanie le texte, la droite le pilonnera. Et rappellera qu’elle s’y oppose parce qu’elle trouve que la loi, intéressante à ses yeux originellement, a déjà été vidée de sa substance. En effet, certains points importants comme le plafonnement des indemnités prud’homales, les forfaits-jour pour les PME, la réduction du périmètre géographique pour les licenciements économiques ont déjà été abandonnés dans le texte sur lequel le gouvernement a engagé sa responsabilité au palais Bourbon.

Passer en force

Examen du projet de Loi Travail a l'Assemblée Nationale. En présence de la ministre du Travail Myriam El Khomri, le 4 mai 2016.

Examen du projet de Loi Travail a l’Assemblée Nationale. En présence de la ministre du Travail Myriam El Khomri, le 4 mai 2016.

MAXPPP/Christophe Petit Tesson

Après les déclarations fermes du Premier ministre, ne rien discuter permet à l’exécutif d’afficher une position de fermeté bienvenue après les procès en atermoiement contre François Hollande entretenus tout au long du quinquennat. « Ne nous trompons pas. La CGT brandit la loi Travail comme un épouvantail avec un seul objectif: pousser Valls à la démission et faire perdre Hollande en 2017 », met en garde un proche du Premier ministre. Et de poursuivre: « Si on baisse les bras, on prend le toboggan. Et le président de la République trinquera plus que le Premier ministre. »

Mais tenir sa position suppose que le mouvement social perdure. Le gouvernement fait le pari que l’opinion lui apportera son soutien face aux « bloqueurs » de la CGT. Pari pour l’instant perdu. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, près de sept Français sur dix se disent favorables au retrait de la loi El Khomri. Un pourrissement de la situation – une grève reconductible dans les transports va bientôt suivre – que les Français pourraient mettre davantage sur le compte de l’inflexibilité gouvernementale que syndicale. Une position qui sera de plus en plus dure à tenir si les incidents se multiplient. Ce jeudi, une voiture a forcé un barrage à Fos-sur-Mer, faisant un blessé grave.

Refiler la patate chaude aux députés

Le président François Hollande, le Premier ministre, Manuel Valls et la ministre du travail Myriam El Khomri, après sa nomination, le 2 septembre 2015 à l'Elysée.

Le président François Hollande, le Premier ministre, Manuel Valls et la ministre du travail Myriam El Khomri, après sa nomination, le 2 septembre 2015 à l’Elysée.

afp.com/ALAIN JOCARD

Le gouvernement pourrait s’en remettre au débat parlementaire, méthode moins violente que le passage en force du 49.3. Mais aucune raison dans ce cas que la plupart des députés soient d’accord pour adopter le texte qui n’a pas trouvé de majorité en première lecture. François Hollande pourra toujours pointer du doigt la responsabilité des parlementaires, comme il l’avait fait pour justifier son renoncer à la réforme constitutionnelle. Mais là encore, l’image serait catastrophique d’un exécutif qui n’a pas su imposer son projet à sa propre majorité.

Robert Ménard lance son propre mouvement, « Oz ta droite »

Le maire de Béziers veut entrer dans la bataille des présidentielles en présentant un mouvement de droite, qui fera des propositions aux candidats. « Oz ta droite » n’est pas un parti politique précise-t-il.

« Oz ta droite », c’est le nom du mouvement citoyen qui vient de voir le jour sous la houlette de Robert Ménard. Ce proche du FN, qui avait ravi la mairie de Béziers à la faveur d’une triangulaire en 2014, l’a proclamé lors d’une conférence de presse ce mercredi, « ce ne sera pas un parti politique », mais « un mouvement de citoyens ».

L’annonce a été faite à la veille des « rendez-vous de Béziers », une rencontre de trois jours entre personnalités et mouvements proches de l’extrême-droite qui débute vendredi dans la ville du Sud-Ouest. A ce moment-là, « Oz ta droite » devra faire « des propositions, une cinquantaine environ, aux candidats » à la présidentielle, a ajouté Robert Ménard. Il évoque des « idées de rupture que la droite pourrait porter et que le rassemblement des droites portera » et insiste, « ce ne sera pas un programme de gouvernement ». Il y aurait déjà 1 800 inscrits. Un mouvement sans étiquette, mais de droite. « Durant ces trois jours, nous allons dire ce que c’est qu’être de droite », affirme le maire de Béziers.

« Sans le FN nos idées ne gagneraient pas »

« Dimanche, à l’issue de ces trois jours de rencontres, une ou plusieurs personnes seront désignées pour porter ces propositions et en faire la promotion », a-t-il ajouté. L’ancien président de Reporter sans Frontières n’exclut pas d’être le porteur de ce collectif. Malgré ses proximités avec l’extrême-droite, il se défend de former un mouvement lié au FN. « Sans le FN nos idées ne gagneraient pas, mais sans nos idées le FN ne gagnera pas », affirme Robert Ménard. Mais il ne cache pas ses attentes vis à vis des frontistes. « Nous verrons si ce parti se sert de ce qui va ressortir de ce week-end », ajoute-t-il.

« Nous sommes persuadés que la bataille culturelle est en passe d’être gagnée par la droite, mais qu’elle ne sait pas la mettre en avant. Nous allons tout traduire sur le terrain pour ne pas attendre 2022 », a aussi affirmé le maire de Béziers. « Nous n’excluons rien pour nous faire entendre, mais nous ne servirons de marche pied à aucun candidat ».

Comment Manuel Valls peut refuser à Tariq Ramadan la nationalité française

Le Premier ministre Manuel Valls s’est opposé, dimanche, à ce que Tariq Ramadan acquière la nationalité française. A-t-il vraiment les moyens de l’en empêcher?

Manuel Valls part en croisade contre Tariq Ramadan. Dimanche, dans une interview accordée à Radio J, une radio juive parisienne, le Premier ministre ferraille contre l’islamologue suisse, en soutenant qu’il n’y « aucune raison pour qu[‘il] obtienne la nationalité française », comme il l’avait réclamé.

Un message « contradictoire » avec les valeurs françaises

« Quand on aspire à être français, c’est qu’on aspire à partager des valeurs », s’agace le locataire de Matignon. Or, à ses yeux, le message du théologien est « contradictoire » avec les valeurs de la France. Tariq Ramadan est suspecté par des observateurs de communautarisme et d’islamisme radical. Le 4 février, il avait annoncé sur Facebook son souhait d’acquérir la nationalité française.

C’était au moment où l’Assemblée nationale détricotait la déchéance de nationalité. « Je pense qu’il est bon de donner un exemple concret et positif d’adhésion aux valeurs de la République », justifiait alors l’intellectuel controversé. Tout un symbole. « Nous sommes dans une dérive absolue, et le Parti socialiste est emberlificoté dans un débat qui ne sent pas bon du tout », disait-il à l’époque à L’Obs.

En théorie éligible

En France, la nationalité n’est accordée qu’à certaines conditions. Marié à une citoyenne française, tout en exerçant une activité régulière dans l’Hexagone, le professeur à l’université d’Oxford y est en théorie éligible, au titre de la naturalisation par mariage avec un conjoint français. Reste que ce n’est pas automatique.

Admettons qu’il franchisse toutes les étapes. Manuel Valls, tel qu’il y fait allusion, est-il en position d’ajourner la requête du théologien? Ce ne serait pas la première fois qu’il interviendrait en personne dans un tel processus. En janvier 2015, il s’était déjà mouillé pour attribuer la nationalité française à Lassana Bathily, le sans-papier malien qui avait fait acte de bravoure lors de l’attaque de l’hypermarché casher de la porte de Vincennes, après l’attentat à Charlie Hebdo. Il s’agissait cette fois d’accélérer sa naturalisation, ce que la loi permet aux autorités… à titre dérogatoire.

Le dernier mot au ministère de l’intérieur

Pour ce qui est de débouter une demande basée sur un mariage, la loi est moins bavarde. Toutes ces requêtes entrent dans le giron du ministère chargé de ces questions, celui de l’Intérieur. Une fois que l’intéressé a déposé en préfecture un dossier dûment rempli, même en cas d’accord du préfet, c’est, en principe, le ministère qui a le dernier mot.

Mais il y a un hic. « Dans le cas d’une naturalisation au sens strict, le gouvernement a un pouvoir d’appréciation en opportunité, sauf que celui-ci n’existe pas quand c’est une demande fondée sur un mariage », explique à L’Express la professeure à l’université de Bourgogne, spécialisée en droit des étrangers, Sabine Corneloup. « Dans tous les cas où c’est une demande par déclaration, comme pour monsieur Ramadan, les pouvoirs de l’administration sont réduits. »

La voie du « défaut d’assimilation »

Il existe toutefois, dans le code civil, une procédure d’opposition à laquelle peut se heurter l’islamologue. « Le gouvernement dispose d’un délai de deux ans pour s’opposer. Il peut faire valoir deux motifs: soit l’indignité, soit le défaut d’assimilation. Je suppose que c’est ce dernier que Manuel Valls a en tête », poursuit Sabine Corneloup. Des possibilités de rejet qui sont « relativement rares », note pourtant l’universitaire.

Cette procédure d’exception n’a qu’une seule voie praticable, celle d’un décret pris au Conseil d’Etat, à l’initiative du gouvernement, et signé par le Premier ministre, Manuel Valls. Attention, le rejet ne peut être arbitraire. Il faut préciser en quoi il y aurait défaut d’intégration.

En cas de « pratique radicale d’une religion »

Dans quels cas de figure l’administration peut-elle retoquer une demande? Un regard sur la jurisprudence du Conseil d’Etat permet d’y voir plus clair. « Cette procédure opposition a été admise dans certains cas de pratique radicale d’une religion, ou s’il y a des liens étroits avec des organisations islamistes prônant le rejet de la société française, quand l’intéressé a tenu des propos hostiles aux valeurs du pays », note Sabine Corneloup. Comme le veut la règle, Tariq Ramadan pourra s’y opposer devant un tribunal.

En attendant la suite du feuilleton, l’universitaire a renvoyé le Premier ministre face aux contradictions de la France, qui a remis la légion d’honneur au prince héritiersaoudien, représentant d’un pays épinglé pour ses nombreuses atteintes aux droits humains, mais bon client de l’industrie d’armement française:

Manuel Valls: la France « est sans doute la cible numéro un de Daech »

En déplacement en Israël, Manuel Valls a déclaré ce dimanche que la menace terroriste « n’a sans doute jamais été aussi élevée ». Des filières sont « régulièrement » démantelées, a ajouté le Premier ministre.

En déplacement en Israël, Manuel Valls était l’invité de BFMTV et de la chaîne i24 News ce dimanche. Le Premier ministre a évoqué la menace terroriste qui pèse sur la France, plus de six mois après les attentats de Paris et de Saint-Denis.

La France est « sans doute aujourd’hui la cible numéro un de Daech (…) La menace est toujours extrêmement élevée, elle n’a sans doute jamais été aussi élevée », a déclaré Manuel Valls.

« Je ne mentirai jamais à mes compatriotes sur ces questions de sécurité intérieure, parce que j’ai été ministre de l’Intérieur », a-t-il ajouté, soulignant que « régulièrement des filières sont démantelées, des individus interpellés ».

Les fan-zones maintenues pendant l’Euro

Manuel Valls a par ailleurs justifié le maintien des fan-zones à l’occasion de l’Euro 2016. « Les fan-zones vont être contrôlées, protégées par des services de sécurité publics et privés (…) Sauf événement, sauf menace particulière, ces fan-zones sont maintenues », a affirmé le Premier ministre.

« L’Euro doit avoir lieu (…) Nous n’allons pas annuler le Tour de France, nous n’allons pas annuler le festival d’Avignon », a-t-il expliqué. « Nous avons besoin de vivre, sinon c’est la peur, et la peur c’est le repli sur soi, c’est une victoire des terroristes ».

Nicolas Sarkozy découvre Le Bon Coin pour de vrai

Il ne savait ce que c’était. C’est désormais chose faite. Nicolas Sarkozy s’est rendu vendredi dans les locaux du Bon Coin à Paris, pour visiter et échanger avec les salariés. Opération communication réussie.

Des chouquettes, des flashs et une initiation accélérée à la vente entre particuliers. Ce vendredi, Nicolas Sarkozy est parti à la découverte d’un fleuron du web: Le Bon Coin. Accompagné d’une nuée de micros, il a visité les locaux de l’entreprise, à Paris, et rencontré les salariés.

Sur place, le patron du parti Les Républicains (LR) s’est vu décrire le fonctionnement de ce grand vide-grenier en ligne, très prisé par les particuliers. Et dont il avait publiquement confié qu’il en ignorait l’existence.

« C’est quoi, Le Bon Coin? »

Quelques jours plus tôt, face à des entrepreneurs en région lyonnaise, l’ancien chef de l’Etat affirme ne pas connaître ce populaire système de vente virtuelle. « C’est quoi, Le Bon Coin? », demande-t-il alors très sérieusement.

Cette méconnaissance (présumée) du 8e site le plus visité de France est vite raillée sur les réseaux sociaux. Et jusque sur sa propre rive. « Sarkozy qui ne sait pas ce que c’est Le Bon Coin, ça porte atteinte à la crédibilité des politiques », déclare par exempl Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), candidate à la primaire de la droite et du centre, jeudi, lors d’un meeting au Perreux-sur-Marne.

De façon à pallier cette lacune, c’est donc Le Bon Coin « made in France » qui l’a invité, le jour du dixième anniversaire de l’entreprise. L’occasion aussi de faire parler de soi.

Dans la foulée de ce petit périple, Nicolas Sarkozy s’est justifié sur sa lacune: « Qui peut dire qu’il connaît tout? C’est le monde d’avant qui dit ça. C’est bien, ils sont omniscients. Ils n’ont plus rien à découvrir, ils savent tout », selon des propos que rapporte un journaliste du Figaro, présent sur place.

Opération communication réussie.

L’Assemblée vote la prolongation de l’Etat d’urgence jusqu’au 26 juillet

L’état d’urgence sera en vigueur jusqu’à la fin du mois de juillet, pour assurer la sécurité de l’Euro de football et du Tour de France.

Validé, pour la troisième fois. Le Parlement a adopté ce jeudi, par un vote de l’Assemblée, une prolongation de l’état d’urgence post-attentats. Il sera en vigueur jusqu’à fin juillet, pour assurer la sécurité de l’Euro-2016 et du Tour de France cycliste.

Après le Sénat, les députés ont voté à leur tour cette prolongation de deux mois, par 46 voix contre 20 et deux abstentions. Les députés doivent ensuite dans l’après-midi donner leur feu vert au projet de réforme pénale, censé prendre le relais de l’état d’urgence avec ses nouvelles mesures antiterroristes.

Un « état d’urgence au rabais » dénonce Ciotti

Si la droite a voté pour, elle a cependant déploré, par la voix d’Eric Ciotti (LR), un « état d’urgence au rabais » puisque la prolongation ne prévoira plus de recours aux perquisitions administratives et durera deux mois, là où le groupe Les Républicains en aurait souhaité six. Largement utilisées après les attentats de Paris et Saint-Denis, les perquisitions administratives « ne présentent plus le même intérêt opérationnel » désormais, selon le ministre.

Les députés Front de gauche et une majorité des écologistes ont voté contre « une banalisation de l’état d’exception », selon la formule du communiste André Chassaigne, et « un dispositif de maintien de l’ordre » pour l’écologiste Sergio Coronado.

Sur le chômage, Hollande enfonce Sarkozy en tordant les chiffres

Interrogé ce matin sur les ondes d’Europe 1, le président de la République a pris quelques libertés avec la réalité des chiffres du chômage pour embellir son bilan face à celui des années Sarkozy.

Comme attendu, François Hollande a décidé de défendre coûte que coûte, point par point, son nouveau slogan: le « ça va mieux ». Pour la croissance ou le déficit, les chiffres plaident plutôt en sa faveur. Mais s’il y a bien un point où l’exercice se complique largement, c’est celui du chômage. Résultat: le Président de la République a cherché à se mettre en valeur par rapport à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, quitte à comparer des statistiques incomparables.

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« Le chômage a augmenté d’un million sous mon prédécesseur », a donc décidé de rappeler François Hollande, assumant de son côté un résultat tout aussi catastrophique de 600 000 chômeurs supplémentaires. D’où viennent ces chiffres? On ne peut pas accuser François Hollande de les avoir inventés. Sauf qu’ils sont tout simplement incomparables.

Hollande derrière Sarkozy en catégories A,B et C

Pour Nicolas Sarkozy, le président de la République a choisi de tenir compte des catégories A,B et C. A savoir les chômeurs n’ayant exercé aucune activité sur le mois (A)… Ce à quoi il a aussi ajouté les chômeurs ayant eu une activité réduite (B et C). On obtient alors effectivement le fameux million, avec 1 092 700 chômeurs supplémentaires entre mai 2007 et avril 2012. Pour la seule catégorie A, Nicolas Sarkozy se contente d’assumer 754 900 demandeurs d’emploi supplémentaires.

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Qu’en est-il pour François Hollande? En prenant en compte les trois catégories, son bilan est en réalité déjà plus mauvais que celui de son prédécesseur. Entre mai 2012 et mars 2016, le nombre de chômeurs dans les catégories A,B et C a augmenté d’ 1 095 800 chômeurs. François Hollande reste « devant » sur la seule catégorie A, avec +607 800 demandeurs d’emploi en plus. Le « ça va mieux » est tout relatif sur le front de l’emploi.

Annulation du concert de Black M: « Un coup de force inacceptable » pour Azoulay

La ministre de la Culture Audrey Azoulay a dénoncé un « un ordre moral nauséabond » qui avait imposé sa loi, en parlant de l’annulation du concert du rappeur Black M à la suite de la campagne de l’extrême droite.

La ministre de la Culture Audrey Azoulay a dénoncé ce samedi à Cannes « un ordre moral nauséabond » après l’annulation d’un concert du rappeur Black M, qui devait se produire après la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun.

« N’acceptons jamais cela »

« Des voix déchaînées ont obtenu l’annulation d’un concert au nom d’un ordre moral nauséabond et décomplexé. N’acceptons jamais cela. Ce n’est pas la première fois que l’autocensure succède à ces coups de forces inacceptables », a déclaré la ministre qui s’exprimait devant des professionnels du cinéma à l’occasion du Festival de Cannes.

« Les démocraties en Europe sont confrontées à la violence, à la montée de l’extrême droite, à la radicalisation d’une partie de leurs enfants, à la radicalisation aussi du débat public », a déploré la ministre, estimant « qu’il est important, ici à Cannes, de réaffirmer nos valeurs et de défendre la liberté de création ».

Le rappeur et membre du groupe Sexion d’Assaut devait se produire le 29 mai, après la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun, à laquelle sont attendus le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel. Cette programmation avait suscité l’indignation de nombreux élus, essentiellement d’extrême droite et de droite, en raison des paroles de plusieurs chansons du groupe Sexion d’Assaut, dont fait partie Black M. Après plusieurs jours de polémique, le maire de Verdun Samuel Hazard a annulé le concert, justifiant cette annulation par des « risques forts de troubles à l’ordre public ».

« Ca va mieux »: les Français pas vraiment de l’avis de François Hollande

Les Français ne partagent pas l’optimisme du président sur la situation économique et sociale. Selon un sondage OpinionWay pour Metronews et LCI, 73% des personnes interrogées ne perçoivent aucune amélioration dans le domaine de l’emploi ou de la croissance depuis son arrivée aux affaires.

« Ça va mieux ». Le message, aux airs de slogan, est répété en boucle par les soutiens de François Hollande depuis que le président a utilisé cette formule en avril sur France 2. Croissance revue à la hausse, chômage en baisse au mois de mars… L’exécutif s’appuie sur plusieurs indices pour afficher cet optimisme.

Mais qu’en pensent les Français? Ils ne semblent pas vraiment partager ce constat. Croissance, sécurité, emploi, éducation et image de la France dans le monde: selon un sondage OpinionWay pour Metronewset LCI, 73% des personnes interrogées ne voient d’amélioration dans aucun de ces thèmes. Ainsi, seuls 8% des Français pensent que les choses « vont mieux » dans le domaine de la sécurité et de l’emploi.

Les électeurs de droits sévères

Cette sévérité varie selon les tendances politiques. 56% des anciens électeurs de François Hollande en 2012 ont ressenti au moins une amélioration dans les différentes thématiques, contre seulement 20% chez les anciens électeurs de Nicolas Sarkozy. Les plus sévères sont les sympathisants de Marine Le Pen, qui sont 85% à ne percevoir aucune amélioration en France.

Enfin les Français se montrent très critiques à l’égard des annonces récentes du gouvernement. Revalorisation du salaire des fonctionnaires, primes aux professeurs des écoles, aides aux entreprises… 62% de sondés estiment qu’il s’agit de « manoeuvres inutiles et coûteuses à un an de la présidentielle », alors que 37% y voient des initiatives « utiles pour relancer l’économie ».