Monthly Archives: février 2016

Des caricaturistes illustrent le livre de Christine Boutin sans le savoir

L’ancienne ministre du Logement a publié cette semaine un livre illustré par des caricatures d’elle-même. Problème, les auteurs des dessins ignoraient visiblement que leurs oeuvres seraient publiées dans un ouvrage écrit par l’opposante au mariage pour tous.

L’ouvrage se veut décalé et tranche en apparence avec les essais écrits par les responsables politiques de tous bords. Christine Boutin a publié cette semaine un livre qui revient sur son parcours et ses positions controversées, comme son opposition au Pacs ou au mariage pour tous. Mais LesInsolences de Christine Boutin (Éditions Jacques Marie Laffont) verse dans l’autodérision, des caricatures de l’ancienne ministre du Logement illustrant son propos.

« Pour dénicher des caricatures me représentant, rien de plus facile. On n’a que l’embarras du choix », écrit-elle dans l’avant-propos de l’ouvrage, relève Le Figaro. Problème, les caricaturistes mis à contribution ignoraient visiblement que leurs dessins finiraient dans un livre signé par la fondatrice du Parti chrétien-démocrate.

Aucune mention d’un livre écrit par Boutin

La dessinatrice de presse Catoune s’est fendue d’un billet de blog pour exprimer son agacement. Elle l’assure: elle a été contactée pour créer des caricatures de Christine Boutin destinées à figurer dans un « recueil de billets d’humeur insolents à propos des politiques en général », selon un mail de l’éditeur.

Selon elle, il n’a jamais été question d’un livre écrit par l’ancienne ministre. Elle envoie alors 13 dessins, dont l’un pour la couverture de l’ouvrage. C’est à la publication du livre que la caricaturiste en découvre la véritable destination.

« Une manipulation honteuse »

« Christine Boutin et ses éditeurs ont utilisé mes dessins à des fins complètement différentes de ce qui m’avait été présenté à l’origine, résume-t-elle. Ils grillent ma crédibilité en tant que dessinatrice indépendante ». Elle se plaint enfin de ne toujours pas avoir été rémunérée pour ses caricatures.

Catoune ne serait pas la seule dessinatrice à s’être fait berner. Les dessinateurs Nawak et Gil, dont plusieurs illustrations parsèment le livre, racontent une histoire similaire sur leurs sites. L’éditeur leur a acheté plusieurs dessins pour un recueil de caricatures sur Christine Boutin et non signé par elle.

Si Nawak, amusé, salue le « coup » de la responsable politique, Gil ne cache pas sa colère. « J’ignore si elle a participé personnellement à cette arnaque ou si c’est l’éditeur Jacques-Marie Laffont qui est seul responsable de cette manipulation honteuse, en tout cas les choses ne vont pas en rester là! ». Nawak précise sur son site avoir contacté Christine Boutin pour obtenir des explications. Selon lui, l’ancienne députée « semble surprise de cette situation et renvoie la balle sur l’éditeur ».

Hollande sifflé au Salon de l’agriculture: pas « acceptable », selon Le Foll

Le ministre de l’Agriculture a dénoncé les sifflets qui ont accompagné ce samedi la visite de François Hollande au Salon de l’agriculture. Outre ces huées, un stand du ministère a été démonté par des manifestants en colère.

Ce n’était pas une surprise. François Hollande a été copieusement sifflé ce samedi lors de sa visite du Salon de l’agriculture. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll s’est empressé de dénoncer cet accueil musclé du chef de l’Etat.

« Siffler le président de la République pour moi ce n’est pas acceptable. En même temps on était parfaitement conscient qu’à l’occasion de l’inauguration de ce salon un certain nombre d’agriculteurs, d’éleveurs en particulier, allaient souhaiter exprimer la colère qu’ils ressentent », a-t-il déclaré devant la presse, à l’issue de la visite de François Hollande.

LIRE AUSSI >> « Hollande démission »: le président hué au Salon de l’agriculture

« On était parfaitement conscient du contexte et de la difficulté mais le président de la République a souhaité être là ce matin en soutien au monde agricole. Notre présence est aussi un respect vis-à-vis des agriculteurs », a assuré le ministre. « Je ne peux que déplorer ce qui s’est passé ce matin au stand du ministère », a-t-il ajouté.

Un stand du ministère de l’Agriculture démonté

Outre les huées qui ont accompagné la visite de François Hollande,des manifestants ont démonté le stand du ministère de l’Agriculture.

Le ministre a également balayé les remarques sur le temps passé par le Président au Salon, plus court que les années précédentes, « chacun a l’habitude de faire des calculs sur le temps passé. Le président de la République a passé le temps qu’il faut. Ce matin il était là quand d’autres n’ont pas voulu inaugurer le salon de l’Agriculture », a-t-il rappelé.

LIRE AUSSI >> Heurts au Salon de l’agriculture, les CRS interviennent

François Hollande est resté 5H45 cette année sur lesalon. Il était resté 8 heures en 2015, 7 heures en 2014, 10 heures en 2013 et une douzained’heures en 2012, pendant la campagne présidentielle.

« Le martinet de la duchesse Martine cingle les fesses du comte Valls »

martine-aubry-le-15-janvier-2014-a-lille_4712883« Elle a son petit côté vintage, la duchesse de Flandre, se délecte Artois qui n’aime rien tant que contempler les scènes de ménage des héritiers de la gauche perdue.

– Songez donc, marquise, exhumer le martinet de la naphtaline à des fins de flageller le Catalan! Quelles délices!

– Comte, gardez-vous de vous éjouir si promptement…

– Baste! Marquise, ne boudons point notre plaisir: cette volée de bois vert vaut tout autant fessée pour le roi, loin de la Cour, perdu dans Dieu sait quelle épopée chez les Aztèques… Elle ne manque point d’air la procureure générale du royaume, flanquée de l’ancien ludion, Dany le Rouquemoute, qui s’illustra jadis en déboulonnant la statue de Charles le Grand: quel attelage!

– Procureure?

– Marquise, songez-donc: la duchesse a presque tout perdu. Adieu département, région, veaux, vaches, cochons et couvées. Elle est recluse en son beffroi à tricoter ses libelles à la paille de fer. Elle se languit de paraître à nouveau en Cour et pourquoi pas, de briguer la Couronne.

– Elle s’est prise de jurer le contraire…

– La duchesse ment comme l’Antechrist. Elle en rêve, elle en crève! La seule chose qui la fâche, c’est le suffrage universel. Autant dire les fourches caudines. Elle se verrait de très bonne grâce couronnée lors d’un sacre grandiose en la basilique de Saint-Denis, prélude d’un éclatant triomphe sur les Champs-Elysées…

– Comte, Artois, cher Philippe, auriez-vous forcé sur le tafia?

– Par le Ciel, marquise, m’accuseriez-vous d’avoir repiqué au truc?

– Si fait, comte, oublions la rudesse de notre langage…

Hirsutes, enchaînés, jetés aux lions!

– Or donc, le clou de ce défilé serait une monstrance dont les guest stars seraient le Flou, le Catalan, Ayrault de Nantes, Monsieur de Gattaz, ainsi que le jeune Macron: hirsutes, enchaînés, à moitié à poil, fouettés d’importance par les prétoriens de la nouvelle reine.

Implorant sa pitié, ils seraient alors décapités tout avant d’être jetés aux lions. La nouvelle Cour s’esbaudirait. La Mère Duflot, Monsieur d’Hamon, la baronne Hidalgo et bien d’autres encore, tous pêchés dans le lit de la Fronde, se régaleraient de pizzas au tofu, tout à la contemplation des suppliciés gisant en leur sang.

– Comte, une question nous étreint: avez-vous seulement renoncé aux liqueurs fortes?

– Marquise, votre offense ne nous glace point l’échine: confessez que le spectacle des schismatiques distille une fragrance des plus coruscantes … Sans doute est-ce là la cause de notre transport.

– Comte, n’allez-vous point trop vite en besogne? Notre roi, le Flou, ne cèle-t-il point en sa manche quelque atout qui se pourrait encore de tout chambouler?

– Peau de balle!

– Comte!

maxresdefault« The Revenant »

– Je m’incline, marquise; souffrez que je sollicite votre absolution.

– Ne seriez-vous point tenté de vendre la peau de cet ours qui manqua tuer Monsieur de Capriaux dans « The Revenant », une épopée troussée à la façon des aventures du Colonel Chabert?

– Ha! Marquise, ce Monsieur de Capriaux est infiniment plus brave que notre roi, saisi qu’il se trouve des fièvres qui annoncent son abdication, son renoncement, sa capitulation sans conditions. La Cour n’éprouve à présent nulle gêne à évoquer son forfait: d’aucuns se prennent même d’en parler à voix haute!

– Le comte Valls serait-il de ceux qui complotent contre le Flou?

– Tout juste, marquise! L’envie démange le Catalan de claquer la porte après qu’il aura échoué à imposer la réforme du code du travail portée par la pauvre baronne de Commeries.

– Mais, comte, Artois, notre ami: le Catalan se trouve bien seul! Il n’a ni parti, ni ligue, ni coterie, ni fan club, ni followers…

– Pour ce qu’il reste du parti socialiste, autant jeter le bébé avec l’eau du bain…

– La duchesse Martine semble penser le contraire!

– Elle se fourre le doigt dans l’oeil, elle se trompe de siècle: croit-elle seulement refaire le coup du conclave d’Epinay, au siècle passé? Même pas en rêve. Au plus devra-t-elle faire son content d’une charge de procureure à vie, privée de recettes et de stratagèmes.

– Entendez-vous, comte, qu’elle se condamne à jouer le rôle titre d’une série baptisée « Martine en maison de retraite »?

– Si fait, marquise, les temps sont durs pour les dinosaures: ça pousse derrière!

VIDEO. A Wallis et Futuna, François Hollande s’applaudit avant le Kava

De passage à Wallis, le président français s’est plié à la longue cérémonie du Kava, consistant à boire un breuvage sacré. Avec une patience presque imperturbable.

L’air un peu las, François Hollande scande de trois claquements de main la cérémonie du Kava à laquelle l’ont convié les chefs coutumiers du royaume d’Uvéa, sur l’île de Wallis. Il vient de supporter avec patience le rituel haut en couleurs consistant à boire un breuvage sacré à base de racines et de branches de poivrier broyées, qui durait plus d’une heure.

A-t-il, par négligence, applaudi à contre-temps, comme le soutien le Lab? Toujours est-il que cette visite était plus tranquille que celle qui a suivi en Polynésie, avec la reconnaissance de l’impact sanitaire des essais nucléaires.

A Wallis, François Hollande a multiplié les promesses : davantage de crédits pour la santé, l’installation d’un scanner, un prix de l’électricité, aujourd’hui cinq fois supérieur à celui de la métropole, ramené progressivement au même niveau d’ici à 2020, une nouvelle liaison aérienne… Tandis qu’il annonçait à Futuna l’installation du premier distributeur automatique de billets de banque, ainsi que celle d’un centre de dialyse.

« Des fleurs pour le Flou, des fourches pour Le Foll »

francois-hollande-en-polynesie-francaise-le-22-fevrier-2016_5539761Cependant que le roi feint s’éjouir des festivités organisées en son honneur sous les cocotiers, le comte Le Foll écume de rage. Songez donc: des gueux, des sans dents, des péquenauds se sont pris d’envahir sa gentilhommière de la Sarthe!

Gâtant son souper sans vergogne aucune, ces manants, ces croquants, ces jacques, saisis par le démon de la révolte, criant leur misère et leur famine, ont osé pénétrer en la demeure du ministre des Labours et du Bétail à des fins de lui signifier leur exaspération et d’exiger, céans, que le comte mÎt un terme à leur désespoir autrement qu’en leur faisant l’aumône.

Le comte n’était point à danser, ni même à banqueter: un souper en famille, rien de bien coruscant, tout au contraire de l’étiquette. Le comte lui-même était vêtu de fort simple façon, très gentleman farmer au coin du feu, lorsque soudain ces moujiks gagnés par le Diable firent irruption, bravant toute bienséance, criant, vitupérant, brandissant fourches et banderoles, tout à conspuer le comte, promettant ficher sa tête et sa crinière au bout d’une pique.

Leurs trognes sur les réseaux sociaux

Le comte Le Foll, pris au dépourvu, songea à faire donner le bâton à ces rustauds puis se ravisa, craignant que les blessés saisissent l’opportunité de montrer leurs trognes sur les réseaux sociaux à des fins de faire pleurer en les chaumières.

Le comte se rappela furtivement qu’il était de gauche et que sa doxa lui commandait de s’en aller prodiguer quelques bonnes paroles à ces gueux qui menaçaient transformer son jardin à la française en jungle calaisienne.

stephane-le-foll-agriculteurs_5539785L’échange fut tendu: le ministre était de fort méchante humeur. Selon les gazettes, il se montra même piqué au vif, lassé d’être interpellé à propos des prix du lait et des cours du cochon qui ne vaut plus tripette.

L’épisode fit sourire à la Cour où les langues acérées ne manquent jamais railler de fort venimeuse façon l’arrogance du comte, jamais à la peine pour administrer leçons et remontrances.

Ainsi donc, cependant que le roi se prenait de faire le beau en les îles les plus lointaines du royaume, les préceptes d’une stricte observance étaient rigoureusement observés: le chat parti, les souris dansèrent.

L’archiduchesse Marie-Ségolène, fumasse d’avoir été évincée des Affaires du dehors, pourtant promises par le roi, se chamaillait avec sa nouvelle de Turc, le comte Ayrault, à propos de Notre Dame des Landes. Pas démonté pour un sol, le comte, tout frais ministre, se prenait tout ingénument de célébrer la bonté et le courage de la reine de Prusse à propos des migrants: le professeur de tudesque s’était-il déjà trompé d’oriflamme?

Chouchou déchu

En quittant notre royaume pour s’en aller, en grande ambassade, visiter les îles du Pacifique, le roi n’avait point manqué à sa liturgie, laissant ainsi ses gens se déchirer à propos de la réforme du travail portée par la fraîche baronne de Commeries, l’ennemie jurée du jeune Macron à qui la baronne souffle à présent les faveurs du roi tout ainsi que du Catalan. Soutenue par le Grand chambellan, la petite baronne aux yeux de braise détricote à toute berzingue les projets du chouchou déchu: boudeur, il se tient reclus en sa forteresse de Bercy, délaissant même Monsieur de Monbeausapin à qui il aimait tant écraser les arpions durant les Conseils d’en haut.

Et le roi, que fait-il, à quoi s’occupe-t-il? A-t-il seulement revêtu le pagne traditionnel que les indigènes offrent aux hôtes de marque?

Echaudé par le burlesque épisode de son voyage kazakhe durant lequel son pote Noursultan, le roi des steppes, lui offrit manteau et toque de soie gansés de vison miel, le Flou s’est gardé cette fois de paraitre la taille ceinte d’une sorte de jupon tressé de feuilles: l’on aurait juré le bonhomme Cetelem.

Au plus a-t-il consenti que d’accortes vestales locales lui passent un collier de fleurs, selon une coutume qui avait laissé Monsieur de Bougainville au bord de l’épectase.

Croit-on seulement à la Cour que le roi s’adonne aux plaisirs et à la luxure de ces îles enchanteresses, à la manière de Monsieur de Gauguin qui, fuyant ses créanciers, désirait y vivre d’extase, de calme et d’art?

Cochons mi-cuits et Kava

Point. Bernique. Le Flou paie de sa personne, s’appuie force banquets où l’on sert des cochons mi-cuits ensevelis sous des nattes, selon les dires de l’envoyé d’une gazette de renom qui rapporte encore que l’étiquette locale commande que l’on serve au roi le plus dodu de ces cochons, lors de ces KaÏ-kaï, ces grandioses barbecues traditionnels. La vie du roi serait-elle vie de chien? La Cour s’est encore prise de glousser lorsqu’elle apprit que le Flou, sacrifiant aux us et coutumes locales, se vit contraint d’honorer ses exotiques sujets en buvant du Kava, une sorte de brouet fait de racines et de branches de poivrier broyées. Le roi fit la grimace, songeant in petto qu’un tel nectar aurait transporté la Mère Duflot. « Quel dommage, soupire notre ami Artois: ces indigènes auraient du lui servir un bouillon de onze heures. Le Flou n’y aurait vu que feu: le goût en est le même.

François Hollande a débuté son voyage dans le Pacifique

Le président de la République est arrivé à Tahiti ce dimanche. Après des escales à Wallis-et-Futuna et en Polynésie française, il continuera son périple par une visite au Pérou avant de rejoindre l’Argentine et l’Uruguay.

François Hollande a atterri ce dimanche à Tahiti à 04H45 locales (14H45 GMT) pour une brève escale avant de redécoller à destination de Wallis-et-Futuna, première étape d’une tournée qu’il poursuivra lundi, de retour en Polynésie française puis en Amérique latine. L’Elysée a posté une photo.

Sa visite à Wallis sera la première depuis celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1979. Ce sera même la toute première visite d’un chef de l’Etat à Futuna, une île volcanique d’une dizaine de kilomètres de long, perdue au milieu du Pacifique sud et peuplée d’un peu plus de 3000 habitants.

Dans l’avion présidentiel, François Hollande a rappelé devant des journalistes son engagement présidentiel: « j’ai souhaité aller dans tous les territoires d’outre-mer et c’est ce qui aura été fait ». L’engagement sera tenu avec cette étape et celle qu’il effectuera le lendemain en Polynésie française, où la dernière présence présidentielle remonte à Jacques Chirac en 2003.

La cérémonie du Kava, breuvage à base de racines

A Wallis-et-Futuna, le président de la République visitera les trois royaumes traditionnels que compte l’archipel. Comme le veut la tradition, il y sera accueilli par leurs rois, désignés et révocables (l’un des trônes est vacant), et la cérémonie du Kava, un breuvage sacré à base de racines et de branches de poivrier broyées, diluées et malaxées.

En son honneur aussi, les habitants organiseront des KaïKaï, sortes de banquets traditionnels. Plusieurs dizaines de porcs seront alignés, selon la coutume, mi-cuits et recouverts de nattes, devant les palais royaux. Le plus gros lui sera symboliquement offert. Les enjeux de cette visite seront essentiellement locaux. « Leurs demandes sont très attachées aux services minimaux: téléphonie, distributeur de billets de banque, un centre de dialyse, des possibilités de se soigner… », a expliqué François Hollande.

L’enjeu du nucléaire en Polynésie

En Polynésie, il en ira tout autrement de la visite que François Hollande effectuera à partir de dimanche soir où il s’agira, selon l’Elysée, de « solenniser une relation avec la République un peu abîmée et froissée » lors du précédent quinquennat. Avec un « enjeu principal »: l’indemnisation des victimes des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. « Où ma parole sera la plus attendue, ce sera sur les réparations, les indemnisations liées aux essais nucléaires », a confirmé M. Hollande.

Seuls une vingtaine de dossiers sur un millier ont fait l’objet d’une indemnisation, relève l’Elysée. François Hollande devrait ainsi apporter une « réponse politique » aux Polynésiens qui considèrent que ces essais sont la cause de nombreux cancers dans l’archipel. Il devrait être aussi question de la « dette nucléaire », également surnommée « le milliard Chirac » (aujourd’hui 150 millions d’euros), une rente annuelle accordée par l’Etat à la fin des essais en 1996 mais dont le montant a été réduit à plusieurs reprises. Les élus polynésiens souhaitent qu’elle soit pérennisée.

Pérou, Argentine, Uruguay…

Pour l’anecdote, le chef de l’Etat remontera le temps pour vivre deux lundis 22 février, le premier à Wallis-et-Futuna et le second, le lendemain, à Tahiti. La raison ? Il franchira à l’aller et au retour la ligne de changement de date qui passe entre les deux archipels. Après un vol d’une dizaine d’heures, il entamera mardi la seconde partie de son périple par une visite au Pérou pour « saluer » le concours de ce pays au succès de la COP21, avant de rejoindre l’Argentine mercredi et l’Uruguay jeudi.

François Hollande entend y renforcer encore les liens scientifiques, universitaires et culturels avec le sous-continent. En revanche, et même s’il sera accompagné d’une délégation substantielle de responsables d’entreprises (Carrefour, Thales, Arianespace…), aucun accord économique ou contrat commercial ne devrait être signé lors de cette tournée sud-américaine, une entorse à la « diplomatie économique » chère au chef de l’Etat.

Sondage: la popularité de Hollande et Valls s’effondre

Les cotes de popularit de Franois Hollande et de Manuel Valls ont connu des baisses significatives en fvrier. Seul un Franais sur cinq se dit satisfait de la politique mene par le prsident de la Rpublique.

Selon le baromètre Ifop pour le Journal du dimanche, 19% des sondés se disent « satisfaits » de l’action du chef de l’Etat. Ils étaient 24% de cet avis le mois dernier. Parmi les sympathisants PS, le chef de l’Etat ne fait pas l’unanimité, mais conserve un majorité d’avis favorables avec 53% des personnes interrogées qui se disent satisfaites.

LIRE AUSSI >> Hollande à Tahiti: les SDF sommés de quitter les lieux

Manuel Valls de son côté enregistre une cote de satisfaction de 33%, contre 39% en janvier. Dans les rangs de la gauche, 63% des proches du Parti socialiste sont heureux de l’action du Premier ministre.

Faut-il rétablir le service militaire: retour sur les réalités

Nous rappelions dans le précédent billet l’historique du service militaire obligatoire. Interrogeons-nous à présent sur ses réalités : correspondaient-elles à ce que prétendent ses actuels laudateurs et tous ceux qui le regrettent sans (bien souvent) l’avoir personnellement pratiqué?s

Il convient d’abord de préciser un premier point. La conscription généralisée à partir de la loi de 1905 n’a jamais représenté la nation en armes qu’affichait la rhétorique révolutionnaire du XVIII° siècle et qui reflétait, en fait, une vision idéalisée des armées citoyennes des républiques antiques. Le vrai modèle des armées d’appelés de la France du XX° siècle n’a pas été celui des « soldats de l’an II », commandés par de jeunes généraux sortis du rang, mais l’imitation d’un système conçu par la Prusse des Hohenzollern dès le début du XVIII° siècle et repris par Bismarck lors de la constitution de l’Empire unifié allemand, autrement dit une troupe de civils, requis par obligation, encadrée par un corps d’officiers de métier.

Un second point consiste à rappeler la différence de coût entre des troupes professionnelles soldées et des mobilisés dont il suffit d’assurer l’entretien. Certes, ce dernier n’est pas négligeable et il a motivé en partie l’abolition de la conscription (il coûtait l’équivalent d’un milliard six cents millions d’euros dans les années 1990), mais il est sans commune mesure avec la rémunération d’hommes qui font de la condition militaire un métier. Si les guerres du XVIII° siècle, avant la Révolution française, évoquent des parties d’échecs où manœuvres et sièges se multiplient comme si les généraux voulaient éviter toute bataille autre que décisive, ce n’est pas par élégance, mais parce qu’un soldat coûte cher aux souverains belligérants et que le devoir d’un chef d’armée est de ménager les finances de son roi. La conscription offre au commandement des combattants quasi gratuits et le décharge de ce scrupule. Nul doute que les monuments aux morts de la guerre 1914-1918 n’afficheraient pas de telles listes si le réservoir de soldats avait été plus limité et – surtout – hors de prix. Les Nivelle ou autres Mangin auraient alors été moins prodigues de vies humaines…

Un troisième point – peut-être le plus important – amène à s’interroger sur une qualité très souvent mise en avant par les partisans actuels d’une restauration du service : le brassage social auquel il donnait lieu.

Indiscutablement, ce facteur a joué dès les mesures du XIX° siècle et plus encore avec l’application de la loi de 1905. Les historiens rapprochent ainsi la mise en place de l’école laïque obligatoire et la généralisation du service militaire pour décrire l’extension d’un sentiment d’unité nationale, la première diffusant la langue française au-delà des parlers régionaux, la seconde mêlant couches sociales et provenances de tout le territoire dans un ensemble commun dont le ressort moral est le patriotisme. L’armée française de la Première Guerre mondiale en est la parfaite expression et il en restait encore quelque chose dans les troupes d’appelés de la guerre d’Algérie.

Cela dit, les choses évoluent considérablement dans le dernier tiers du XX° siècle. D’une part, les possibilités offertes par la législation après 1965 font que de moins en moins de diplômés et de jeunes hommes issus de familles aisées accomplissent un service armé. D’autre part, comme nous le signalions précédemment, le commandement a de moins en moins besoin de gros effectifs et les occasions de dispenses se multiplient, atteignant au début des années 1990 jusqu’à 30% des conscrits. Moins de la moitié d’une classe d’âge se trouve effectivement enrôlée ce qui, en plus d’un évident facteur d’inégalité sociale, vient démentir la vocation intégratrice de la conscription (d’autant que les services de l’armée tendent à écarter les éléments désocialisés qui auraient précisément pu tirer bénéfice d’une incorporation). A l’époque, certaines critiques font valoir non sans raison que c’est à l’école et non à l’armée (dont les missions sont autres) de créer chez le jeune le sentiment d’appartenance à la nation.

Alors, faut-il restaurer un service militaire? On est en droit d’en douter et l’on comprend que l’armée ne le souhaite pas. Faut-il – au nom de cette action de socialisation et de responsabilisation dont nous avons fait état – instituer un service civique de nature civile? L’idée peut paraître bonne mais, s’il devient obligatoire, qui va le gérer et avec quels crédits? Et quelle occupation donnera-t-on aux jeunes requis? Dans un pays miné par un chômage de masse, la concurrence d’une main d’œuvre imprévue et (presque) gratuite n’est guère imaginable et nos recrues risquent de retrouver ce qui fait le souvenir des derniers appelés du service militaire, l’ennui et le désoeuvrement qui étaient malheureusement la règle dans des casernes où l’on attendait « la quille »…

La question n’est pas simple. L’encadrement et la socialisation des jeunes n’est pas un faux problème, surtout dans une société individualiste à l’éthique ultralibérale. Mais effectivement, c’est à l’école de l’assurer et le moins qu’on puisse en dire est qu’elle paraît peu à même actuellement de le faire : 110.000 jeunes sortent de ses murs chaque année sans nulle compétence.

Avant de restaurer des aspects idéalisés du passé, il ne serait peut-être pas mauvais de s’interroger sur les réalités du présent et les carences de notre système éducatif.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...

Assemblée nationale: exhumation du vote par division

La semaine dernière, lors des débats sur le projet de loi de réforme constitutionnelle, Roger-Gérard Schwartzenberg a rappelé qu’il aurait été possible de voter le projet de loi article par article lors du scrutin solennel.

Image de prévisualisation YouTube

Il a d’ailleurs souligné que cela aurait permis à son groupe de voter l’article 1er à la quasi-unanimité. Sa demande a été rejetée. Roger-Gérard Schwartzenberg avait déjà évoqué cette possibilité lors des débats sur les articles du projet de loi. Il avait rappelé que l’article 63 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale prévoit la possibilité du vote par division, c’est-à-dire de découper le vote sur les articles d’un texte. Il avait d’ailleurs déjà suggéré cette possibilité lors de la discussion du texte sur la délimitation des régions en juillet 2014.

Cette proposition est restée lettre morte mais elle mérite qu’on s’y attarde un peu, notamment car c’est une procédure peu connue mais qui aurait peut-être pu satisfaire les uns et les autres, vu les divergences sur ce texte.

Aux termes de l’article 63 du règlement, le vote par division est possible « dans les questions complexes » mais hors les cas des articles 44 (vote bloqué) et 49 (engagement de la responsabilité du Gouvernement) de la Constitution.

Le vote par division permet de sortir des unités classiques que sont l’article, l’amendement ou le sous-amendement pour demander un vote sur une partie du texte et l’auteur de la demande doit préciser les parties du texte sur lesquelles il demande des votes séparés. Par exemple, on peut demander de voter la première avec la deuxième partie, puis un autre vote pour la troisième partie d’un texte. On peut même demander le vote par division d’un amendement qui serait jugé complexe.

Le vote par division est de droit à la demande de la commission saisie au fond ou du Gouvernement. Si ce n’est pas le cas, c’est au Président de l’Assemblée de décider. Autant dire que le cas reste rare, le Gouvernement souhaitant le plus souvent que l’ensemble de son texte passe. C’est sans doute la raison pour laquelle cette technique n’a pas été utilisée depuis très longtemps.

Exhumation du vote par division

La semaine dernière, lors des débats sur le projet de loi de réforme constitutionnelle, Roger-Gérard Schwartzenberg a rappelé qu’il aurait été possible de voter le projet de loi article par article lors du scrutin solennel.

Image de prévisualisation YouTube

Il a d’ailleurs souligné que cela aurait permis à son groupe de voter l’article 1er à la quasi-unanimité. Sa demande a été rejetée. Roger-Gérard Schwartzenberg avait déjà évoqué cette possibilité lors des débats sur les articles du projet de loi. Il avait rappelé que l’article 63 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale prévoit la possibilité du vote par division, c’est-à-dire de découper le vote sur les articles d’un texte. Il avait d’ailleurs déjà suggéré cette possibilité lors de la discussion du texte sur la délimitation des régions en juillet 2014.

Cette proposition est restée lettre morte mais elle mérite qu’on s’y attarde un peu, notamment car c’est une procédure peu connue mais qui aurait peut-être pu satisfaire les uns et les autres, vu les divergences sur ce texte.

Aux termes de l’article 63 du règlement, le vote par division est possible « dans les questions complexes » mais hors les cas des articles 44 (vote bloqué) et 49 (engagement de la responsabilité du Gouvernement) de la Constitution.

Le vote par division permet de sortir des unités classiques que sont l’article, l’amendement ou le sous-amendement pour demander un vote sur une partie du texte et l’auteur de la demande doit préciser les parties du texte sur lesquelles il demande des votes séparés. Par exemple, on peut demander de voter la première avec la deuxième partie, puis un autre vote pour la troisième partie d’un texte. On peut même demander le vote par division d’un amendement qui serait jugé complexe.

Le vote par division est de droit à la demande de la commission saisie au fond ou du Gouvernement. Si ce n’est pas le cas, c’est au Président de l’Assemblée de décider. Autant dire que le cas reste rare, le Gouvernement souhaitant le plus souvent que l’ensemble de son texte passe. C’est sans doute la raison pour laquelle cette technique n’a pas été utilisée depuis très longtemps.