Monthly Archives: avril 2016

« Et si la surprise venait de la gauche alternative? »

A un an de la présidentielle, le mouvement Nuit Debout prétend donner un nouveau souffle à la gauche alternative en s’imposant auprès des Français par sa présence sur le terrain. Analyse de notre contributeur, Frédéric Pennel, du site Délits d’Opinion.

La classe politique est rejetée, les décideurs, impuissants, ont pieds et poings liés. Le blocage est d’ordre structurel. On pressent que le système politique, à bout de souffle, est voué à être emporté dans un choc de forte magnitude. Mais on ignore encore où se situera l’épicentre.

Macron, en Uber de la vie politique, qui balaie deux siècles de clivage gauche-droite? Le Front national, fort de sa capacité à mobiliser les électeurs, qui lance une OPA sur le pouvoir politique? Ou, contre toute attente, la gauche alternative et radicale, qui renverse la table? Pas forcement en raison de son poids électoral -celui-ci demeurant limité- mais face à une majorité de Français, silencieuse, passive et vieillissante, parce qu’elle peut avoir une influence grâce à son activisme sur le terrain.

« La majorité silencieuse, conservatrice et rétive au libéralisme »

Trois grandes lames de fond traversent aujourd’hui la société et façonnent l’opinion de la majorité. Primo, la méfiance à l’égard du libéralisme économique. Ni la remise en cause des 35 heures (voulue par 46% des Français), ni un nouveau report de l’âge de la retraite (attendu par 34%) ne créent d’enthousiasme dans l’opinion. Rien de très nouveau en France, où, en dépit de la Macronmania actuelle, le libéralisme n’a jamais fait recette. Cela étant, les PME suscitent une sympathie réelle chez 80% des Français.

Deuxio, l’ordre et sur la sécurité continuent de focaliser l’attention. Le terrorisme représente, selon un sondage BVA, le sujet qui influera le plus sur le choix électoral. L’armée (81% de confiance) continue à talonner les hôpitaux (82%) comme institution la plus respectée par les Français.

Et tertio, le repli sur la Nation reste manifeste, doublé d’une crainte d’ordre identitaire. D’où une méfiance redoublée vis-à-vis de l’islam, l’Union européenne ou l’immigration. De récents sondages sur le regroupement familial (59% des Français y sont défavorables) ou sur l’UE (une source de crainte pour 41% d’entre eux, alors qu’ils ne sont que 25% à la voir comme une source d’espoir) l’ont rappelé.

Ceci sur fond d’impopularité des partis politiques (12% de confiance) et des médias (24%). Tous ces petits ruisseaux font le lit du FN, en particulier chez les jeunes, les salariés et les non-diplômés, les grands perdants de la mondialisation.

« La gauche alternative, minoritaire en voix… »

En dépit de ce panorama favorable à l’extrême droite, un créneau conséquent reste à occuper à la gauche de la gauche. En témoigne le succès des frondeurs socialistes, dont certains n’ont pas hésité à couper les ponts avec le canal historique.

Dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon fait désormais jeu égal avec François Hollande en terme d’intention de vote pour la présidentielle (autour de 13,5%). La CGT durcit son discours et Jean-Christophe Cambadélis dénonce la « gauchisation » du syndicat. Rompant avec les images formatées par les communicants, les figures de la gauche alternative disposent d’un son de cloche singulier. Elles irriguent le débat public d’un discours révolutionnaire qui tranche avec tous les autres, opposé à la flexibilité du travail et à l’austérité budgétaire, favorable à la décroissance et à l’accueil des migrants.

Mais le poids électoral du Front de gauche, des Verts ou de l’extrême-gauche demeure structurellement insuffisant pour peser sur la prise de décisions dans les enceintes politiques. Le potentiel de voix de Jean-Luc Mélenchon est, par exemple, environ deux fois moindre que celui du FN. Mais l’électorat de l’extrême droite s’apparente à une armée des ombres, une multitude de bulletins glissés dans l’isoloir. Ou de commentaires écrits par des anonymes sur Internet. Car le parti lepéniste est bien incapable de mobiliser dans les rues -il ne rassemblait guère que quelques milliers de partisans lors du défilé annuel du 1er mai, un rassemblement annulé cette année. Le FN joue à fond la carte électorale et l’élection de son chef, qui fait l’objet d’un culte. Il est dans une logique solitaire, avec Marine Le Pen pour figure de proue.

« … mais entreprenante sur le terrain »

Face à eux, la gauche alternative dispose d’un avantage décisif: protéiforme, souvent détachée des partis traditionnels, elle peut jouer la carte de l’engagement physique. Le militantisme communiste a toujours été élevé au regard de ses faibles scores électoraux: en 2014, on comptait même davantage d’adhérents communistes que socialistes! La fête de l’Huma rassemble environ 600 000 personnes chaque année. Côté presse, même si L’Humanité est en danger de mort, des journaux alternatifs ont vu le jour, de Politis jusqu’à Fakir, média à l’origine du film Merci patron!D’autres se créent, tel le tout nouveau Paradigme & Prospective.

LIRE AUSSI >> Nuit Debout: « bloquer l’économie », un « plan de bataille » pour la suite?

Forte de militants prêts à s’engager, la gauche alternative entreprend une multitude d’actions déconcentrées. Dans une logique galactique, la mouvance est composée d’une myriade d’étoiles positionnées sans cohérence, au grès de leur création, de leur explosion jusqu’à leur extinction.

Il n’y a plus une construction d’ampleur qui ne soit à l’abri d’une Zad (zone à défendre), à l’instar du barrage de Sivens hier, de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui ou d’EuropaCity demain. Autre arme, les pétitions sont désormais un contrepoids face aux lobbies économiques logés dans les antichambres ministérielles. La directive européenne sur le secret des affaires a fait face à une démonstration de force, avec une pétition rassemblant plus de 500 000 signatures. Elle n’a pas empêché l’adoption du texte par le Parlement européen, mais les décideurs doivent désormais prendre en compte un nouveau contre-pouvoir, qui n’émane pas d’un parti politique mais a largement mobilisé auprès des sphères affiliées à la gauche alternative.

Nuit debout, avec le soutien des Français

Le dernier exemple de mobilisation est, bien sûr, Nuit debout. Finalement, cinq ans après l’Espagne, les Indignados ont essaimé jusqu’à nous. Les observateurs s’étonnaient que le mouvement ne prenne pas racine en France, un pays riche de son histoire sociale mouvementée et où a été écrit Indignez-vous!, le pamphlet de Stéphane Hessel? L’opposition à la loi Travail est le ressort de Nuit débout, mais le mouvement s’est attelé à un programme plus ambitieux: nouveaux codes d’expression, calendrier révolutionnaire et débats pour inventer un contre-modèle au capitalisme. Les Français y jettent un oeil plutôt sympathique: 61% le soutiennent.

L’opinion publique, souvent molle dans une société dénuée d’idéologie et désenchantée, ne s’exprime pas qu’au travers de sondages ou de scrutins. L’impopularité dans laquelle tous les présidents ont plongé depuis 40 ans a élimé le costume présidentiel et discrédité les urnes. Légitimant d’autres formes d’actions pour lesquelles la gauche alternative, plus engagée sur le terrain que les autres, pourrait imposer ses vues.

Pour l’instant, ces mobilisations sont éparses et désordonnées. Et leur amplitude ne dépasse pas un périmètre locale et temporaire. Mais demain, la coagulation de ces mobilisations pourrait déboucher sur tout autre chose. Dans l’histoire, ce sont bien souvent des minorités agissantes qui ont débloqué des systèmes exténués.

Finalement, Pierre Gattaz aurait vendu entre 100 et 200 livres

La France de tous les possibles est sorti dans les kiosques depuis maintenant trois semaines. Ce mercredi, le Canard enchaîné révélait que le patron des patrons aurait écoulé 25 petits exemplaires de son ouvrage. Ce pourrait être (un peu) plus.

Il a multiplié les plateaux télé, les passages à la radio, les séances de dédicaces. Mais c’est un fait, et on le reconnaît jusqu’au sein de sa maison d’édition, le dernier ouvrage de Pierre Gattaz « ne sera pas un best-seller« . Ce n’était même pas l’objectif, glisse à L’Express une représentante de sa maison d’édition, Débats Publics. Entre un best-seller et un four, il y a tout de même une marge.

Ce mercredi, le Canard enchaîné y est allé de son petit encart pour classer très nettement La France de tous les possibles dans la seconde catégorie. Le journal relaie ainsi les chiffres publiés vendredi par Edistat, selon lesquels seuls 25 exemplaires du livre auraient été vendus.

Edistat ne produit que des estimations

« Les chiffres du Canard enchaîné ne sont pas les bons », explique-t-on au sein de la boîte de conseil Tilder, vers qui la maison d’édition nous a d’abord renvoyé pour commenter cette information. Cette entreprise serait d’ailleurs, selon le JDD, également à l’origine du pin’s « un million d’emplois », qui a fait beaucoup de bruit puisque le gouvernement s’en sert encore pour rappeler le Medef à ses engagements.

Au final, on estime aussi bien chez Tilder que chez Débats Publics que les ventes seraient plutôt comprises entre 100 et 200 exemplaires, en trois semaines. Selon des chiffres fournis à nos interlocuteurs, le diffuseur et distributeur Interforum aurait recensé avec certitude 100 livres vendus en sortie de caisse. Mais toutes les librairies n’étant pas prises en compte, il faudrait encore « ajouter entre 80 et 100 ouvrages », assure-t-on chez Débats Publics. 1603 exemplaires auraient au global été vendus aux libraires pour être mis en rayon. Ce dernier chiffre peut être interprété comme une sorte d’objectif de vente.

Comment expliquer ces différentes versions? Les chiffres d’Edistat datent de vendredi, pour commencer. Mais surtout, sa méthodologie repose sur des estimations, explique son site internet, « réalisées à partir des sorties de caisses d’un panel de magasins répartis par circuit (librairies, grandes surfaces alimentaires, grandes surfaces spécialisées) ». Sur un faible volume de vente, la marge d’erreur est donc sans doute plus importante. Pierre Gattaz a donc vendu au moins 75 livres de plus qu’annoncé.

Tafta: pour Manuel Valls, « nous sommes trop loin du compte »

Après le secrétaire d’Etat Matthias Fekl, le Premier ministre a émis ce mardi des doutes sur la possibilité que la France puisse signer le Traité de libre-échange transatlantique.

Au diapason du reste de la classe politique. Manuel Valls a averti ce mardi que le projet de traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP) « ne pourra pas aboutir » s’il ne garantit pas le maintien du « niveau d’exigence » de la France en matière de santé et d’environnement.

LIRE AUSSI >> Arrêt des négociations du Tafta: le double jeu de la France

« Aujourd’hui nous sommes trop loin du compte », a-t-il estimé, lors de son discours de clôture de la Conférence environnementale à Paris. Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl, qui suit les négociations pour la France, avait jugé que la possibilité de conclure un accord « s’éloignait », mardi matin sur RTL. « Il n’y a pas de frénésie ni française ni européenne à signer à n’importe quel prix, n’importe quoi », avait-t-il assuré.

« Nous n’avons pas d’urgence »

A Hanovre, en Allemagne, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a lui aussi plaidé pour un accord « complet, ambitieux, qui ne doit renier aucun de nos intérêts » et négocié « en parfaite transparence », ajoutant: « Nous n’avons pas d’urgence ».

« Macron, Golem ou Turlupin?

emmanuel-macron-le-11-janvier-2016_5579767Il met la Cour cul par dessus tête, souffle le chaud et le froid, soutient le roi comme corde et pendu. Rédempteur ou météore? Le roi est à frire telle merguez sur le barbecue des Enfers.

Pour le présent, notre infortuné monarque se trouve dans les affres, de celles qui hantèrent les nuits du rabbin de Prague qui avait, pour son malheur, façonné le Golem dans la glaise à des fins de protéger ses ouailles: la créature avait fini par le trahir au point de devenir une sorte de monstre affranchi de toute férule. Sur ordre du roi de Bohème, le rabbin provoqua la mort du Golem qui, selon la légende, serait encore à gésir en le grenier de la synagogue de Prague.

Monsieur de Jouyet, qui se trouve être l’un des auteurs de la résurrection de ce Golem 3.0, rase à présent les murs.

Ministres et conseillers partagent l’angoisse du maître de céans, de cette angoisse qui étreint et condamne à subir le tourment des fièvres, sans pouvoir jamais répondre à cette lancinante question: « Que va-t-il faire encore, ce traître de Macron, à des fins de déchirer la gauche et offenser son roi »?

Charles le Grand

Ainsi que l’écrivait Charles le Grand, au faite de sa gloire, à propos de ses ministres qu’il épinglait comme des papillons:

« … Ceux qui exposent,

Ceux qui proposent,

Ceux qui déposent,

Ceux qui disposent,

Ceux qui supposent,

Ceux qui composent,

Ceux qui transposent,

Ceux qui apposent,

Ceux qui opposent,

Bref, ceux qui posent ».

Loin de nous l’irrévérence d’adorner la prose du Général, quelle forfanterie! Mais en y glissant: « Ceux qui implosent » nous aurions dénombré les derniers prétoriens, retranchés en ce Fort Chabrol qu’est devenu le Château.

Il se mande que le roi a le nez plein des frasques de son ancien chouchou. Le comte Cazeneuve, dévolu aux tâches de haute et basse police, s’est attelé à une noble besogne, celle de trouver quelque casserole à attacher au séant de l’impétueux gandin, ce dandy de grand chemin.

Le comte à fait chou blanc: pas l’ombre d’un scandale, d’un impair, d’une incartade.

Slip français

Ce n’est pas lui qui se serait laissé aller, saisi par le démon de midi, à tirer sur la culotte d’une gazetière ainsi qu’il est reproché à Monsieur de Monbeausapin. L’affaire fait les délices de la Cour qui s’éjouit de ces médiocres fourberies de Sapin.

Le ministre a le moral en ses chaussettes roses: son imagier, dans un premier temps, tenta éteindre les braises en plaidant une farce potache, avant de se raviser et de tout nier en bloc. Ses dénégations ont peiné à convaincre.

michel-sapin-a-paris-le-18-fevrier-2015_5541505Aurions-nous le front de suggérer que le ministre, tout à sa ferveur de promouvoir les produits de notre terroir, s’était innocemment pris de vanter, démonstration à l’appui, les vertus du Slip français? Baste! Piètre façon de farder si blâmable attitude.

Monsieur de Macron a souri lorsque l’un de ses séides s’est empressé de lui porter si affriolante nouvelle, heureux qu’il se trouva d’alimenter les gazettes sans s’abîmer dans la rubrique des scandales.

Le dilemme de Monsieur de Macron est de toute autre nature: rester ou partir?

Rester c’est assurément boire la lie jusques au calice et sombrer avec les derniers boat people de l’Arche de Noé.

Partir, c’est quitter le Titanic sans armée ni lieutenants, au risque de subir le sort de Robinson Crusoe. Et passer pour Turlupin.

Turlupin? Notre ami Artois qui cèle mémoire de boeuf lorsqu’il prend garde de ne point la dissoudre dans le champagne, renseigne notre insatiable curiosité:

« Kenedillon »

– Turlupin, c’est le surnom que colla Jacques le Hardi, alors Grand chambellan de Valéry le Hautain, à Monsieur Servan-Schreiber, éphémère ministre des Réformes, sacrifié sur l’autel du conservatisme que le célèbre gazetier entendait lui aussi chambouler. Ce tycoon de la presse, n’avait-il point fondé l’ « Express », que Monsieur de Mauriac, dans un souffle d’asthmatique, avait traité de « Kennedillon », avait été chassé du gouvernement pour s’être pris de réformer le royaume en lieu et place du tout jeune roi Valéry qui en avait pris ombrage.

Mais la situation du jeune Macron est de toute autre nature: que le Flou, achevant son règne sur une kyrielle d’échecs, se prenne de le dézinguer, qu’il ferait assurément la fortune de Macron à qui il serait alors loisible de lancer:

« Tes os paveront la route de ma victoire ».

Hollande, Sarkozy, renoncez! Il faut un nouveau président

Ni crédit ni crédibilité: François Hollande ne doit pas se représenter en 2017. Clanique et clivant: Nicolas Sarkozy ne doit pas se représenter en 2017. Qu’ils laissent la place à une nouvelle génération!

Alors que François Hollande se prêtait aux « Dialogues citoyens » de France 2, le jeudi 14 avril au soir, un agriculteur de Glageon, dans le Nord, en liquidation judiciaire, se décidait, lui, à commettre l’irréparable: il s’est suicidé après avoir tué son plus jeune fils. Le président de la République n’est en rien responsable de ce drame individuel, mais la coïncidence est éloquente. A la désespérance croissante du pays, le chef de l’Etat ne parvient plus à opposer que le spectacle stérile de sa bonne volonté et de son empathie.

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Cet article a été publié dans le magazine L’Express.

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Nuit Debout: Yanis Varoufakis présent place de la République à Paris

L’ancien ministre grec des Finances s’est exprimé ce samedi devant la foule massée place de la République, à Paris. Au cours d’une allocation de cinq minutes, il a fustigé la politique de François Hollande et l’Union européenne « anti-démocratique ».

Il avait annoncé sa présence vendredi et n’est pas passé inaperçu. Yanis Varoufakis, l’ancien ministre grec des Finances, s’est invité ce samedi à l’Assemblée générale du mouvement « Nuit Debout », place de la République, à Paris.

L’ancien proche d’Alexis Tsipras, accompagné du porte-parole d’EELV Julien Bayou, s’est exprimé pendant 5 minutes devant plusieurs milliers de personnes.

Il a établi un parallèle entre le rassemblement parisien et l’occupation de la place Syntagma, à Athènes, en 2011, lors de la crise grecque. « On nous a accusé d’occuper l’espace public, mais ce sont eux (les autorités, NDLR) qui le privatisent ».

Critique de François Hollande

Yanis Varoufakis, qui a démissionné du gouvernement Tsipras en juillet 2015, a dénoncé une Europe « anti-démocratique » et s’en est pris à la politique de François Hollande.

Il « a été élu pour apporter la croissance en mettant fin à l’austérité. Au lieu de ça, il veut dévaluer le travail pour ressusciter le capitalisme », a-t-il dénoncé, faisant allusion à la réforme du droit du travail portée par Myriam El Khomri.

A l’issue de son intervention, Yanis Varoufakis a lancé un appel à la foule présente devant lui. « Ne laissez pas cette énergie promouvoir des carrières, faites la différence, ensemble, pour l’Europe. »

Si si, la France « va mieux », répète François Hollande

Le président de la République a de nouveau assuré ce vendredi à Venette, dans l’Oise, que la France « va mieux », comme il l’avait fait la veille au soir sur France 2, réfutant être dans le déni de réalité.

Il persiste et signe. François Hollande a de nouveau assuré ce vendredi à Venette (Oise) que la France « va mieux », comme il l’avait fait la veille au soir sur France 2, réfutant être dans le déni de réalité. « Nous avons des résultats aujourd’hui qui nous permettent de dire que ça va mieux même s’il reste beaucoup à faire », a soutenu le chef de l’Etat lors de l’inauguration d’un centre de recherche du sous-traitant automobile Plastic Omnium.

LIRE AUSSI >> François Hollande nous entraîne jusqu’au bout de l’ennui

« La croissance est repartie, 1,2% l’année dernière sans doute davantage encore cette année » même s’il ne faut pas s’en « satisfaire », « l’investissement repart » et « c’est la clef de tout (…) le signe qu’il se produit une nouvelle donne dans notre économie », a-t-il dit. Le chef de l’Etat a souligné la création de « 80 000 emplois nets obtenus dans l’année 2015 », la première création nette d’emplois « depuis 6 ans » même si, là aussi, il faut « encore faire davantage ».

François Hollande, qui s’exprimait devant plusieurs centaines de salariés du centre de recherche, a également évoqué la réduction des déficits, commmercial et public, de la France. « Il faut toujours penser à 20 ans, pas à un an, pas à 5 ans, à 20 ans parce que l’essentiel, c’est d’être capable de faire des choix aujourd’hui qui vont avoir des conséquences dans 10 ans ou dans 20 ans », a-t-il encore plaidé.

Interrogé par des journalistes à l’issue de sa visite, François Hollande a jugé que l’émission de France 2 avait été « utile » et « nécessaire », plaidant pour un « dialogue direct » avec les Français. Il fallait « donner de la cohérence, donner de la proximité », a-t-il poursuivi, et « mettre aussi de la profondeur y compris sur le plan personnel sur ce que j’ai fait depuis quatre ans ».

« L’économie repart »

Comme on lui demandait s’il n’est pas dans le déni de réalité lorsqu’il affirme que la France « va mieux », le chef de l’Etat a répliqué, « vous avez vu la réalité, là », désignant d’un regard les salariés du centre de recherche, un investissement de 70 millions d’euros employant quelque 600 personnes dont seulement deux CDD. « Vous avez ici la démonstration que l’économie repart », a-t-il également affirmé lors d’un échange avec des stagiaires et des intérimaires de l’entreprise.

Plastic Omnium, qui tire plus de 93% de ses revenus des pièces fournies aux constructeurs automobiles, a réalisé un chiffre d’affaires de 5,98 milliards d’euros en 2015 (+ 13,9% par rapport à 2014), « une année « record », selon son PDG, Laurent Burelle.

La compagne de Fabius accusée d’avoir fait censurer en partie un article de L’Obs

Selon le Canard enchaîné, Marie-France Marchand-Baylet a fait caviarder l’extrait du livre La Face cachée du Quai d’Orsay qui la concernait tandis que l’hebdomadaire en produisait les « bonnes feuilles ».

Selon le Canard enchaîné publié ce mercredi, Marie-France Marchand-Baylet, la compagne de Laurent Fabius, et ex-femme de Jean_Michel Baylet, a fait « caviarder » dans L’Obsles bonnes feuilles du livre La Face cachée du Quai d’Orsay(Robert Laffont) du journaliste maison Vincent Jauvert.

Selon l’hebdomadaire, les bonnes feuilles ont été expurgées de toute référence au rôle éminent joué par cette femme, qui serait surnommée Folcoche dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères, en référence au personnage acariâtre de Vipère au Poing. Une pression qui a été confirmée à L’Express par une source interne.

Contacté par le Canard enchaîné, Matthieu Croissandeau, le directeur de L’Obs, se justifie en expliquant qu’il « manquait le point de vue de la compagne de Laurent Fabius ». La société des rédacteurs de l’hebdomadaire a rédigé un communiqué pour obtenir davantage d’explications.

Solère surveillé par la DGSE: ouverture d’une enquête par le parquet de Paris

Cette annonce intervient au lendemain d’un article du Monde qui affirme que le renseignement extérieur français a surveillé en 2012 les téléphones et l’adresse internet de Thierry Solère, dissident opposé à Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur.

Thierry Solère écouté par la DGSE? Le parquet de Paris annonce l’ouverture d’une enquête ce mercredi, au lendemain des révélations du Monde mardi 12 avril 2016 faisant état d’une surveillance de Thierry Solère par la Direction générale de la sécurité extérieure.

Cette enquête préliminaire a été ouverte « des chefs de collecte frauduleuse de données à caractère personnel et d’atteinte à l’intimité de la vie privée et recel de ce délit », précise le parquet dans un communiqué. Elle a été confiée à la section de recherches de Paris de la gendarmerie nationale.

>> Plus d’informations à venir

Israël: un ministre refuse de serrer la main à Marisol Touraine

Ultraorthodoxe et leader du parti religieux Agoudath Israel, le ministre de la Santé israélien, Yaakov Litzman a refusé de serrer la main de son homologue Marisol Touraine en visite au Proche-Orient.

[EXCLUSIF] En tournée au Proche-Orient, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé, est reçue, le 31 mars, par son homologue israélien, Yaakov Litzman. Au menu de la rencontre, un sujet brûlant: comment gérer l’afflux de victimes en cas d’attentats? Mais Litzman, ultraorthodoxe et leader du parti religieux Agoudath Israel, refuse de serrer la main de la ministre, prévenue de cette attitude par les services français du protocole.

Une visite impromptue à l’Assemblée

Une semaine plus tard, c’est au tour du ministre israélien de se rendre à Paris. Il participe à un colloque à l’Assemblée nationale. A la fin de cet événement, il décide – sans en avoir prévenu personne – d’assister à la séance des questions au gouvernement. Panique du personnel de l’Assemblée: « Ils vont où? », « Ils restent là longtemps? »

Litzman, ses collaborateurs et ses gardes du corps sont guidés par Meyer Habib, député des Français de l’étranger. La petite troupe finit par monter au deuxième étage et débarque dans la tribune réservée aux journalistes. Un huissier, embarrassé, laisse passer le ministre. Non sans lui avoir rappelé un point du règlement: l’obligation de retirer son chapeau.