Monthly Archives: juillet 2016

Rio 2016: le Brésil est-il prêt?

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Des pellicules plein la tête (Blog de Christophe Carrière) :

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Nouvelle formule (Blog de l’Express par Eric Mettout) :

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VIDEO. François Hollande répond à Trump: « La France sera toujours la France »

En déplacement ce jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques, le chef de l’Etat a répondu à Donald Trump. La veille, le candidat républicain à la Maison Blanche avait déclaré, au vu des récents attentats, que « la France n’est plus la France ».

« La France sera toujours la France ». François Hollande a répondu ce jeudi aux attaques de Donald Trump. Mercredi, lors d’une conférence de presse en Floride, le milliardaire américain, candidat républicain à la Maison blanche, avait déclaré: « La France n’est plus la France », en référence aux attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray revendiqués par l’Etat islamique.

« La France sera toujours la France, parce que la France ne cède jamais et parce que la France, elle porte toujours des idéaux, des valeurs, des principes qui font que nous sommes reconnus partout dans le monde », a répliqué le chef de l’Etat à l’occasion d’un discours à Rivesaltes (Pyrénées-Atlantiques).

« Ils ne vont pas m’aimer pour dire ça »

« Et c’est quand on s’abaisse qu’on ne se ressemble plus. Ça peut arriver à d’autres, outre-Atlantique », a poursuivi le chef de l’Etat français, en allusion à l’homme d’affaires, qu’il n’a pas cité nommément.

Dans son allocution, Donald Trump a cité un « ami », qui, selon lui, voulait se rendre en France « il y a trois ou quatre mois ». « Je l’ai vu hier. Je lui ai demandé ‘Tu as aimé la France?’ Il m’a dit: ‘Je n’irai pas en France. Je n’irai pas en France' », a raconté le candidat républicain. « Ils ne vont pas m’aimer pour dire ça, mais regardez ce qui s’est passé à Nice […] Vous avez vu ce qui s’est passé hier [mardi] avec le prêtre […] La France n’est plus la France ».

« La France est forte, Mr. Trump »

L’exécutif français avait déjà répliqué mercredi soir via un tweet du Premier ministre Manuel Valls: « #FranceisstillFrance and #Franceisstrong Mr. Trump » (La France est toujours la France et la France est forte, M. Trump).

Le chef du gouvernement français s’en était déjà pris au candidat républicain ces derniers mois. Il avait dénoncé cette semaine une « trumpisation » d’une partie de la droite française après les attentats, l’accusant d’emprunter le « discours de haine » du milliardaire.

« La France est toujours la France », rétorque Valls à Trump

Le candidat républicain à la présidence américaine Donald Trump a réagi aux attaques terroristes en France. Le Premier minsitre lui a répondu sur Twitter.

Un peu de french bashing, ça ne fait jamais de mal outre-Atlantique. Donald Trump a estimé ce mercredi que la France « n’était plus la France », après l’assassinat du père père Jacques Hamel, égorgé mardi dans une église de Saint-Etienne-du Rouvray.

LIRE AUSSI >> Le « french bashing », diversion favorite des républicains en campagne

Lors d’une conférence de presse en Floride, le candidat républicain à la présidentielle a mentionné ce meurtre et cité un « ami », qui, a-t-il dit, voulait se rendre en France « il y a trois ou quatre mois ».

« Je l’ai vu hier. Je lui ai demandé tu as aimé la France? Il m’a dit, je n’irai pas en France. Je n’irai pas en France », a raconté Trump. « Ils ne vont pas m’aimer pour dire ça, mais regardez ce qui s’est passé à Nice (où 84 personnes avaient été tuées le 14 juillet dans un attentat au camion-bélier). « Vous avez vu ce qui s’est passé hier avec le prêtre (…) La France n’est plus la France », a insisté le milliardaire républicain.

« Paris n’est plus ce qu’il était »

Interviewé par Valeurs actuelles en février, Donald Trump avait déjà déclaré que « Paris n’est plus ce qu’ilétait », et que « des amis français me disent qu’ils ont parfois le sentiment de n’être plus vraiment chez eux quand ils se promènent, çà et là, dans leur pays. »

Piqué au vif, Manuel Valls a réagi sur Twitter: « La France est toujours la France et la France a rétorqué le Premier ministre.

Saint-Étienne-du-Rouvray : la presse réclame des actes et l’union nationale au gouvernement

Encore une fois, la France est sous le choc. Une stupeur qui s’affiche dans la presse. L’assassinat d’un prêtre par des djihadistes dans son église à Saint-Étienne-du-Rouvray fait la une mercredi 27 juillet de tous les quotidiens. Les éditorialistes demandent des « actes » au gouvernement pour lutter plus efficacement contre le terrorisme.

>>Lire aussi notre direct Saint-Étienne-du-Rouvray

« Ne rien céder », titre Libération ; « Assassiné par les Barbares », écrit Le Figaro ; « Face au Mal », titre La Croix, et « Martyrisé », écrit en une Le Parisien. Au fil des pages, les journalistes demandent aux Français « de faire bloc ». « Aucune cause ne peut justifier une telle abomination. Notre cri vers Dieu est un appel à l’aide pour résister à la tentation de la vengeance », écrit Guillaume Goubert, dans La Croix.

Ne pas tomber dans la division

« Ne tombons pas dans les pièges de Daech. Il faut plus que jamais refuser d’être entraîné sur le terrain de la division », recommande Johan Hufnagel, de Libération. « Il faut résister et ne pas tomber dans la division nationale », renchérit François Wojtalik, du Courrier picard. Pression nationale ou régionale, la stupeur est identique. « La cible est précisément choisie pour alimenter la mécanique dévastatrice d’une guerre de religion », prévient Patrick Le Hyaric, de L’Humanité. Pour Dominique Moïsi, dans Ouest-France : « Face à cette escalade dans l’horreur, nous devons tenir. »

Dans L’Union/L’Ardennais, Gilles Grandpierre reconnaît que « l’intelligence consiste d’abord à garder son sang-froid ». Mais pour l’éditorialiste, l’intelligence, « c’est aussi adapter notre arsenal judiciaire et répressif à l’urgence ».

Le temps des actes

Si les éditorialistes félicitent les Français, ils s’en prennent souvent au gouvernement. « Les Français tiennent bon », se félicite Olivier Auguste, de L’Opinion, avant de lancer : « Aux autorités de faire leur travail avant qu’ils ne craquent. » « Le moment est donc venu de dire : ça suffit ! Assez. Le temps des bonnes paroles est révolu et celui des actes forts doit venir », s’emporte Bruno Dive, pour Sud-Ouest. « À l’évidence, il ne suffit plus de se contenter de mots. C’est insuffisant. On ne combat pas le terrorisme au XXIe siècle avec des outils du siècle passé », constate Laurent Bodin, de L’Alsace.

Dans Le Figaro, Étienne de Montety assène : « Le gouvernement doit prendre la mesure de ce qui se passe en France, adopter l’arsenal militaire, policier et judiciaire pour assurer la sécurité de nos concitoyens. » Agacement chez L’Est républicain. « Ni le renseignement, ni la surveillance, ni le dispositif de protection, ni l’état d’urgence n’ont rempli le rôle qui leur est assigné », déclare Philippe Marcacci. Cet attentat « suscite des questions sur la fiabilité et la pertinence du dispositif antiterroriste », relève Dominique Garraud de La Charente libre.

Se protéger et surtout se renseigner

« Pour lutter contre un terrorisme de proximité, il faut se protéger et surtout se renseigner », explique Jean-Michel Bretonnier, de La Voix du Nord. « Face aux Kalachnikovs, nous répondons par des bougies, face aux bombes, nous proposons des crêpes noirs », remarque Yann Marec, du Midi libre. Et de poursuivre : « Si la France est en guerre, comme on le dit depuis un an et demi, elle ne la livre pas vraiment. »

« Le débat sur l’attentat a été débordé par le combat présidentiel »

Par Christophe Barbier, publié le 25/07/2016 à 20:49

François Hollande est revenu sur la polémique du dispositif de sécurité mis en place à Nice, pour le 14 juillet. « C’est la justice » qui doit établir la vérité et « personne d’autre », a-t-il affirmé. Mais le débat sur l’attentat a été éclipsé par le combat présidentiel. D’un côté, Christian Estrosi qui roule pour Les Républicains, de l’autre, Bernard Cazeneuve, qui roule pour la candidature de Hollande. L’édito de Christophe Barbier.

Nicolas Dupont-Aignan : « L’État de droit n’est pas un totem ! »

Le Point.fr : Pourquoi avoir proposé cette motion de censure aux députés ?

Nicolas Dupont-Aignan : Parce que j’en ai assez de l’irresponsabilité permanente du gouvernement ! J’estime que, dans une société démocratique, il faut rétablir le principe de responsabilité. Après ces trois attentats, après le meurtre horrible des policiers et compte tenu de l’incapacité du pouvoir à se donner les moyens de répondre à cet état de guerre, j’estime que le gouvernement aurait dû, depuis longtemps, remettre sa démission au président de la République. À l’Assemblée nationale, dans la nuit de mardi à mercredi, j’ai vu le gouvernement refuser systématiquement toutes les mesures de bon sens, qui sont pourtant indispensables et urgentes. C’est une véritable « non-assistance à peuple en danger ».

C’est une expression extrêmement violente, vous ne trouvez pas ?

Non, ce n’est pas trop fort, car le gouvernement n’a fait que dix pour cent du chemin. On fait croire aux Français que le gouvernement agit… Oui, il a fait des choses, mais avec du retard. J’avais demandé l’état d’urgence au lendemain de Charlie, il a été mis en place en novembre. Avec le gouvernement, c’est toujours trop tard et trop peu. C’est une guerre totale, c’est une guerre asymétrique, d’un genre nouveau. L’enjeu n’est pas de faire quelque chose. Heureusement qu’il fait des choses, mais ce qu’on lui demande, c’est une obligation de résultat. Il n’y a pas de risque zéro, évidemment. Mais il y a beaucoup de mesures à prendre qui permettraient de resserrer les mailles du filet.

Quelles mesures justement préconisez-vous ?

Le point-clé, que demande Ciotti, que demande Wauquiez, que l’on demande tous finalement, c’est du bon sens. L’arrestation immédiate de ceux qui reviennent de Syrie, en premier lieu. Il faut les arrêter immédiatement, tous, pour évaluer leur dangerosité, les mettre dans des centres de rétention, sous contrôle judiciaire. Deuxième mesure, plus compliquée juridiquement : la rétention des fichés S de manière préventive pour ceux qui sont les plus dangereux, et le bracelet électronique pour les autres. Troisième mesure, il faut rétablir la double peine : tout étranger qui commet un délit en France doit être expulsé. Et, enfin, je propose une autre mesure : mettre en place une cour de sûreté de l’État qui gérerait les affaires de terrorisme pour désembouteiller la justice. Et je recommande le recrutement d’un personnel administratif pour que les gendarmes et policiers puissent être mis sur le terrain. On pourrait augmenter les forces de gendarmerie et de police de 10 000 personnes.

La rétention préventive des fichés S peut paraître contraire à l’État de droit…

Cela dépend de qui on parle : ceux qui sont partis en Syrie sont coupables de trahison envers la nation et d’intelligence avec l’ennemi. Ils sont donc coupables ! Par conséquent, s’ils reviennent en France, ils vont en prison.

Beaucoup de fichés S ne sont pas allés en Syrie, beaucoup n’ont, à l’égard du droit, rien fait de répréhensible…

C’est une obligation de sécurité nationale, et cela peut tout à fait se faire sous contrôle judiciaire. C’est ce qu’ont fait les Américains d’ailleurs. En France, on fait bien des hospitalisations d’office : il y en a 70 000 par an. On n’a pas attendu qu’ils tuent quelqu’un pour les interner. Quand on a des éléments de radicalisation chez une personne, on a une obligation d’agir. C’est très simple : à la guerre, on tue l’adversaire avant qu’il ne vous tue. Alors, je ne demande pas de tuer le fiché S, mais de l’interner, de l’assigner à résidence ou de lui mettre un bracelet électronique. On n’a pas le droit de jouer avec la peau des Français. Le droit est au service de la nation. Le droit doit s’adapter.

D’autres ont, comme vous, déclaré qu’il fallait affaiblir, ou tout du moins adapter, l’État de droit. N’est-ce pas étrange que des députés mettent en cause ce qui est à la base d’un système démocratique, à la base de notre République ?

Excusez-moi, mais la République, d’abord, c’est la France. On doit défendre les Français. L’État de droit n’est pas un totem ! Il n’est qu’un instrument. L’État de droit n’a de sens que si les Français sont en sécurité. Qu’est-ce que l’on veut ? que les Français se fassent justice eux-mêmes ? Parce que si on continue comme ça, demain, les Français vont s’armer, ils ont déjà commencé d’ailleurs. Quand on est assassiné, quand on nous tire dans le dos, il faut se défendre. Quand la République avait le bagne de Cayenne, elle se défendait. Le droit n’est qu’un instrument au service de l’État, de la France et de la démocratie.

Vous parlez du bagne de Cayenne, certains à droite demandent un Guantánamo à la française. Vous aussi ?

Ah, mais je l’ai demandé aussi ! Un Guantánamo, un bagne de Cayenne ou les Kerguelen, mais sous un contrôle judiciaire. Je pense que l’on n’a rien vu de ce qui va arriver. Et si on ne prend pas ces mesures de précaution, ça se finira très mal.

Vous avez déclaré que le gouvernement voulait « empêcher le débat démocratique ». Pourquoi dites-vous cela ?

Parce que, dès que l’on a osé proposer d’autres solutions, on a été accusé de rompre l’unité nationale. On nous a immédiatement fait un procès en sorcellerie. Il faut arrêter ce cinéma. L’argument de l’unité nationale aujourd’hui est un édredon que l’on jette sur les Français. On les endort. Car la vraie unité nationale, ce n’est pas de se taire. D’ailleurs, c’est aussi pour cela que j’ai proposé ma mention de censure : je trouve que Les Républicains sont très timorés, car ils ont mauvaise conscience. Et le gouvernement, à juste raison, peut leur répondre qu’ils n’ont rien fait de plus.

Ne pensez-vous pas, malgré tout, que l’événement méritait un temps de silence, de recueillement, au moins le jour qui a suivi le drame ?

Attendez, le temps des pleurs, on l’a eu. Mais le devoir d’un homme politique, c’est de dire « ça suffit ». J’ai réagi très vite, car j’avais déposé au président de la République, à deux reprises, au lendemain de Charlie et au lendemain du Bataclan, exactement les mêmes mesures. J’ai même fait un discours au Congrès de Versailles, sifflé par les socialistes, où je prédisais exactement ce qui est arrivé. Donc, j’en ai assez de prêcher dans le désert après chaque attentat. On pouvait excuser une inadaptation de notre réponse après Charlie. On pouvait, à la rigueur, se dire, après le Bataclan, que l’on avait été surpris par l’ampleur du phénomène. Mais, depuis, on est prévenu. Personne ne peut dire : Je ne savais pas.

Montebourg lance son micro-parti

Arnaud Montebourg vient de créer un mouvement politique nommé « Le projet France », doté d’un mandataire financier. Il peut désormais lever des fonds, en attendant une éventuelle campagne pour la primaire… ou la présidentielle.

[EXCLUSIF] Arnaud Montebourg prépare activement son retour. L’ancien ministre de l’Economie, qui s’était reconverti dans les affaires, vient de créer son micro-parti « Le projet France » – une appellation reprenant le nom de son site participatif. Selon la Commission nationale des comptes de campagne et de financement de la vie politique, ce mouvement a été créé, le 16 mai 2016 – jour de la traditionnelle ascension du Mont Beuvray, par Arnaud Montebourg et ses amis.

Conséquence pratique: Arnaud Montebourg est désormais en mesure de recevoir des dons pour financer ses actions politiques, notamment une éventuelle campagne pour la primaire. « Le projet France » a pour but, selon la déclaration déposée à la préfecture de police de Paris, le 15 juin 2016, de « soutenir et promouvoir une action politique alternative au sein de la gauche française et ce notamment grâce à la participation des acteurs de la société civile ».

« Participer à des campagnes électorales »

Autre objectif, « elle a vocation à participer à des campagnes électorales et pourra soutenir des candidats aux élections, notamment à l’occasion de l’élection présidentielle; elle est un parti politique dont l’action s’étend à l’ensemble du territoire de la République française ». Le conseiller régional PS d’Ile-de-France François Kalfon est en le président.

« Le projet France » est doté, depuis le 16 juin, d’un mandataire financier en la personne de Michel Piloquet. Un intime d’Arnaud Montebourg, qui héberge le parti chez lui. Dans son édition du 19 juillet 2016, Paris Match rapporte que Piloquet est « le président de la société immobilière Quanim (et par ailleurs beau-frère de Dominique de Villepin) » et qu’il « avait déjà hébergé Les équipes du made in France, l’entreprise que le probable candidat à la présidentielle avait créée après son éviction du gouvernement ».

Pour compléter le dispositif, une association « les Amis d’Arnaud Montebourg » a été créée, le 4 avril 2016, pour promouvoir les idées du pape du made in France.

Attentat de Nice: les approximations de Nicolas Sarkozy

Dimanche soir, sur TF1, Nicolas Sarkozy a sévèrement mis en cause la politique du gouvernement en matière de lutte contre le terrorisme après l’attentat de Nice. Quitte à oublier son propre bilan ou à faire des propositions peu convaincantes.

Division nationale. Après le terrible attentat de Nice, l’opposition a choisi de taper immédiatement sur le gouvernement, accusé de ne pas avoir tout fait contre le terrorisme. L’une des attaques les plus sévères a sans doute été lancée par Nicolas Sarkozy. Dimanche soir au 20 heures de TF1, il a choisi d’opposer une politique qu’il juge laxiste au terrible bilan des attentats perpétrés en France depuis janvier 2015.

EN DIRECT >> Suivez les derniers événements liés à l’attentat de Nice

L’ancien président de la République a pourtant d’abord fait montre d’une certaine lucidité: « Je ne dirai jamais que j’aurais pu éviter ceci ou cela (…) Nous sommes en guerre, en guerre totale. Nos ennemis n’ont pas de tabou, pas de frontières, pas de principes. » Mais la fracture politique, ou la campagne présidentielle, a rapidement repris le dessus: « Est-ce que vous croyez vraiment que le souci des Français c’est de savoir si on va se faire des risettes, des sourires, se tendre la main? »

« Est-ce que demain on est en sécurité? Est-ce qu’on sera en sécurité avec nos enfants? Est-ce qu’on peut sortir dans la rue? (…) Tout ce qui aurait dû être fait depuis 18 mois, vous m’entendez, ne l’a pas été. » Et le président du parti Les Républicains d’égrener un éventail de mesures, qui auraient selon lui mérité d’être mises en oeuvre depuis bien longtemps.

Créer des centres de déradicalisation

Nicolas Sarkozy déplore le fait de voir des « milliers de jeunes français qui sont radicalisés ou en voie de radicalisation ». « Il faut s’en occuper, il faut les mettre dans des centres de déradicalisation », précise-t-il. A travers ces mots, le chef de l’opposition attaque de front le gouvernement. Il s’indigne: « Y’en a pas un seul en France ».

Nicolas Sarkozy dit vrai. Pour l’instant. Le gouvernement s’est engagé à ouvrir un centre de « réinsertion et de citoyenneté » par région avant la fin de l’année 2017. Le premier doit ouvrir en septembre prochain, à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire).

  • Quelles conséquences dans le cas de l’attentat de Nice?

A ce stade de l’enquête, la présence d’un centre de déradicalisation dans la région PACA n’aurait sans doute eu aucun effet. Pour la simple et bonne raison que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n’a jamais été soupçonné de radicalisation. Il est passé entre les mailles du renseignement français. Les conséquences, selon les enquêteurs, d’un basculement éclair vers l’islamisme radical.

Enfermer les fichés S

C’est un débat relancé à chaque attentat: faut-il revoir le traitement réservé aux personnes fichées S? Nicolas Sarkozy en est convaincu. Sur cette seule base, il propose d’enfermer tous ceux qui présentent un risque de radicalisation, ou à défaut de leur faire porter un bracelet électronique. Les étrangers, eux, doivent être « mis dehors ».Soit l’exacte reprise des propositions déjà formulées après les attentats de novembre.

C’est mal connaître le fonctionnement de la fiche S. Comme L’Express l’expliquait à l’époque, la fiche S n’est qu’un outil de renseignement. Elle permet de glaner des informations sur un individu, à son insu, pour empêcher un possible passage à l’acte. L’enfermer, ou lui faire porter un bracelet, est la garantie de faire perdre toute utilité à la procédure.

  • Quelles conséquences dans le cas de l’attentat de Nice?

Aucune. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n’était pas fiché S.

Fermer les lieux de culte en lien avec le salafisme

« Je souhaite que les préfets soient autorisés à fermer immédiatement tout lieu de culte qui aurait des rapports de près ou de loin avec les salafistes et à expulser tout imam qui y prêcherait », assure Nicolas Sarkozy. Il devrait savoir que c’est déjà le cas. Ce lundi, Bernard Cazeneuve parle de dix mosquées fermées depuis 2012, alors qu’aucune ne l’a été sous le quinquennat de l’ex-chef de l’Etat. Sur la même période, « 80 mesures d’expulsion ont été prononcées à l’encontre de prêcheurs de haine ou de pseudo-imams autoproclamés », ajoute le ministre de l’Intérieur dans un communiqué.

  • Quelles conséquences dans le cas de l’attentat de Nice?

Probablement aucune. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n’aurait pas fréquenté de mosquée.

Le délit de consultation de sites djihadistes

C’est un autre marronnier de Nicolas Sarkozy. Depuis l’affaire Merah, il défend la nécessité de sanctionner pénalement la simple consultation de sites djihadistes. Sur TF1 dimanche soir, il a assuré que la sanction contre la consultation de sites djihadistes a été votée en juin, pour une mise en application en octobre.A tort. Le gouvernement, dès novembre 2014, a prévu une sanction pour cette consultation, la condition qu’elle soit liée à une entreprise individuelle terroriste.

LIRE AUSSI >> Traque des djihadistes sur Internet: que peut-on faire et ne pas faire?

Le 3 juin dernier, la loi visant à renforcer la lutte contre le crime organisé en a fait un délit autonome. Depuis cette date, et absolument pas partir d’octobre prochain, quiconque consulte « habituellement » des sites djihadistes risque d’être condamné. C’est même l’opposition qui a pris l’initiative d’introduire cette disposition dans le texte, adoptée dans sa version finale. Reste à savoir comment, dans les faits, les consultations seront traquées, et comment les journalistes ou les chercheurs, susceptibles de se rendre sur ces sites, seront effectivement protégés. Depuis le 3 juin, il n’y a eu aucune condamnation sur ce fondement, précise le ministère de la Justice à L’Express.

  • Quelles conséquences dans le cas de l’attentat de Nice?

Cette disposition pouvait trouver à s’appliquer. Ce lundi, Europe 1 assure que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel regardait « en boucle » des vidéos de Daech peu avant l’attaque. Sauf que là encore, le délai entre la consultation et le passage à l’acte était sans doute trop court.

Attentat à Nice: la classe politique enterre l’unité nationale

Plusieurs responsables politiques de droite ont regretté ce vendredi l’impuissance de l’exécutif face au terrorisme, qui a frappé jeudi la ville de Nice. À gauche, EELV rejette toute prolongation de l’état d’urgence.

L’unité nationale n’a jamais existé. Au lendemain de l’attentat de Nice, qui a fait au moins 84 morts, plusieurs responsables politiques de droite accusent de faiblesse le pouvoir exécutif face à la menace terroriste.

« Si tous les moyens avaient été pris », l’attentat « n’aurait pas eu lieu », a déclaré ce vendredi Alain Juppé sur RTL. Le candidat à la primaire à droite a de nouveau plaidé pour une meilleure coordination des services de renseignement. L’évolution sémantique est notable. Après les attentats du 13 novembre, le maire de Bordeaux avait appelé au « soutien à ceux qui aujourd’hui dirigent les affaires de la France, c’est-à-dire le président de la République et le gouvernement. »

EN DIRECT >> Suivez les dernières informations sur l’attentat de Nice dans notre direct

Répétitions d’actes terroristes dans l’Hexagone, échéances électorales… La droite ne souhaite plus se ranger derrière François Hollande, comme après les attaques de 2015. En témoignent les réactions du député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti et du président de la région Paca Christian Estrosi.

L’exécutif ne « regarde pas la réalité en face »

Les deux membres des Républicains ont critiqué l’annonce par François Hollande de la levée de l’état d’urgence, qui sera finalement prolongé de trois mois. « Quand on est en guerre, on protège le territoire national, a abondé François Fillon sur Europe 1. Hier, on voulait arrêter l’état d’urgence, on se demande pourquoi et quels sont les éléments qui auraient pu expliquer son arrêt. »

LIRE AUSSI >> Attentat à Nice: Estrosi et Ciotti s’en prennent à Hollande et au gouvernement

Président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, le député Les Républicains Georges Fenech s’en prend lui aussi à l’exécutif. S’il balaie d’un revers de main la question de l’état d’urgence – « Il ne règle rien »-, le député dénonce « l’impuissance » du pouvoir face à la menace djihadiste. « On a un exécutif qui s’arc-boute sur des certitudes qui n’en sont pas, qui ne veut pas regarder une autre réalité en face », a-t-il déploré. Le rapport de la commission d’enquête prône en effet la refonte des services de renseignement ainsi que le durcissement de l’arsenal juridique pour les personnes condamnées pour terrorisme.

De son côté, le député LR Eric Woerth a fustigé sur Twitter « les mêmes mots et les mêmes réunions de crises » après l’attaque.

EELV refuse la prolongation de l’état d’urgence

Ce sentiment de lassitude face aux attaques à répétition est partagé par François Bayrou. « On ne peut pas se contenter de dire que l’on fait ce qu’on peut, s’est-il agacé sur RTL. Il semble que l’on puisse mettre en place des éléments nouveaux ou des organisations nouvelles en matière de renseignement et de coordination du renseignement. »

Si l’unité nationale n’a plus cours à droite, des fissures apparaissent aussi à gauche de l’échiquier politique. Le secrétaire national d’EELV, David Corman, a assuré que les députés écologistes ne devraient sûrement pas voter la prolongation de l’état d’urgence demandée par le chef de l’Etat. « Un état d’urgence pérenne met en danger ce qui est extrêmement précieux: nos libertés fondamentales. Celles et ceux qui commettent, commanditent ce type d’attentats s’attaquent également à ces grandes valeurs qui font notre République », a-t-il fait valoir.

Pour Julien Dray, Emmanuel Macron « ne sera pas candidat » en 2017

Ce proche de François Hollande estime que c’est trop tôt pour le ministre de l’Economie de se lancer dans la course à la présidentielle. Mais Emmanuel Macron réunit ses soutiens ce mardi soir pour son premier meeting, à la Mutualité.

Emmanuel Macron va-t-il sauter le pas et se lancer dans la course à la présidentielle? Le ministre de l’Economie entretient le mystère sur une possible candidature alors qu’il tient son premier meeting, ce mardi soir, à la Mutualité, à Paris. En tout cas, pour Julien Dray, proche de François Hollande, Emmanuel Macron ne se lancera pas.

LIRE AUSSI >> Macron à la Mutualité, ou l’histoire « d’un candidat qui ne l’est pas encore »

« Je prends un pari avec vous: c’est qu’il ne sera pas candidat », a lancé le conseiller régional d’Ile-de-France ce mardi sur LCI. « Le rapport à la présidentielle, ce n’est pas quelque chose qui s’improvise en quelques mois. Et souvent ceux qui ont cru ça ont eu de cruelles déceptions », a prévenu Julien Dray.

« Le quinquennat est loin de la caricature qu’on entend »

Mais si ce n’est pas pour 2017, le socialiste est confiant pour le futur du fondateur du mouvement En Marche!: « Il a un âge qui peut lui permettre de penser légitimement que dans les dix ans qui viennent, il aura un rôle à jouer ».

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Et malgré les mauvais sondages, Julien Dray croit encore à François Hollande pour la prochaine élection présidentielle. « Nous sommes un certain nombre à tout faire pour que François Hollande soit candidat. Parce que je pense que le quinquennat est loin de la caricature qu’on entend, poursuit-il. Il faut qu’il y ait un débat, une explication, peut-être une clarification nécessaire mais celui qui est le mieux à même de représenter un projet progressiste, c’est François Hollande. »