Monthly Archives: mai 2017

Affaire Ferrand: Anticor demande une enquête au parquet de Brest

L’association anticorruption a déposé plainte mercredi auprès du parquet, qui avait indiqué vendredi qu’il ne mènerait pas d’investigations.

Anticor ne veut pas lâcher Richard Ferrand. Alors que le parquet national financier s’était déclaré incompétent et que le parquet de Brest avait refusé dans un premier temps de se saisir de l’affaire, l’association anticorruption a adressé mercredi une plainte au parquet de Brest pour demander l’ouverture d’une enquête sur l’affaire immobilière qui fragilise le ministre de la Cohésion des territoires, a annoncé jeudi son président.

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Cette plainte contre X sur le fondement du délit d’abus de confiance vise « Richard Ferrand, mais également les membres du conseil d’administration des Mutuelles de Bretagne (qu’il dirigeait) ainsi que la bénéficiaire de l’opération, à savoir la compagne de Richard Ferrand », a détaillé Jean-Christophe Picard, président d’Anticor.

A travers cette initiative, l’association « s’interroge sur l’intérêt de la convention » passée entre les Mutuelles de Bretagne et la compagne de Ferrand, et « souhaite qu’une enquête soit diligentée pour déterminer les responsabilités », a-t-il ajouté.

« Il ne peut pas ne pas y avoir d’enquête »

« La question est de savoir si la convention de bail qui liait les Mutuelles de Bretagne à la compagne de M. Ferrand à travers une SCI a été réalisée ou conclue dans l’intérêt des Mutuelles ou dans l’intérêt de cette proche en violation des droits des adhérents qui versent des cotisations, ce qui serait constitutif d’un enrichissement personnel », a expliqué l’avocat de l’association, Jérôme Karsenti.

Pour l’avocat, « il ne peut pas ne pas y avoir d’enquête ». L’association a décidé de saisir la justice après l’annonce vendredi du parquet de Brest qu’il n’ouvrirait pas d’investigations. Par ailleurs, une source proche du dossier avait fait savoir mercredi dernier que le parquet national financier (PNF) n’était pas compétent « à ce stade » pour ouvrir une enquête.

Le ministre exclut toujours de démissionner

Au moment où le gouvernement planche sur une loi sur la moralisation de la vie politique, Richard Ferrand a vigoureusement démenti toute irrégularité et a exclu de démissionner. « Tout ce que j’ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent, validé par un conseil d’administration qui a d’ailleurs exprimé son soutien », a-t-il déclaré mercredi.

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Le ministre, un ex-socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron, est confronté à une polémique et à des appels à la démission depuis des révélations notamment sur une location immobilière des Mutuelles de Bretagne impliquant sa compagne et sur le mélange des genres entretenu pendant son mandat de député.

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Pour la France insoumise, la plainte de Cazeneuve est une « polémique politique »

Alexis Corbière, le porte-parole de la France insoumise, réagit au dépôt de plainte annoncé par l’ancien ministre de l’Intérieur contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation.

Alexis Corbière, porte-parole de la France insoumise (LFI), a estimé lundi sur LCI que la plainte de Bernard Cazeneuve contre Jean-Luc Mélenchon pour diffamation était de « la polémique politique ». « C’est le verbe fort à une attaque forte », a réagi ce proche du leader de la France insoumise, en réaction à la plainte de l’ex-ministre de l’Intérieur pour diffamation. « Il faut accepter qu’il y ait du verbe parfois un peu piquant », a-t-il insisté.

Lors d’une prise de parole publique à Montreuil mercredi, Jean-Luc Mélenchon a accusé l’ancien ministre de l’Intérieur non seulement d’être responsable de la mort de Rémi Fraisse, mais de s’être « occupé de son assassinat », selon des images diffusées dimanche dans un reportage de l’émission C politique sur France 5.

« Le gars qui s’est occupé de l’assassinat de Rémi Fraisse »

« Cazeneuve, le gars qui s’est occupé de l’assassinat de Rémi Fraisse. Le gars qui a fait gazer, matraquer toutes les manifestations et qui prend maintenant sa tête de petit sainte-nitouche pour dire que c’est moi qui ne sais pas choisir entre le Front national et je sais pas qui », a lancé le leader de La France insoumise, venu soutenir Alexis Corbière dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis.

Bernard Cazeneuve a annoncé dimanche soir sa décision de « porter plainte » contre Jean-Luc Mélenchon, après ses propos. « Coutumier de l’outrance et de l’abaissement du débat public, Jean-Luc Mélenchon a franchi la frontière de la diffamation. Par ses propos à mon sujet, il démontre que l’insulte est devenu son mode de pensée et d’expression », a réagi l’ancien ministre de l’Intérieur dimanche dans un communiqué.

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Brigitte Macron fait (aussi) ses premiers pas sur la scène internationale

En marge de la réunion des chefs d’État des pays membres de l’OTAN hier à Bruxelles, la première dame a elle aussi effectué sa première visite officielle à l’étranger.

Premiers pas sur la scène internationale pour le couple présidentiel, à l’occasion d’un déplacement à Bruxelles jeudi. Emmanuel Macron a endossé sa stature de chef d’État en rencontrant Donald Trump, puis en assistant au sommet des pays membres de l’OTAN, alors que son épouse, Brigitte, s’est essayée au rôle de première dame.

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À sa sortie de l’avion, le couple présidentiel a été accueilli par le Premier ministre belge Charles Michel, et sa compagne, Amélie Derbaudrenghein. Emmanuel Macron s’est rendu à l’ambassade américaine pour un déjeuner de travail avec le président américain, pendant que son épouse a partagé le sien avec la compagne du Premier ministre belge.

Visite du musée Magritte en compagnie de Melania Trump

Tout un programme avait ensuite été prévu par le chef de gouvernement belge, pour les 10 conjoints de chefs d’État ou de gouvernement qui ont répondu à son invitation.

Première étape, la visite du musée Magritte, le célèbre peintre surréaliste belge, avec l’ensembles des conjoints des chefs d’État. L’occasion notamment de faire la rencontre de Gauthier Destenay, le mari du Premier ministre luxembourgeois, ou de Melania Trump, la femme du président américain avec qui elle a pu échanger quelques mots.

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Après la visite, la délégation a pris la direction d’une boutique Delvaux, célèbre marque de maroquinerie belge, fondée en 1829. Melania Trump, n’était pas présente préférant se rendre au chevet d’enfants malades dans un hôpital local.

Un dîner royal

Accompagnée des autres premières dames, Brigitte Macron s’est ensuite rendue au château de Laeken dans le nord de Bruxelles, où elles ont pu rencontrer la reine Mathilde, épouse du roi Philippe. Dans la soirée, les premières dames et leurs conjoints se sont retrouvés pour un dîner organisé par la famille royale.

Aucune fausse note à signaler pour cette première visite à l’étranger de Brigitte Macron, à qui le président veut d’ailleurs donner un statut officiel à l’image de celui de la first lady américaine. Ce vendredi, l’épouse d’Emmanuel Macron est également à ses côtés à l’occasion du G7 de Taormina en Italie.

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Trump, Europe, climat: les principales déclarations de Macron au sommet de l’Otan

En déplacement à Bruxelles ce jeudi pour rencontrer les 28 dirigeants des pays membres de l’Alliance atlantique, le président français a notamment appelé à refonder l’Europe.

Emmanuel Macron veut tout faire pour éviter la « destruction de l’Europe ». C’est ce qu’il a affirmé ce jeudi en marge du sommet de l’Otan, à Bruxelles. Si le président français a beaucoup évoqué le sort de l’Europe, il a aussi rencontré Donald Trump pour la première fois et demandé au président turc Erdogan d’agir sur le dossier du photojournaliste français Mathias Depardon, détenu en Turquie depuis deux semaines. Tour d’horizon.

« Refonder l’Europe »

C’était l’une de ses principales préoccupations: l’Europe. Le président français en a longuement parlé ce jeudi. D’abord en présence du Premier ministre belge Charles Michel, Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d’une « refondation européenne ».

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« On s’est parfois habitué à gérer l’Europe. Et cette Europe-là, si on ne continue qu’à la gérer, elle se détricotera », a-t-il lancé, avant d’évoquer plusieurs pistes de réforme à mener, comme celle du « droit d’asile », la « fin du dumping social », la « convergence fiscale », ou encore le « renforcement de la coopération en matière de services de renseignements ».

« Nous avons partagé des rêves communs et en avons fait une réalité: l’Europe. Nous avons donc un avenir commun », a aussi lancé Emmanuel Macron.

« Je ne suis pas un eurobéat »

Plus tard dans la journée, en compagnie du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président français s’est toutefois défendu d’être un « eurobéat ».

« Je suis favorable à l’Europe, cela ne veut pas dire que je suis eurobéat », a-t-il nuancé, en répondant à une question sur la directive européenne sur les travailleurs détachés, dont la France demande avec insistance la révision.

Un entretien « pragmatique et chaleureux » avec Trump

C’était sûrement le moment le plus attendu de la journée: la rencontre avec Donald Trump. Arrivé avec 15 minutes de retard à l’ambassade américaine, Emmanuel Macron a été reçu par le locataire de la Maison Blanche. Après une franche poignée de main devant les caméras, ils ont déjeuné ensemble.

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« Ce fut pour mois un très bon entretien, pragmatique et chaleureux » a relaté Emmanuel Macron, faisant état de discussions « franches » avec son homologue américain. « Il y a des sujets sur lesquels nous n’avons pas forcément la même lecture, il y a des choix qui ont été faits, mais nous avons échangé de manière extrêmement directe, avec une volonté de renforcer notre partenariat et notre coopération en matière de lutte contre le terrorisme », a poursuivi le président français.

« Maintenir le caractère mondial » des accords de Paris

En effet, les dossiers étaient nombreux et brûlants. Sur le climat, le président français a demandé à Washington d’éviter toute « décision précipitée » à propos de l’accord de Paris, dont les Américains songent à sortir.

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« Je respecte le fait qu’il a mis sous revue les accords de Paris », a expliqué Emmanuel Macron, mais « mon souhait, c’est qu’il n’y ait aucune décision précipitée sur ce sujet de la part des États-Unis d’Amérique », a-t-il ajouté. « Notre responsabilité collective, c’est de maintenir le caractère mondial de cet engagement qui fut une première », a insisté le locataire de l’Élysée.

Le cas Mathias Depardon

C’était un autre dossier épineux: évoquer avec le président turc, la détention du photojournaliste français Mathias Depardon, retenu en prison depuis le 8 mai alors qu’il effectuait un reportage pour National Geographic dans le sud-est du pays.

C’est chose faite. « Le président Macron est intervenu en faveur » de Mathias Depardon, a communiqué l’Élysée. Mieux, le président turc a affirmé « qu’il examinerait rapidement sa situation ».

La suite du programme? Emmanuel Macron s’envolera vendredi pour le G7 de Taormina (Italie). Puis il recevra lundi le président russe Vladimir Poutine dans le cadre très royal de Versailles, près de Paris. Un autre test diplomatique majeur, avant le G20 de Hambourg (Allemagne) début juillet.

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Pas comme tous les parfums

C’est un atelier auquel je n’aurais jamais cru faire, si on ne me l’avait proposé : fabriquer mon propre parfum dansun atelier spécialisé. Et je serais passé à côté de quelque chose. J’ai expérimenté cette activité insolite dans le 7e, et  j’ai plutôt apprécié cette expérience. Franchement, composer son parfum est réjouissant, mais ce n’est pas aussi évident. Dès mon arrivée, on m’a mis devant un « orgue à parfums » : il s’agit d’une sorte de bureau contenant des étagères, où trônent 127 bouteilles qui contiennent chacune une odeur. Et j’ai dû les sentir une à une pour faire votre parfum ! Un parfum est constitué le plus souvent d’au moins 100 essences différentes. Pour l’atelier, on n’en mêle heureusement que vingt, mais c’est déjà pas mal. Et ça demande une certaine minutie. Un parfum est constitué de 3 notes (tête, coeur, fond), et chacune d’entre elles doit s’harmoniser. Mieux encore, il faut que chaque odeur soit  ajoutée en prêtant attention aux dosages, et être minutieusement consignée pour conserver la recette (c’est cette dernière qui permet d’en recommander plus tard). Le résultat peut  cocotter, si on se trompe d’une seule goutte. C’est pourquoi on dispose de trois essais et qu’on repart avec celui qu’on préfère ! Le plus difficile, dans cette activité, ce n’est pas tant de composer que de se laisser porter par les odeurs pour créer son parfum. Si on cogite trop, on a tendance à passer à côté de certaines choses. Vous mettriez de la lavande dans un parfum pour homme ? Et bien, figurez-vous que c’est la lavande est justement l’ingrédient qui donne cette note masculine aux parfums pour hommes ! Au final, c’est une expérience très intéressante. On se laisse tellement prendre au jeu qu’on ne voit pas les deux heures passer. En ce qui me concerne, je suis curieux de découvrir ce que donnera mon parfum : il faut laisser reposer dix jours avant de l’utiliser. Qui sait si vous ne le trouverez pas un jour dans les rayons d’une parfumerie ?Pour en savoir plus, allez sur le site spécialiste de cet session pour créer son parfum.

Jean-Michel Blanquer: enfin du bon sens à l’Education?

Venu de la société civile, Jean-Michel Blanquer semble mettre beaucoup de monde d’accord. Mais pour gérer ce ministère explosif, est-on jamais tout à fait prêt?

Comme un petit remake de la passation élyséenne: le 17 mai, alors qu’elle s’apprête à quitter la Rue de Grenelle, Najat Vallaud-Belkacem souffle un « Bon courage! » – comme François Hollande l’avait fait avec Emmanuel Macron – à son successeur, sur le perron de l’hôtel particulier. Jean-Michel Blanquer, nouveau ministre de l’Education nationale, qui vient d’égrener dans son discours de prise de fonctions les trois mots-clefs de son programme – « République », « excellence » et « bonheur » -, réplique d’un sourire serein.

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Cet article a été publié dans le magazine L’Express.

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Macron aux soldats: « Je ne risquerai pas vos vies pour rien »

Moins d’une semaine après son entrée en fonctions, Emmanuel Macron a réaffirmé sa « confiance » aux forces armées lors d’un déplacement au Mali.

« Ma confiance en vous est totale ». Le nouveau président de la République a tenu à saluer le travail des soldats au cours d’un premier discours face aux forces armées basées à Gao, au nord du Mali.

EN IMAGES. Au Mali, le président Macron veut relancer le processus de paix

« Malgré la distance et les soucis du quotidien, il n’est pas un seul Français qui ne sache ce qu’il vous doit », a affirmé Emmanuel Macron. « Il n’est pas un seul Français qui ne sache que la sérénité de nos existences, la sécurité de nos enfants, les joies de chaque jour ont un prix… c’est celui de vos sacrifices », a-t-il poursuivi. « Ces sacrifices vous honorent et ils honorent la France », a encore assuré le chef de l’État.

« Ma détermination dans l’action sera totale »

Emmanuel Macron avait réaffirmé sa « détermination » à poursuivre l’engagement au Sahel, en renforçant la coopération avec l’Allemagne, mais aussi en complétant l’action militaire par une stratégie de développement.

INTERVIEW >> Au Mali, « la France prête trop d’attention au militaire, pas assez au terreau du djihadisme »

« Je suis venu aujourd’hui vous exprimer le salut et le respect de la nation mais aussi l’assurance que je serai pour nos armées un chef exigeant, lucide, toujours présent », a ainsi garanti le chef de l’État. Avant de promettre: « Je ne risquerai pas vos vies pour rien. Je respecterai les impératifs humains et techniques de l’outil militaire mais ma détermination dans l’action sera totale ».

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« Monsieur le Président, il n’appartient pas à l’Élysée de choisir les journalistes »

Une vingtaine de médias, dont L’Express, demandent au président de la République d’entendre leurs « inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle ».

« Monsieur le Président,

Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d’État au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.

Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n’appartient en aucun cas à l’Élysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social…). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui la composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.

Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie. »

Premiers signataires :Les sociétés des journalistes de l’AFP, BFM TV, Les Echos, Europe 1, Le Figaro, Rédaction nationale de France 3, France Info, France Inter, Libération, les JT de M6, Mediapart, Le Monde, Le Parisien, Le Point, RFI, RMC, Télérama, TF1

Jean-Philippe Baille, directeur de la rédaction de RTLLuc Bronner, directeur de la rédaction du MondeChristophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontièresNassira El Moaddem, directrice du Bondy BlogJohan Hufnagel, directeur des éditions de Libération

Guillaume Dubois, directeur de L’Express

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EN CHIFFRES. Le gouvernement Philippe tient-il les promesses du candidat Macron?

Avec 22 ministres et secrétaires d’Etat, la première équipe gouvernementale du quinquennat comporte quelques aspects intéressants.

Emmanuel Macron avait annoncé la couleur dans les dernières semaines de sa campagne présidentielle. Le « maître des horloges » plaidait pour « le renouveau des visages » en parlant de son futur gouvernement.

EN DIRECT>> Suivez toutes les réactions à l’annonce du gouvernement d’Edouard Philippe

18 ministres contre 15 annoncés…

L’équipe gouvernementale compte 23 membres: un Premier ministre, 18 ministres et 4 secrétaires d’Etat. Une équipe moins resserrée qu’annoncé par Emmanuel Macron lui-même dans la campagne, qui assurait ne pas vouloir excéder les 15 membres. Mais comme tous les présidents avant lui, il a dû composer.

Une moyenne d’âge de 54 ans

En passant au crible la liste des 22 personnalités incluses dans l’équipe du Premier ministre Edouard Philippe, l’on constate une chose: l’âge moyen des ministres n’est pas proprement représentatif du « renouvellement » tant souhaité et défendu par Emmanuel Macron durant l’élection présidentielle. Après le discours, la méthode?

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En moyenne, les ministres et secrétaires d’Etat ont 54 ans ans. Soit un an de plus que le gouvernement Cazeneuve. Finalement, le jeune âge du président, 39 ans, et du Premier ministre, 46 ans, sont un peu l’arbre qui cache la forêt. Mounir Mahjoubi, conseiller en stratégie numérique d’Emmanuel Macron durant la campagne, nommé secrétaire d’Etat chargé du Numérique, est le cadet du gouvernement, puisqu’il est âgé de 33 ans. À noter que l’équipe ne compte que trois trentenaires: Mounir Mahjoubi donc, Gérald Darmanin et Marlène Schiappa.

Marlène Schiappa au Mans, le 28 avril 2017

Marlène Schiappa au Mans, le 28 avril 2017

afp.com/JEAN-FRANCOIS MONIER

Le désormais ex-maire de Lyon Gérard Collomb, nommé ministre de l’Intérieur avec grade de ministre d’Etat, est l’aîné de l’équipe: né le 20 juin 1947, il fêtera bientôt ses 70 ans, 10 jours avant ceux, d’ailleurs, de Jean-Yves Le Drian.

4 anciens ministres

Emmanuel Macron avait dit qu’il ne voulait pas d’anciens ministres dans son équipe, sauf exception pour Jean-Yves Le Drian. Trois autres anciens membres d’équipes gouvernementales ont finalement trouvé grâce à ses yeux: François Bayrou, l’incontournable allié, Annick Girardin, ancienne ministre PRG des gouvernements Valls et Cazeneuve, et Bruno Le Maire, au nom de l’ouverture à droite.

Plus de trois siècles de mandats cumulés

Parmi les onze personnalités politiques du gouvernement, il y a beaucoup d’élus pour le moins expérimentés. Si l’on cumule tous leurs mandats locaux, à la fois parlementaires et exécutifs, l’on dépasse les 330 années d’enracinement politique. Toutefois, ce chiffre est à relativiser puisqu’avec la moitié du gouvernement issu de la société civile, ce gouvernement compte, au total, moins de mandats cumulés que les autres.

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De ce point de vue, c’est le nouveau ministre de la Justice, François Bayrou, qui remporte la palme: 35 années passées au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, en tant qu’élu puis président, auxquelles s’ajoute son mandat de député du département, conservé pendant plus de 19 ans. Au total, le maire de Pau a cumulé plus d’un demi-siècle de mandats électifs. Un peu loin, là aussi, de l’engagement à instaurer le « renouvellement des visages ».

Gérard Collomb, maire de Lyon et nouveau ministre de l’Intérieur, n’est pas loin de ce chiffre, avec plus de 45 ans de mandats au compteur.

Une parité (à peu près) respectée

Parmi les 18 ministres, il y a bien neuf hommes et neuf femmes. Mais les trois ministres d’Etat sont trois hommes (Le Drian, Collomb et Bayrou), aucune femme n’a eu les honneurs de ce titre honorifique qui marque l’importance du ministère et sa préséance en matière d’attribution de crédits.

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Pourtant, Sylvie Goulard, nommée aux Armées, aurait pu y prétendre. Par ailleurs, alors qu’il avait promis de mettre l’accent sur l’égalité femme-homme, il n’y a qu’un secrétariat d’Etat à l’égalité femmes-hommes, confié à Marlène Schiappa.

Onze maroquins pour la société civile…

Si la copie est à revoir au niveau du renouvellement, elle respecte l’engagement pris par Emmanuel Macron de nommer des personnalités issues de la société civile. Encore que le constat dépende de l’acception donnée à la notion de société civile. Jean-Michel Blanquer, par exemple, nommé ministre de l’Education nationale, occupait jusqu’à maintenant le poste de directeur général de l’Essec, l’une des trois plus prestigieuses écoles de commerce de France. Il a également collaboré, en sa qualité d’expert, avec des gouvernements de droite, ceux de Dominique de Villepin et de François Fillon.

©Vincent Isore/IP3 press; Paris, France le 13 Juin 2012 -Presentation de la session 2012 du baccalaureat par le directeur general de l enseignement scolaire - Jean-Michel Blanquer (MaxPPP TagID: maxnewsworldtwo027095.jpg) [Photo via MaxPPP]

©Vincent Isore/IP3 press; Paris, France le 13 Juin 2012 -Presentation de la session 2012 du baccalaureat par le directeur general de l enseignement scolaire – Jean-Michel Blanquer (MaxPPP TagID: maxnewsworldtwo027095.jpg) [Photo via MaxPPP]

IP3 PRESS/MAXPPP/Vincent Isore

Idem pour Elisabeth Borne, qui occupe désormais le poste de ministre des Transports. Haute fonctionnaire, elle a oeuvré dans les cabinets de plusieurs ministres tels Jack Lang, Lionel Jospin ou Ségolène Royal. Elle a également été directrice générale de l’urbanisme à la Mairie de Paris, sous l’égide de Bertrand Delanoë. Toutes, donc, des personnalités issues du Parti socialiste.

D’autres, comme Françoise Nyssen, Nicolas Hulot, Laura Flessel ou Agnès Buzyn, correspondent davantage au profil souhaité par le président de la République.

2 LR, 6 à gauche, 3 MoDem

Par opposition, l’autre moitié du gouvernement appartient totalement au monde politique. Et d’un point de vue strictement partisan, le balancier penche plutôt à gauche. Les barons socialistes Gérard Collomb et Jean-Yves Le Drian, malgré leur soutien à Emmanuel Macron, appartiennent toujours au PS. Christophe Castaner et Richard Ferrand, piliers de la première heure d’En Marche!, sont des anciens de la rue de Solferino. Mounir Mahjoubi, bien qu’ayant tôt fait de rejoindre le parti fondé par l’ancien ministre de l’Economie, fut un temps encarté au PS.

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Le gouvernement d’Edouard Philippe inclut également deux membres du Parti radical de Gauche, Jacques Mézard, sénateur du Cantal nommé au ministère de l’Agriculture, et Annick Girardin, conseillère territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon, nommée ministre des Outre-mers.

Côté centre, trois membres du MoDem ont rejoint l’équipe. Le plus illustre d’entre eux, François Bayrou, devient garde des Sceaux, et Marielle de Sarnez, vice-présidente du parti, est nommée aux Affaires européennes. Quant à Sylvie Goulard, qui a été élue députée européenne en 2009 sous l’étiquette du MoDem, obtient le prestigieux poste de ministre des Armées. Une appellation en forme de clin d’oeil aux débuts de la Ve République, qui fut changée en « ministre de la Défense » en 1974.

La droite, elle, se voit attribuer le paquebot de Bercy: le député Les Républicains de l’Eure Bruno Le Maire, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, récupère le portefeuille de l’Economie, qu’il a longtemps espéré. Il sera secondé par le maire LR de Tourcoing, Gérald Darmanin, qui a été nommé ministre de l’Action et des Comptes publics. Si l’on inclut le Premier ministre Edouard Philippe, trois personnalités du gouvernement sont issus de la droite parlementaire.

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