Monthly Archives: août 2016

VIDEO. « Bonne chance pour toi »: Michel Sapin tacle Emmanuel Macron

Le nouveau ministre de l’Économie a multiplié piques et formules à double-sens lors de la passation de pouvoir avec son prédecesseur, candidat non-déclaré à l’élection présidentielle.

Michel Sapin ne manque pas d’ironie et manie avec dextérité l’art des formules à double sens. Le nouveau ministre de l’Economie n’a pas épargné ce mercredi son prédécesseur, Emmanuel Macron, lors de la cérémonie de passation de pouvoir, à Bercy. Dans son discours, cet intime de François Hollande a multiplié les piques à l’attention du candidat putatif à l’élection présidentielle.

En préambule, Michel Sapin a évoqué son « émotion pour ceux qui restent », avant d’adresser une premier tacle glissé à Emmanuel Macron. « La France a besoin de talents, tu en as. Elle a aussi besoin de stabilité pour la mise en oeuvre des décisions ». De marbre, Emmanuel Macron a subi en silence d’autres remarques acerbes du nouveau patron de Bercy. Les deux hommes ne s’apprécient guère, et Michel Sapin a fait semblant de le cacher. Il a ainsi salué le travail « profondément utile » de son prédécesseur, « au-delà de [sa] fougue à parler de tous les sujets ».

Pour une loi Macron II, « il faudra attendre »

« Nous avons travaillé ensemble dans des circonstances exceptionnelles pour construire un projet porté par un homme, François Hollande », a-t-il également lancé. Manière de rappeler à l’ambitieux trentenaire ce qu’il doit au chef de l’Etat et qu’il est lui aussi comptable du bilan du quinquennat. Dans ce bilan, figure la loi Macron, qui libéralise notamment le secteur du transport par autocar. « Je suis persuadé qu’il y aura une loi Macron II, ou Macron III… Mais il faudra encore attendre quelques années », s’est amusé Michel Sapin. A huit mois de l’élection présidentielle, la remarque en dit long sur l’avenir politique que prête le ministre de l’Economie à l’ancien banquier.

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Mais Michel Sapin a gardé le meilleur pour la fin, n’hésitant pas à administrer une leçon politique à Emmanuel Macron. Il a demandé à celui qui n’est pas encarté au PS de travailler « pour le progrès, l’intérêt général et pour la gauche ». Avant de conclure en ces termes: « Bonne chance pour toi. Et je souhaite que ce ‘bonne chance pour toi’ soit pour nous tous. »

Macron défend son bilan et dit vouloir « prendre la mer »

De son côté, Emmanuel Macron s’est montré peu disert sur ses ambitions présidentielles lors de son discours. Le fondateur du mouvement « En marche! » s’est surtout attaché à défendre son bilan à Bercy.

Emmanuel Macron et Michel Sapin en 2016

Emmanuel Macron et Michel Sapin en 2016

AFP PHOTO / PHILIPPE LOPEZ

« Nous avons travaillé avec beaucoup d’ardeur et retrouvé la plénitude du ministère de l’Economie, a-t-il lancé, devant ses anciens collaborateurs. On m’a parfois reproché d’aller sur d’autres sujets. Mais l’Économie, c’est aussi le travail ou le logement (…) C’est un ministère inter-ministériel. »

« Nous n’avons pas tout réussi », a-t-il concédé, avant de livrer ce conseil à ses collaborateurs, en forme d’auto-portrait. « Gardez cette volonté de servir l’Etat et conservez l’indispensable insolence et le goût pour la liberté des idées. »

Pour évoquer son avenir, l’ancien ministre a convoqué l’écrivain Marcel Pagnol et un passage du livre Fanny. « Si vous voulez en mer sans aucun risque de chavirer, alors n’achetez pas un bateau achetez une île », a-t-il déclamé. « Bercy est une île formidable (…) C’est une des îles essentielles de l’archipel que forme l’état mais je me devais de prendre la mer. »

« Marianne elle a le sein nu », la petite phrase de Valls qui fait jaser

Une petite phrase prononcée par Manuel Valls a retenu l’attention des internautes, ce lundi soir. Le Premier ministre a fait référence à Marianne et à son « sein nu ».

C’est une phrase censée faire référence à la polémique sur le port du burkini, sans cesse alimentée depuis le début de l’été en France. Ce lundi soir, lors de son discours à Colomiers, le Premier ministre s’est exprimé sur la « place des femmes », sur laquelle, estime-t-il, « nous ne pouvons transiger ». Avant de se lancer dans un élan de lyrisme: « Marianne, le symbole de la République, elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre. C’est ça, la République ».

La phrase a retenu l’attention des internautes, qui moquent son envolée.

Islam de France: ce qu’il faut savoir sur la Fondation présidée par Chevènement

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve l’a confirmé dimanche, Jean-Pierre Chevènement prendra la présidence de la Fondation pour l’islam de France. Un des trois piliers d’une structure dont les contours commencent à s’éclaircir.

« Selon l’Ined (Institut national d’études démographiques), il y a en France 4,1 millions de musulmans, la plupart sont français. Il faut créer les conditions qui feront qu’ils se reconnaîtront pleinement dans la communauté nationale ». C’est ainsi que l’ancien ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a confirmé sa nomination à la tête de la Fondation pour l’islam de France ce lundi, sur France Inter.

L’occasion de revenir sur le fonctionnement de cette structure, dont les contours avaient déjà été esquissés dimanche, par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, lors d’une interview accordée au quotidien La Croix.

Pourquoi lancer cette fondation maintenant?

L’idée de créer une telle fondation d’utilité publique et laïque, notamment consacrée à des projets culturels liés à l’islam, a commencé à se dessiner en juin 2015, avec la réunion place Beauvau d’une « instance de dialogue avec le culte musulman ». Mais le processus s’est accéléré depuis l’attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet, puis le meurtre d’un prêtre, dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, le 26 juillet, deux attaques perpétrées par des djihadistes sur le sol français. La Fondation pour l’islam de France devrait voir le jour à l’automne.

Quel rôle le gouvernement souhaite donner à cette structure?

« L’objectif est de faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République », a indiqué Bernard Cazeneuve dans les pages de La Croix.

Pourquoi choisir Jean-Pierre Chevènement?

Bernard Cazeneuve a estimé dans son interview que cet ancien ministre de l’Intérieur, âgé de 77 ans « est un grand républicain, qui a été le premier à mettre sur le métier une déclaration commune entre l’État et les responsables musulmans, dès les années 1990 ». Le fait qu’il prenne la tête de cette instance « revêt une vraie dimension symbolique, puisque cette nouvelle structure sera le pont entre la République et les musulmans de France », a ajouté le locataire de la place Beauvau.

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Comment sera-t-elle organisée?

La Fondation pour l’islam de France n’est qu’un des trois piliers d’une structure plus générale, comme l’a détaillé ce lundi matin Jean-Pierre Chevènement. Le premier volet est effectivement cette fondation, « dont l’objet est profane », précise l’ancien ministre. Elle devrait devrait participer au financement et à l’élaboration de projets éducatifs, culturels ou encore sociaux.

« Elle pourra prendre en charge la formation profane des imams, le développement de la recherche en islamologie, être un acteur d’une meilleure connaissance de l’islam à travers ses productions littéraires et artistiques », a détaillé Bernard Cazeneuve dans La Croix.

Quels sont les deux autres piliers?

Parallèlement à cette fondation laïque, l’Etat compte également sur la création d’une association cultuelle, dirigée par des représentants musulmans et dans laquelle il n’aura aucun pouvoir, en vertu de la loi de 1905 concernant sa séparation avec l’Eglise. Cette association devrait majoritairement se charger de la construction des lieux de culte dont elle centralisera les financements et de la formation théologique des imams. Plus généralement, elle sera chargée de toutes les questions relatives à la religion. Les statuts et la composition de cette association devraient être prochainement déterminés par un groupe de travail.

Dernier pilier de cette structure, l’aspect éducatif. Bernard Cazeneuve a évoqué dimanche dans La Croix « la création de nouveaux départements d’islamologie au sein des universités, avec un très haut niveau d’exigence scientifique dans les matières profanes, qu’il s’agisse de l’histoire des religions ou de l’étude des courants d’idées s’y rattachant ». « Ils ne se substitueront pas aux instituts privés de théologie musulmane où se forment les futurs imams, mais ces derniers doivent pouvoir bénéficier en parallèle d’une formation universitaire dans les matières ‘non-confessantes' », a-t-il précisé. Cette initiative a pour dessein d’empêcher la progression les imams autoproclamés et souvent radicalisés, ou qui ne parlent pas français.

Comment seront financées ces trois branches?

Le ministère de l’Intérieur a indiqué à l’AFP qu’aucun des piliers de cette structure ne sera autorisé à recevoir des financements de l’étranger, jugés trop opaques et souvent éloignés d’un projet d’islam républicain. La fondation laïque devrait « bénéficier de fonds publics pour son démarrage, à côté du financement des entreprises et des particuliers », a indiqué Bernard Cazeneuve à La Croix. Concernant l’association cultuelle, il évoque « non pas une taxe mais une contribution -volontaire et négociée- des acteurs de la filière halal, ainsi que les dons des fidèles. »

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Qui composera cette fondation laïque?

Outre Jean-Pierre Chevènement, le ministère de l’Intérieur a annoncé que quatre personnes de confession ou culture musulmane, prendront place au conseil d’administration. Il s’agit de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, qui siègera en qualité de personnalité culturelle, Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, Najoua Arduini-Elatfani, une cadre supérieure d’entreprise et Ghaleb Bencheikh, un islamologue réformateur. Dans ce conseil d’administration, on trouvera également Anouar Kbibech, membre de droit en tant que président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et trois représentants des ministères de l’Intérieur, de la Culture et de l’Education. Siégeront aussi deux autres membres qui seront désignés par le « comité des donateurs » de la fondation.

Un conseil d’orientation, dont le but sera de déterminer les projets à financer, devrait aussi voir le jour avec une vingtaine de membres. « Par la suite, la fondation -nous en avons parlé ensemble- a vocation à prendre son envol et avoir à sa tête à terme d’autres personnalités. Il y a beaucoup de talents parmi les Français de confession musulmane qui ont la volonté de s’engager et de contribuer au succès de la fondation », a indiqué le ministre de l’Intérieur dans La Croix.

Voile, grande croix, kippa: le FN n’en veut plus dans l’espace public

En plein débat sur le burkini, le vice-président du parti Florian Philippot a rappelé la position du parti édictée depuis 2012 « d’interdire tout signe religieux ostentatoire de l’espace public ».

En plein débat sur le burkini, pas question pour le Front national de laisser le champ libre à ses adversaires. Vendredi matin, sur RMC, Florian Philippot a développé les positions du FN sur la question de la laïcité. Selon le vice-président du FN, son parti prévoit, en cas d’accession au pouvoir, d’interdire tous les signes religieux ostentatoires dans l’espace public, rue comprise.

« Nous allons étendre la loi de 2004 (qui interdit le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles, collèges et lycées publics, ndlr). On s’est rendu compte qu’elle était excellente. Nous allons la faire appliquer dans la rue. Le voile, la grande croix, la kippa. Pour que ce soit constitutionnel, il faut que ça concerne les signes religieux ostensibles », a déclaré le député européen frontiste.

Dans le viseur du FN, surtout, le voile. Selon Florian Philippot, « beaucoup de femmes se voilent dans les quartiers par pression sociale, pour ne pas avoir de problèmes ».

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Une proposition formulée en septembre 2012

Comme le rappelle Le Lab, ce n’est qu’après l’élection présidentielle de 2012 que Marine Le Pen a formulé une interdiction plus stricte qu’avant de tous les signes religieux ostentatoires dans l’espace public. Interrogée par Le Monde en septembre 2012, la présidente du FN s’était dite favorable à l’interdiction du voile dans « les magasins, les transports, la rue… ». « Il est évident que si l’on supprime le voile, on supprime la kippa dans l’espace public », avait-elle déclaré.

Le 17 août, la présidente du FN Marine Le Pen avait apporté son soutien aux maires ayant pris des arrêtés anti-burkini. « Bien sûr le burkini doit être proscrit des plages françaises, où il n’a strictement rien à faire. C’est une question de laïcité républicaine, d’ordre public, assurément », écrivait-elle sur son blog.

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Propositions, défis, tacles sur Juppé… Ce que contient le livre de Sarkozy

Ça y est, Nicolas Sarkozy est candidat. Au terme d’un faux suspense de plusieurs mois, l’ancien chef de l’Etat a annoncé sa candidature pour la présidentielle dans un livre intitulé Tout pour la France et publié ce mercredi. Il y explique les raisons de son retour, avance des propositions et attaque déjà Alain Juppé.

Il repart pour une troisième campagne présidentielle. Après sa victoire en 2007, et une défaite en 2012, Nicolas Sarkozy est candidat à l’élection présidentielle de 2017. Il a choisi de l’annoncer dans un livre publié ce mercredi et intitulé Tout pour la France (Plon): « J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. En conséquence je participerai à la primaire de la droite et du centre. J’en respecterai chacune des règles. »

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Il annonce ainsi qu’il quitte, comme prévu, la présidence du parti Les Républicains. Nicolas Sarkozy revient ensuite sur les raisons de sa candidature et développe quelques propositions. Sans oublier d’attaquer ses adversaires à à la primaire.

« J’ai consulté. J’ai écouté. Et finalement j’ai décidé »

C’est son deuxième livre publié en près de huit mois. Dans La France pour la vie, sorti en janvier, Nicolas Sarkozy avait entamé l’inventaire de ses réussites et de ses échecs durant son quinquennat. Cette fois, il retourne dans les librairies pour annoncer sa candidature.

« Rarement dans ma vie ai-je aussi profondément réfléchi aux conséquences d’une décision. J’ai hésité. J’ai retourné les données du débat dans tous les sens. J’ai essayé d’être le plus honnête possible vis-à-vis des autres, de ma famille comme de moi-même. J’ai consulté. J’ai écouté. Et finalement j’ai décidé. Ce fut comme un soulagement car l’évidence s’était imposée », explique-t-il.

« Ce livre est le point de départ, poursuit-il. Face à tant de défiance à l’égard de la parole publique, je veux convaincre les Français que le débat de la campagne doit s’intégrer à part entière au mandat présidentiel. C’est seulement en disant tout avant que nous aurons la légitimité pour faire après ».

Fin de l’ISF et retraite à 64 ans

Dans ce nouveau livre, Nicolas Sarkozy commence à égrainer quelques propositions et un début de programme présidentiel. Il y aura selon lui « cinq grands défis à affronter »: la vérité, l’identité, la compétitivité, l’autorité et la liberté.

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Concrètement, l’ancien président souhaite, comme le relève Le Point, le « rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées », « le passage de la retraite à 63 ans en 2020, puis à 64 ans en 2025 », « la suppression de l’ISF », « une baisse de 10% de l’impôt sur le revenu dès l’été 2017 » ou encore « une augmentation du temps de travail et de la présence des enseignants à l’école ». Il souhaite également baisser la majorité pénale à 16 ans et non plus à 18 comme aujourd’hui.

Sur le terrorisme, le candidat souhaite que « les condamnés djihadistes » soient placés en centre de déradicalisation « à leur sortie de prison », ainsi que les « individus en voie de radicalisation ». Enfin, Nicolas Sarkozy souhaite qu’aucun immigré n’entre en France sans contrat de travail.

Il cible déjà Alain Juppé

Selon les derniers sondages, la primaire se jouera entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Alors l’ancien chef de l’Etat attaque, dans son livre, les propositions du maire de Bordeaux. Et notamment le concept d »identité heureuse » que prône Alain Juppé dans son programme.

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« Il n’y a pas d’identité heureuse quand des milliers de Français nés en France, élevés en France en viennent à haïr à ce point leur patrie. Il n’y a pas d’identité heureuse lorsque les règles de la République sont à ce point bafouées. Il n’y a pas d’identité heureuse lorsqu’on accepte des accommodements « raisonnables » par souci prétendu d’apaisement », lance-t-il notamment, dans Tout pour la France.

Il livre ensuite sa vision de l’identité en promouvant l’assimilation des immigrés en France.

« Tout doit commencer par un principe simple, c’est le dernier arrivé qui doit s’adapter à ceux qui sont déjà là, pas le contraire. Le nouveau venu doit donc apprendra la langue, se conformer au mode de vie national, respecter les lois et les usages français, et aussi bien sûr aimer son nouveau pays d’adoption, écrit-il. Il doit s’assimiler, c’est-à-dire devenir français, pas seulement par la nationalité mais aussi par les valeurs, par la culture, par la façon de vivre. Nous ne sommes pas des Anglo-Saxons qui laissent vivre côte à côte des communautés qui s’ignorent ou en tout cas ne se mélangent pas. »

Entre sécurité et identité, les premières lignes du programme de ce Sarkozy candidat pour 2017 apparaissent clairement. Reste à savoir si cela réussira à convaincre les électeurs.

Présidentielle 2017: quelle équipe de campagne pour Sarkozy pendant la primaire?

L’ancien chef de l’État a officialisé ce lundi sa candidature à la primaire à droite. Pendant les trois mois de campagne, Nicolas Sarkozy s’appuiera sur une équipe étoffée, ou figurent de nombreux cadres LR. Du plus expérimenté aux jeunes loups, revue d’effectif.

Trois mois. Officiellement candidat à la primaire à droite, Nicolas Sarkozy n’a plus que 13 semaines pour convaincre les électeurs de droite de le choisir comme représentant pour la prochaine élection présidentielle. L’ancien chef de l’Etat, distancé par Alain Juppé dans les sondages, s’apprête à mener une campagne éclair pour rattraper son retard. Il peut s’appuyer sur une équipe étoffée, qui mêle fidèles historiques et jeunes ambitieux. L’Express fait le point sur les architectes de la campagne Sarkozy.

Les porte-paroles

L’ancien chef de l’Etat sera épaulé par deux porte-paroles: Eric Ciotti et Catherine Vautrin, indique Francetvinfo. Le député des Alpes-Maritimes a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy au début du mois de juillet. Longtemps proche de François Fillon, Eric Ciotti est tenant d’une ligne dure sur les questions de sécurité et d’immigration. Après l’attentat de Magnanville, il s’est à nouveau prononcé pour la détention préventive des individus « fichés S ».

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Catherine Vautrin est une ancienne chiraquienne. Elle a été ministre de 2004 à 2007, en charge de l’Exclusion et de la Parité. Ancienne trésorière de l’UMP, elle a été mise en examen dans l’affaire des pénalités imposées à Nicolas Sarkozy, mais payées par le parti, pour le dépassement de son plafond de dépenses de campagne en 2012, avant de bénéficier d’un non-lieu.

Le député Les Républicains (LR) Éric Ciotti le 9 mars 2015 à Antibes

Le député Les Républicains (LR) Éric Ciotti le 9 mars 2015 à Antibes

afp.com/VALERY HACHE

Les cadres LR

Plusieurs cadres LR sont acquis à la cause de l’ancien président. Et pour cause, dès son élection à la tête de l’UMP en novembre 2014, Nicolas Sarkozy a placé ses fidèles aux postes clés du mouvement. Eric Woerth, secrétaire général de LR, et Daniel Fasquelle, trésorier du parti, soutiennent l’ex-ministre de l’Intérieur. Vice-président délégué du parti, Laurent Wauquiez devrait assurer l’intérim à la tête de LR pendant la campagne. Proche de Nicolas Sarkozy, il s’est astreint à une obligation de neutralité. « Je veillerai à ce que mon soutien personnel à Nicolas Sarkozy n’engage pas le parti. Le parti ne doit être au service d’aucun candidat à la primaire », a-t-il confié au JDD.

Luc Chatel le 27 août 2014 à Rouez-en-Champagne, dans l'ouest de la France

Luc Chatel le 27 août 2014 à Rouez-en-Champagne, dans l’ouest de la France

afp.com/JEAN-FRANCOIS MONIER

Nicolas Sarkozy pourra également compter sur le soutien de Luc Chatel, président du Conseil national des Républicains ainsi que sur l’aide des conseillers politiques Brice Hortefeux et Marc-Philippe Daubresse. Secrétaires généraux adjoints du parti, Roger Karoutchi et Sébastien Huygue devrait aussi prendre part à la campagne de l’ancien président.

Les jeunes pousses

Nicolas Sarkozy ne veut pas rejouer le match de 2007. Le prétendant à l’Elysée veut s’appuyer sur de jeunes parlementaires et cadres du parti, qu’il cajole depuis son retour en politique. Symbole de cette nouvelle génération, Gérald Darmanin, 33 ans. Le maire de Tourcoing, proche de Xavier Bertrand, a annoncé son soutien à Nicolas Sarkozy. Tenant d’une ligne modérée sur les questions identitaires, il doit permettre à l’ancien président d’élargir sa base électorale et d’éviter tout procès en islamophobie, dans une campagne qui devrait s’articuler autour des thématiques régaliennes et de celle de l’identité.

Le maire Les Républicains de Tourcoing, Gérald Darmanin soutient Nicolas Sarkozy.

Le maire Les Républicains de Tourcoing, Gérald Darmanin soutient Nicolas Sarkozy.

AFP/JOEL SAGET

Deux autres jeunes responsables politiques devraient animer la campagne de l’ancien président: Guillaume Larrivé, d’abord. Âgé de 39 ans, il est député de l’Yonne depuis 2012. Ce spécialiste des questions de sécurité et d’immigration devrait donner le tempo d’une campagne très à droite. Cette orientation ne devrait pas être contestée par Guillaume Peltier. Ce transfuge de l’extrême droite villiériste avait créé en 2012 la Droite forte, courant sarkozyste au sein de l’UMP. L’ex-chef de l’Etat a nommé ce spécialiste des sondages porte-parole du parti Les Républicains en janvier dernier.

Les conseillers de l’ombre

Ils ne sont pas forcément connus du grand public, mais seront des pions essentiels de la campagne à venir. L’ancien grand flic Frédéric Pechenard, directeur général des Républicains, aura une place de choix dans le dispositif. « On va adopter une organisation qui ressemble à celle de la brigade criminelle. Comme à la crim’, on a tous notre spécialité », confie-t-il au Parisien.

L'ex-patron de la police nationale, Frédéric Péchenard, le 19 septembre 2014 à Paris

L’ex-patron de la police nationale, Frédéric Péchenard, le 19 septembre 2014 à Paris

afp.com/Joel Saget

L’ancien policier se rend tous les dimanches au domicile de l’ancien président pour une réunion politique, rapporte L’Opinion. On y retrouve d’autres membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy: Eric Schahl, directeur général adjoint des Républicains ou Pierre Giacometti, ex-directeur général d’Ipsos. Le directeur de cabinet Michel Gaudin aura un rôle pivot dans les trois mois à venir, comme le banquier Sébastien Proto, qui prépare le futur projet présidentiel.

Le cas Baroin

Le nouveau président de l’Association des maires de France a apporté en juin son soutien à Nicolas Sarkozy. Ce soutien a surpris, le maire de Troyes étant un chiraquien historique. Mais François Baroin ne porte pas Alain Juppé dans son coeur et a choisi le camp de l’ancien président, dont il a été le ministre de l’Economie. Il devrait apporter une touche centriste, qui pourra manquer à la campagne de Nicolas Sarkozy.

François Baroin (d) et Nicolas Sarkozy, assistent à une réunion de l'Association des maire de France à Paris, le 1er juin 2016

François Baroin (d) et Nicolas Sarkozy, assistent à une réunion de l’Association des maire de France à Paris, le 1er juin 2016

afp.com/JACQUES DEMARTHON

Son nom est enfin évoqué avec insistance pour entrer à Matignon en cas de victoire de son poulain en 2017.

Protectionnisme, impôts, service national… L’embryon de programme de Montebourg

L’ancien ministre de François Hollande devrait faire son grand retour en politique ce dimanche lors de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire, en présentant sa candidature à la primaire de la gauche.

Le moment est venu pour Arnaud Montebourg. Ce dimanche, presque deux ans, jour pour jour après sa sortie du gouvernement, il va officialiser sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, lors de sa traditionnelle Fête de la rose à Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire.

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Une déclaration attendue, qui a été confirmée par son porte-parole, François Kalfon, sur France Info, vendredi. « Le moment est venu de faire tomber les masques et d’afficher une offre politique pour le pays », a déclaré le lieutenant de l’ancien ministre du Redressement productif. Pressé de questions sur l’hypothèse de la déclaration de candidature d’Arnaud Montebourg, François Kalfon a répondu: « Sans doute que ce sera dimanche à Frangy-en-Bresse ».

Arnaud Montebourg, « est là pour incarner une alternative », selon son porte-parole. En « l’état actuel de l’opinion, François Hollande, compte-tenu des problèmes récurrents d’impopularité lourde, peut être battu » à la primaire de la gauche, a-t-il encore estimé.

Ses propositions phares

Selon le Journal du Dimanche, Arnaud Montebourg présentera dimanche 25 propositions regroupées en quatre chapitres: le redécollage de l’économie, le sauvetage de l’Europe au forceps, la lutte contre le terrorisme et la refondation du système démocratique.

Parmi les plus marquantes de ces propositions, issues des suggestions des internautes et du travail de plusieurs groupes d’experts pilotés par l’ancien ministre et par le député « frondeur » Laurent Baumel: l’annulation pour les classes moyennes et populaires de toutes les hausses d’impôts décidées ces cinq dernières années.

Ou encore: l’attribution de 80% des marchés publics de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux à des PME dont l’activité est située en France. Une mesure d’inspiration protectionniste, en concurrence avec le sacrosaint principe de « concurrence libre et non faussée » mis en oeuvre par Bruxelles, comme le souligne le JDD.

Durant sa campagne, le chantre du « Made in France » entend d’ailleurs demander aux Français un mandat non-négociable de « dépassement des traités européens et de refondation de l’Union européenne ». Il promet aussi de s’affranchir du plafond de 3% de déficit public autorisé au sein de l’UE.

Autre proposition phare, cette fois dans le domaine de la lutte contre le terrorisme: le rétablissement du service national, un service civil ou militaire obligatoire pour une durée d’au moins six mois.

Ces premières propositions ne forment pas encore un programme complet. D’autres domaines -école, santé, collectivités locales…- doivent encore être explorés par M. Montebourg, qui s’appuie notamment pour ce travail sur Julie Désangles, ancienne plume d’Aurélie Filippetti.

L’ancien ministre participera-t-il à la primaire?

Rien n’est sûr pour l’instant. « Encore faut-il que celle-ci soit sincère et transparente » et que François Hollande, « le candidat officiel qui n’a rien d’un candidat naturel soit alors en mesure de se présenter » avec son « bilan qui est plutôt un échec », a répondu le porte-parole d’Arnaud Montebourg, tout en fustigeant « un petit fumet pas très sympathique de petits arrangements pour garder le manche ».

Arnaud Montebourg, « à la veille du scrutin (de la primaire de 2011) était crédité par tous les instituts de sondage de 8% et a fait près de 17%, plus que trois fois plus que le Premier ministre actuel » Manuel Valls, a-t-il poursuivi. A ce jour, il est selon son porte-parole « la personnalité de gauche la plus à même d’affronter (…) Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé » car il faut « qu’une incarnation, qu’une personne, qui connaisse à la fois les affaires de l’Etat, qu’il soit fidèle à ses convictions, puisse se présenter face aux Français ».

Des « irresponsables », selon Henri Emmanuelli

L’ancien ministre a été devancé par Benoît Hamon, mardi. Deux candidatures qui ne sont pas du goût de Henri Emmanuelli. Le député socialiste des Landes a qualifié Arnaud Montebourg et Benoît Hamon d' »irresponsables », dans les colonnes de Sud-Ouest.

Outre les deux anciens ministres, la frondeuse Marie-Noëlle Lienemann, l’écologiste François de Rugy et le président du Front démocrate Jean-Luc Bennahmias ont déjà annoncé leur candidature à la primaire de la Belle alliance populaire (BAP), qui réunit le PS et ses alliés.

Martine Aubry ne se présentera pas à la primaire à gauche

La maire de Lille a annoncé ce vendredi qu’elle ne participerait pas au scrutin, prévu les 22 et 29 janvier prochain. Quatres candidat sont pour l’heure sur la ligne de départ.

Martine Aubry a annoncé ce vendredi qu’elle ne se présenterait pas à la primaire à gauche, prévue début 2017. « Moi je ne suis pas candidate, voilà, c’est la seule chose que je peux vous dire », a déclaré l’ancienne ministre du Travail. Elle s’exprimait en marge d’un point presse dévoilant l’opération « Lille reste en fête », qui remplace en septembre la Braderie de Lille, annulée en raison de la menace terroriste.

« Qui est-ce qui finalement va gérer notre pays, va essayer de lui redonner envie d’avenir, envie de vivre ensemble et va lui redonner envie d’être fier d’être Français? Moi c’est là-dessus que je travaillerai avec celui qui portera avec le plus de chances ce projet », a-t-elle ajouté.

Quatre candidats déclarés

Candidate malheureuse à la primaire de 2011, Martine Aubry semble tirer un trait sur ses ambitions présidentielles. Elle n’a pourtant pas ménagé François Hollande durant ce quinquennat, fustigeant la loi Travail ou la réforme de déchéance de la nationalité.

Quatre responsables politiques ont pour l’heure officialisé leur candidature à la primaire, qui se tiendra les 22 et 29 janvier prochain: Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et François de Rugy. L’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg devrait se lancer dimanche à Frangy-en-Bresse. Quant à François Hollande, il prendra la décision de se représenter en décembre, selon Le Monde.

Chevènement sur l’islam: « Chacun doit faire un effort »

Dans une interview au Parisien ce lundi, l’ancien ministre déclare qu’il devrait accepter de présider la Fondation de l’islam de France que l’exécutif veut remettre sur les rails.

Il devrait être, sauf surprise, le prochain président de la Fondation pour les oeuvres de l’islam de France. Dans une interview au Parisien, Jean-Pierre Chevènement se dit prêt à accepter la fonction. « Cette mission est tellement d’intérêt public qu’aucun responsable ne peut s’y dérober », explique l’ancien ministre de l’Intérieur de gauche âgé de 77 ans, alors que plusieurs voix se sont élevées pour contester sa probable nomination.

Début août, François Hollande avait évoqué son nom de façon informelle pour prendre la tête de la nouvelle Fondation pour l’islam de France, que l’exécutif veut remettre sur les rails. Il avait insisté sur la nécessité pour cette institution d’exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans.

« Recourir à la raison naturelle »

« Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu’ils comprennent que, dans l’espace public où se définit l’intérêt général, tous les citoyens doivent faire l’effort de recourir à la ‘raison naturelle' », explique l’ancien ministre de l’Intérieur au journal. « Le conseil que je donne dans cette période difficile – comme le recteur de la mosquée de Bordeaux – est celui de discrétion », poursuit-il, alors que les polémiques se succèdent autour du port du voile et désormais du burkini.

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« L’avenir des jeunes nés de l’immigration est en France et nulle part ailleurs », a-t-il aussi souligné. Il faut les empêcher de tomber dans l’impasse suicidaire dans laquelle les poussent Daech et les salafistes à la vue courte ».

Formation des imams

Jean-Pierre Chevènement entend s’occuper de « la formation profane des imams », « la mission première » de cette fondation selon lui. Il veut aussi « promouvoir des sujets culturels ayant pour but de faire mieux connaître la civilisation musulmane ».

Jean-Pierre Chevènement explique également avoir posé deux conditions à sa présidence. Il veut que « les financements étrangers soient prohibés afin que tout se passe dans la plus grande transparence » et ne pas renoncer à sa liberté d’expression. « Mon acceptation de principe ne signifie en aucune manière que je renonce à ma liberté d’expression en tant qu’homme politique au long cours », a précisé l’ex-candidat à la présidentielle.

Jean-Pierre Chevènement conseille la « discrétion » aux musulmans de France

Dans une interview au Parisien ce lundi, l’ancien ministre déclare qu’il devrait accepter de présider la Fondation de l’islam de France que l’exécutif veut remettre sur les rails.

Il devrait être, sauf surprise, le prochain président de la Fondation pour les oeuvres de l’islam de France. Dans une interview au Parisien, Jean-Pierre Chevènement se dit prêt à accepter la fonction. « Cette mission est tellement d’intérêt public qu’aucun responsable ne peut s’y dérober », explique l’ancien ministre de l’Intérieur de gauche âgé de 77 ans, alors que plusieurs voix se sont élevées pour contester sa probable nomination.

Début août, François Hollande avait évoqué son nom de façon informelle pour prendre la tête de la nouvelle Fondation pour l’islam de France, que l’exécutif veut remettre sur les rails. Il avait insisté sur la nécessité pour cette institution d’exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans.

« Recourir à la raison naturelle »

« Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu’ils comprennent que, dans l’espace public où se définit l’intérêt général, tous les citoyens doivent faire l’effort de recourir à la ‘raison naturelle' », explique l’ancien ministre de l’Intérieur au journal. « Le conseil que je donne dans cette période difficile – comme le recteur de la mosquée de Bordeaux – est celui de discrétion », poursuit-il, alors que les polémiques se succèdent autour du port du voile et désormais du burkini.

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« L’avenir des jeunes nés de l’immigration est en France et nulle part ailleurs », a-t-il aussi souligné. Il faut les empêcher de tomber dans l’impasse suicidaire dans laquelle les poussent Daech et les salafistes à la vue courte ».

Formation des imams

Jean-Pierre Chevènement entend s’occuper de « la formation profane des imams », « la mission première » de cette fondation selon lui. Il veut aussi « promouvoir des sujets culturels ayant pour but de faire mieux connaître la civilisation musulmane ».

Jean-Pierre Chevènement explique également avoir posé deux conditions à sa présidence. Il veut que « les financements étrangers soient prohibés afin que tout se passe dans la plus grande transparence » et ne pas renoncer à sa liberté d’expression. « Mon acceptation de principe ne signifie en aucune manière que je renonce à ma liberté d’expression en tant qu’homme politique au long cours », a précisé l’ex-candidat à la présidentielle.