Trump, Europe, climat: les principales déclarations de Macron au sommet de l’Otan

By | mai 25, 2017

En déplacement à Bruxelles ce jeudi pour rencontrer les 28 dirigeants des pays membres de l’Alliance atlantique, le président français a notamment appelé à refonder l’Europe.

Emmanuel Macron veut tout faire pour éviter la « destruction de l’Europe ». C’est ce qu’il a affirmé ce jeudi en marge du sommet de l’Otan, à Bruxelles. Si le président français a beaucoup évoqué le sort de l’Europe, il a aussi rencontré Donald Trump pour la première fois et demandé au président turc Erdogan d’agir sur le dossier du photojournaliste français Mathias Depardon, détenu en Turquie depuis deux semaines. Tour d’horizon.

« Refonder l’Europe »

C’était l’une de ses principales préoccupations: l’Europe. Le président français en a longuement parlé ce jeudi. D’abord en présence du Premier ministre belge Charles Michel, Emmanuel Macron a évoqué la nécessité d’une « refondation européenne ».

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« On s’est parfois habitué à gérer l’Europe. Et cette Europe-là, si on ne continue qu’à la gérer, elle se détricotera », a-t-il lancé, avant d’évoquer plusieurs pistes de réforme à mener, comme celle du « droit d’asile », la « fin du dumping social », la « convergence fiscale », ou encore le « renforcement de la coopération en matière de services de renseignements ».

« Nous avons partagé des rêves communs et en avons fait une réalité: l’Europe. Nous avons donc un avenir commun », a aussi lancé Emmanuel Macron.

« Je ne suis pas un eurobéat »

Plus tard dans la journée, en compagnie du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président français s’est toutefois défendu d’être un « eurobéat ».

« Je suis favorable à l’Europe, cela ne veut pas dire que je suis eurobéat », a-t-il nuancé, en répondant à une question sur la directive européenne sur les travailleurs détachés, dont la France demande avec insistance la révision.

Un entretien « pragmatique et chaleureux » avec Trump

C’était sûrement le moment le plus attendu de la journée: la rencontre avec Donald Trump. Arrivé avec 15 minutes de retard à l’ambassade américaine, Emmanuel Macron a été reçu par le locataire de la Maison Blanche. Après une franche poignée de main devant les caméras, ils ont déjeuné ensemble.

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« Ce fut pour mois un très bon entretien, pragmatique et chaleureux » a relaté Emmanuel Macron, faisant état de discussions « franches » avec son homologue américain. « Il y a des sujets sur lesquels nous n’avons pas forcément la même lecture, il y a des choix qui ont été faits, mais nous avons échangé de manière extrêmement directe, avec une volonté de renforcer notre partenariat et notre coopération en matière de lutte contre le terrorisme », a poursuivi le président français.

« Maintenir le caractère mondial » des accords de Paris

En effet, les dossiers étaient nombreux et brûlants. Sur le climat, le président français a demandé à Washington d’éviter toute « décision précipitée » à propos de l’accord de Paris, dont les Américains songent à sortir.

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« Je respecte le fait qu’il a mis sous revue les accords de Paris », a expliqué Emmanuel Macron, mais « mon souhait, c’est qu’il n’y ait aucune décision précipitée sur ce sujet de la part des États-Unis d’Amérique », a-t-il ajouté. « Notre responsabilité collective, c’est de maintenir le caractère mondial de cet engagement qui fut une première », a insisté le locataire de l’Élysée.

Le cas Mathias Depardon

C’était un autre dossier épineux: évoquer avec le président turc, la détention du photojournaliste français Mathias Depardon, retenu en prison depuis le 8 mai alors qu’il effectuait un reportage pour National Geographic dans le sud-est du pays.

C’est chose faite. « Le président Macron est intervenu en faveur » de Mathias Depardon, a communiqué l’Élysée. Mieux, le président turc a affirmé « qu’il examinerait rapidement sa situation ».

La suite du programme? Emmanuel Macron s’envolera vendredi pour le G7 de Taormina (Italie). Puis il recevra lundi le président russe Vladimir Poutine dans le cadre très royal de Versailles, près de Paris. Un autre test diplomatique majeur, avant le G20 de Hambourg (Allemagne) début juillet.

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