Plus personne n’ira se faire voir chez les Grecs

By | octobre 22, 2019

Au cours d’un colloque qui a eu lieu il y a quelques jours, j’ai largement évoqué la situation grecque . Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le débat a été assez orageux. Au moment où le pays est au bord du gouffre, j’ai envie de évoquer ici cette catastrophe qui affaiblit non seulement l’Europe, et, d’une certaine façon, toute l’économie. La crise grecque n’est pas un danger lointainsans conséquences pour notre pays. Elle a en effet ponctué l’apparition de la crise de la dette souveraine en Europe. Elle a en effet obligé aus autres membres de la zone euro à intervenir pour endiguer une flambée de la zone euro. Cette catastrophe consiste en fin de compte à l’impossibilité de la Grèce à payer ses dettes et par une nette aggravation de ses déficits publics, ce qui a occasionné une panique général. Les marchés ont découvert l’épouvantable gestion de la Grèce et ont forcé le pays à emprunter à des taux excessivement hauts, ce qui eu pour effet d’augmenter les déficits et de conduire à une diminution des dépenses. Au niveau économique, les restrictions sombres dans les dépenses de la Grèce ont conduit à une hausse du chômage, une diminution des revenus et à pas mal de protestations contre ces restrictions. Bien évidemment, l’arrivée de la crise mondiale à partir de 2008 a grandement contribué à multiplier les effets de la crise grecque. Pendant le séminaire, je me suis aperçu avec un certain étonnement que certains ne s’étaient pas même donné la peine de s’informer de la genèse de cette crise. Elle est bien sûr due à de multiples facteurs, mais l’une des raisons majeures de cette crise réside d’après moi dans le manque de compétitivité des grecs. L’alarme avait été lancée dès 2004 par de nombreux experts qui s’alarmaient que les dépenses des JO, financées par emprunts, causerait un déséquilibre grecque. En effet, presque 12 milliards ont été dilapidés afin de produire les infrastructures essentielles. Ces dépenses continues se mesurent par l’expansion des déficits : ils sont ainsi passés de 3,7% du PIB à 7,5% du PIB après l’année des JO. Cette période n’est pas raison de la crise récente, mais elle a sans aucun doute contribué à ronger le pays. Avant qu’elle ne soit en crise, la Grèce était une des zones les plus attractives dans la zone euro. En effet, la Grèce avait un taux de croissance de presque 4% au début des années 2000. Les dépenses trop élevées de l’aménagement des Jeux Olympiques de 2004 ont donc été sous-estimées, de même que les problèmes de corruption et de mauvaise gestion du pays. Mais c’est le malaise des surprimes de 2008 qui a causé une régression fatale du développement économique du pays et qui a compliqué la situation grecque (déjà plombée par les dépenses irresponsables des JO d’Athènes et la mauvaise gestion du pays). En effet, des secteurs clefs tels que les transports maritimes et le tourisme ont alors vu leur activité décroître de 15%. Ce qui a conduit à une augmentation du chômage qui est passé de 8% à 10,3% à ce moment. Ces dépenses prises en charge par l’Etat, ont donc causé une hausse de la dette publique. De 1995 à 2007, la dette de la Grèce incarnait environ 100% du PIB. La crise des surprimes en 2008 a fait exploser la dette publique de ce pays. En effet, elle est passée de 142,5% du PIB en début’année 2011à 158% à la fin de cette même année. Ce n’était pourtant que la partie émergée du problème, puisque la dette de la Grèce a pendant longtemps été sous-estimée, c’est notamment grâce à l’application de magouilles financières complexes (sous les conseils de Goldman Sachs. De plus, en toute illégalité, les Grecs ont truqué ses comptes afin de cacher la situation. Des difficultés structurels permettent en effet mises en avant pour expliquer la crise grecque. On peut pointer du doigt un manque indubitable de compétitivité, ce qui explique une balance commerciale trop déficitaire, et ce depuis aussi longtemps. Le budget militaire du pays est également abusives au vu de la taille du pays. En effet, elles représentent l’équivalent de 4% du PIB de ce pays, ce qui est nettement au-delà de la moyenne des autres pays européens. Beaucoup d’experts mettent en avant le manque tangible d’évolution de la Grèce, en particulier au niveau de deux secteurs clés : le tourisme et le transport maritime, pourtant primordiaux pour emmagasiner des devises étrangères. Ce séminaire était tellement polarisé sur le problème grec plus personne ne percevra la Grèce de la même façon !