À Beaucaire, le maire FN fait créer une rue en hommage au Brexit

By | décembre 26, 2016

Julien Sanchez, maire Front national élu en 2014, a fait baptiser « rue du Brexit » une des voies de sa commune du Gard, en hommage au choix des Britanniques de sortir de l’Union européenne.

Il y a parfois des manières insolites de défendre ses convictions. Le maire Front national de Beaucaire, Julien Sanchez, l’a illustré récemment en baptisant « rue du Brexit » une des voies de sa commune. Un « hommage », comme l’explique l’édile sur Twitter, au vote exprimé cet été par les Britanniques en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Publiée le 22 décembre, la décision a emporté une majorité de 23 conseillers municipaux contre 9.

Dans le compte rendu des délibérations, l’on constate que cette nouvelle rue, qui fait donc référence au souverainisme, sera adjacente à la rue… Robert Schuman. Une coïncidence qui peut faire sourire, dans la mesure où Robert Schuman, plusieurs fois président du Conseil sous la IVe République, est considéré comme un des pères fondateurs du projet européen. Le contre-symbole d’un des principaux chevaux de bataille du parti de Marine Le Pen.

Bientôt une avenue « Frexit »?

Mais l’ironie ne s’arrête pas là. Après vérification, nous découvrons qu’à quelques encablures de cette future « rue du Brexit », il y a une avenue Jean Monnet. Soit le principal initiateur, en atlantiste et libéral assumé, de la création d’un espace de libre-échange au sein de l’Europe, quelques années après la Seconde Guerre mondiale.

Quelle que soit l’épaisseur de la ficelle, les instances du Front national se montrent très satisfaites de cette initiative. Interrogé par L’Express, le vice-président du parti Florian Philippot juge qu’elle « montre l’attachement de la municipalité [de Beaucaire] à la volonté démocratique des peuples ». Le bras-droit de Marine Le Pen, issu du chevènementisme, rappelle que d’après lui, « le Brexit est un acte de libération, d’indépendance, qu’il est important de célébrer ».

Et le député européen d’imaginer que, d’ici quelques temps, « une avenue Frexit » puisse apparaître « dans les villes de France ». Une hypothèse qui ne pourrait évidemment se réaliser que si la France, elle aussi, quittait l’Union européenne.