Laurence Rossignol parle de « nègres américains » puis avoue une « faute de langage »

By | mars 30, 2016

Interrogée ce mercredi matin sur la mode islamique, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a risqué une comparaison entre esclavage et burqa. Avant de reconnaitre une erreur.

La phrase n’est pas passée inaperçue. Interrogée sur la mode islamique sur RMC, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol a lâché qu’il y avait bien « des nègres américains qui étaient pour l’esclavage ». Elle répondait à une question de Jean-Jacques Bourdin qui l’interrogeait sur les femmes qui choisissent de porter le voile.

« J’ai employé le mot ‘nègre’ dans le seul usage qu’on puisse en faire pour parler de l’esclavage en Amérique et des négriers », s’est-elle ensuite expliquée auprès de l’Agence France-Presse. « Mais je n’ai pas mesuré la perception la plus répandue, précise la ministre. Et qu’on ne dit pas ‘nègre’ même quand c’est autorisé à propos de l’esclavage. » Reste que, « en dehors de cette faute de langage, je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit » sur les lignes de vêtements, a-t-elle poursuivi.

Fustigée sur les réseaux sociaux

Sa comparaison a réveillé Twitter, où certains internautes estiment que la ministre a « raté la formation du gouvernement contre le racisme », en pleine campagne « Tous unis contre la haine ».

Dans l’entourage de Laurence Rossignol, contacté par L’Express, on réfute toute volonté de « provocation de la part de la ministre, ni volonté de choquer ».

« Référence pas évidente »

« Le mot nègre est un mot péjoratif, qui ne s’emploie plus que pour évoquer l’esclavage en référence à l’ouvrage de Montesquieu. C’est un mot que la ministre n’emploie en aucune autre circonstance. Elle a sous-estimé le fait que la référence n’était pas évidente », explique-t-on.

Lors de cet interview, la ministre a par ailleurs fustigé les marques vendant des vêtements islamiques estimant qu’elles étaient « irresponsables » et faisaient « d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes ».