L’avocat de Balkany dénonce un « acharnement qui n’a plus rien de juridique »

By | janvier 18, 2016

Le maire de Levallois-Perret, souponn d’avoir omis de dclarer plusieurs biens immobiliers, parmi lesquels une grande proprit situe Giverny, est mis en examen pour dclaration mensongre de patrimoine.

Les ennuis judiciaires se poursuivent pour les époux Balkany. Le maire (LR) de Levallois-Perret Patrick Balkany a été mis en examen vendredi 15 janvier pour déclarations mensongères sur son patrimoine, a-t-on appris ce lundi. Les soupçons portent notamment sur l’omission ou la sous-évaluation de plusieurs biens immobiliers.

Dans ce dossier, Patrick Balkany est déjà mis en examen, notamment pour fraude fiscale, corruption passive et blanchiment de fraude fiscale. En mai, après un signalement de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), l’enquête avait été étendue aux déclarations de patrimoine du couple Balkany. Dans son communiqué, l’autorité faisait part de doutes sérieux « quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l’omission de biens immobiliers et immobiliers ».

« Ils ont organisé leur insolvabilité »

Sollicité, Me Grégoire Lafarge, a dénoncé « une violation réitérée du secret de l’instruction » et « un acharnement qui n’a plus rien de juridique ». Dans ce dossier, Patrick Balkany est déjà mis en examen, notamment pour fraude fiscale, corruption passive et blanchiment de fraude fiscale. Son épouse, Isabelle Balkany, est également poursuivie pour blanchiment de fraude fiscale. Jointe par L’Express, celle-ci n’a pas souhaité s’exprimer.

L’enquête menée par les magistrats financiers Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon concerne la propriété où vit le couple à Giverny (Eure), mais donnée à leurs enfants en nue-propriété, et trois villas, deux situées sur l’île antillaise de Saint-Martin et une autre à Marrakech, Dar Gyucy. Concernant la propriétaire de la villa Pamplemousse de Saint-Martin, Isabelle Balkany a reconnu en être la propriétaire, assurant que son mari n’était pas concerné et qu’elle avait été acquise après un héritage.

Quant au riad de Marrakech, le couple affirme s’y être rendu régulièrement en tant que locataire. Mais, au cours d’une perquisition en juin menée par la juge Patricia Simon, les enquêteurs y ont retrouvé des livres dédicacés au nom des Balkany, un cahier de la « Ville de Levallois », des peignoirs siglés « PB », des polos de la ville, ou des caisses de vin annotées « Balkany » et « PB ».

Une photo du Moulin de Giverny prise le 12 août 2015, où vit le couple Balkany.

Une photo du Moulin de Giverny prise le 12 août 2015, où vit le couple Balkany.

AFP/MIGUEL MEDINA

Donation « dans des conditions frauduleuses »

Autant de biens immobiliers qui ont été saisis par la justice, à l’exception d’une des deux maisons antillaises, depuis revendue. « Le patrimoine des époux Balkany est important. Pourtant aucun bien n’est à leur nom », relève une ordonnance de saisie des juges, selon une source proche du dossier. « Ils ne disposaient pas de revenus leur permettant d’acquérir un tel patrimoine. Ils ont organisé leur insolvabilité », soupçonnent les juges, selon la même source. Les magistrats sont convaincus que le couple a eu recours à des sociétés du Liechtenstein, de Singapour ou de Panama, afin d’éviter d’apparaître comme propriétaires.

Quant au moulin de l’Eure, la donation à leurs enfants a été consentie « dans des conditions frauduleuses » avec comme but « de mettre cette propriété financée dans des conditions suspectes, à l’abri des poursuites », d’après l’ordonnance.