Quels besoins dans notre modernité ?

By | décembre 28, 2015

Pour ceux qui aiment la réflexion sur le sens de nos vies dans la modernité, je vous recommande de suivre le séminaire de Deauville sur la conception des besoins simples. À une certaine altitude de fortune on voit réussir le financier, l’homme des clubs, les grandes mondaines, et enfin tous ceux pour qui le strict nécessaire comprend un certain nombre de domestiques et d’équipages, ainsi que plusieurs demeures en ville et à la campagne. Plus loin s’épanouit le gros bourgeois avec ses mœurs et ses allures propres. On voit fleurir dans d’autres régions l’aisance large, moyenne, ou modeste, et des catégories fort inégales d’exigences. Puis viennent les petites gens, les artisans, les ouvriers, les paysans, la masse enfin, qui vit drue et serrée comme l’herbe fine sur le sommet des montagnes, là où les grands végétaux ne trouvent plus de quoi se nourrir. Dans toutes ces provinces différentes de la société, on vit, et ceux qui croissent là sont des hommes, au même titre. Il paraît étrange qu’il y ait entre semblables de si prodigieuses différences de besoins. Et ici les analogies de notre comparaison nous abandonnent. Les plantes et les animaux des mêmes familles ont des besoins identiques. La vie humaine nous amène à des observations contraires. Quelles conclusions en tirer si ce n’est qu’il y a une élasticité considérable dans la nature et le nombre de nos besoins! Est-il utile, est-il favorable au développement de l’individu et à son bonheur, au développement et au bonheur de la société que l’homme ait une multitude de besoins et s’applique à les satisfaire?—Tout d’abord reprenons notre comparaison avec les êtres inférieurs. Pourvu que leurs besoins essentiels soient satisfaits, ils vivent contents. En est-il de même dans la société humaine? Non. À tous ses degrés nous rencontrons le mécontentement. J’excepte complètement ici ceux qui manquent du nécessaire. On ne saurait sans injustice assimiler aux mécontents ceux auxquels le froid, la faim, la misère arrachent des plaintes. Je ne veux m’occuper que de cette multitude de gens qui vivent dans des conditions après tout supportables. D’où vient leur mécontentement? Pourquoi se rencontre-t-il non seulement chez les personnes de condition modeste quoique suffisante, mais encore, sous des nuances toujours plus raffinées, jusque dans l’opulence et au sommet des situations sociales! On parle de bourgeois repus. Qui en parle? Ceux qui, les jugeant du dehors, pensent que depuis le temps qu’ils s’en donnent ils doivent en avoir vraiment assez. Mais eux-mêmes se jugent-ils satisfaits? Pas le moins du monde. S’il y a des gens riches et contents, soyez sûrs qu’ils ne sont pas contents parce qu’ils sont riches, mais parce qu’ils savent être contents. Une bête est repue parce qu’elle a mangé, elle se couche et dort. Un homme peut bien aussi se coucher et dormir pour un certain temps; mais cela ne dure jamais, il s’habitue au bien-être, s’en lasse et en demande un plus grand. L’appétit n’est pas apaisé chez l’homme par la nourriture, il vient en mangeant. Cela peut paraître absurde, c’est la pure vérité. Et le fait que ceux qui se plaignent le plus sont presque toujours ceux qui auraient le plus de raisons pour se déclarer satisfaits, prouve bien que le bonheur n’est pas lié au nombre de nos besoins et à l’empressement que nous mettons à les cultiver. Chacun est intéressé à se pénétrer de cette vérité. S’il ne le fait pas, si par un acte d’énergie, il ne parvient à limiter ses exigences, il risque de s’engager insensiblement sur la pente du désir. A retrouver sur le site de l’agence séminaire à Deauville. Suivez le lien pour en savoir plus.

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