Lesara

By | juillet 4, 2017

Sur Internet, Google voit ce que les gens recherchent, Facebook ce qu’ils aiment et Amazon ce qu’ils achètent, dit-on… C’est ce qui a donné l’idée à un entrepreneur allemand de moins de 30 ans, Roman Kirsch, de confier à un algorithme plutôt qu’à des stylistes l’élaboration de l’offre de son site de mode et de décoration en ligne, Lesara. En traquant « ce que les gens recherchent sur le Web, que ce soit par les moteurs de recherche, les réseaux sociaux ou les sites », cette start-up de 250 personnes, créée en 2013 à Berlin, se targue de pouvoir calculer la probabilité de vente des vêtements dans les semaines à venir. Les pièces, proposées dans 24 pays, dont la France depuis l’an dernier, colleraient ainsi parfaitement aux désirs des internautes. Un pic de requêtes sur les robes fleuries ou les chemises rayées qui font le buzz et frisent la rupture de stock sur le Web ? Les 150 fournisseurs avec lesquels la société travaille en direct (en Chine, en Thaïlande, au Vietnam, en Turquie, en Europe de l’Est…) se tiennent prêts à produire « en dix jours ». Avec cette mode prédictive qu’il qualifie d’« agile », Roman Kirsch espère lui aussi bousculer les Zara et H&M. Preuve de la supériorité de son approche, selon lui ? Moins de 3 % de ses articles finiraient en promotion, ce qui lui permet d’afficher des prix de soldeur dès le départ. L’entreprise se targue par ailleurs d’avoir mis moins de trois ans pour devenir rentable en Allemagne, où elle a fait ses premiers pas et réalise un peu moins de 40 % de son chiffre d’affaires – qui s’est élevé à 75 millions d’euros en 2016. Près de 1 % du marché français « fashion » Les algorithmes peuvent-ils imposer leur diktat à la mode ? Nombre d’enseignes en sont encore à exploiter leurs propres données, que celles-ci remontent de leurs magasins ou de leur site Web. Mais « tout le monde réfléchit à l’utilisation du big data », confirme Emmanuel Le Roch, le délégué…