Monthly Archives: février 2017

VIDÉO. Macron ou Van Damme? Le quiz des petites phrases WTF

Le premier fait le bonheur des sondages présidentiels, l’autre du grand écran. Les deux usent et abusent des phrases qui ne veulent pas dire grand chose… mais plaisent aux fans. Petit quiz: de Macron ou Van Damme, qui a dit quoi?

Ses adversaires disent de lui qu’il est un « gourou » ou un « champignon hallucinogène ». Interrogé dans le JDD ce dimanche, Emmanuel Macron ne désarme pas: il se laisse aller à quelques confidences d’ordre mystique. De ce genre: « J’ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s’ancrer dans de l’immanence complète, de la matérialité. »

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Autre pépite: « Je ne crois pas à la transcendance éthérée. Il faut tresser les deux, l’intelligence et la spiritualité. Sinon l’intelligence est toujours malheureuse. Sinon les gens n’éprouvent de sensations que vers les passions tristes, le ressentiment, la jalousie, etc. »

Des phrases qui font inévitablement penser aux sorties philosophiques de l’acteur Jean-Claude Van Damme. Qui a dit quoi? Jouez à votre tour à notre petit quiz vidéo.

Législatives: après Merci patron!, François Ruffin candidat dans la Somme

Le rédacteur en chef de Fakir se présentera hors PS dans la 1ère circonscription du département, qui couvre Amiens-Nord. Il affirme être soutenu, entre autres, par le mouvement la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Est-ce le début d’un parcours politique « comme les autres »? Le journaliste François Ruffin, réalisateur iconoclaste du documentaire satirique Merci patron! et inspirateur parmi d’autres du mouvement Nuit debout, sera candidat aux élections législatives de 2017. Comme l’a d’abord révélé Le Courrier picard, la candidature du poil à gratter de Bernard Arnault reçoit le soutien de toutes les formations à la gauche du Parti socialiste.

PORTRAIT >> Nuit Debout: merci François Ruffin!

François Ruffin se présentera dans la 1ère circonscription de la Somme -à cheval sur Abbeville et Amiens-Nord- sous l’étendard « La Picardie debout ». Il dit être soutenu notamment par la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, Europe Ecologie-Les Verts, le Parti communiste et Ensemble!, le mouvement de Clémentine Autain. Il avait déjà annoncé, le 22 novembre dans les colonnes de son journal Fakir, qu’il serait candidat pour affronter le Front national, sur des terres où le vote FN est désormais enraciné.

La défense des classes populaires

En guise de première étape, le journaliste a distribué des tracts vendredi devant l’usine Whirlpool à Amiens, sur laquelle pèse une menace de délocalisation en Pologne à l’horizon 2018. Sur place, comme le rapporte France Bleu Picardie, Ruffin a affiché la couleur, fidèle à ses thématiques et sa tonalité de prédilection: « Si jamais on disait qu’il fallait délocaliser l’Assemblée nationale en Pologne parce que les députés y sont plus compétitifs et moins chers, dès le lendemain, il y aurait une loi pour empêcher ça. Pour les ouvriers, cela fait quarante ans que ça dure et que rien n’est fait. »

François Ruffin lancera officiellement sa campagne vendredi prochain, avec un premier meeting à Flixecourt. « Il y a trois mesures que j’appliquerai à moi-même si je suis élu: je me mettrai au Smic, mon mandat sera révocable, et je ferai gérer la réserve parlementaire par un jury populaire », a-t-il affirmé.

Dans son documentaire militant Merci patron!, qui a connu un large succès avec plus de 500 000 entrées, François Ruffin tournait en dérision le géant du luxe LVMH et son PDG, Bernard Arnault, prenant délibérément le parti de David contre Goliath.

J’ai testé le vol en avion de chasse

Plus rien ne m’atteint, ces derniers jours. Chaque fois qu’on tente de me stresser, je me souviens du moment que j’ai vécu en altitude et je retrouve aussitôt mon calme. Le mois dernier, j’ai en effet tenté un vol en avion de chasse. Et depuis, plus rien ne m’atteint : j’ai eu beau regagner le sol il y a un moment, on dirait qu’une part de moi est restée là-haut ! J’ai fait cette expérience à Paris et c’était carrément fabuleux. Malgré tout, lorsque j’ai parlé de cette expérience autour de moi, j’ai été atterré par la réaction de certains collègues. En effet, ils ne concevaient tout simplement pas que j’aie pu dépenser une telle fortune là-dedans plutôt que dans quelque chose de plus « responsable » (j’utilise ici le mot qu’ils ont employé !). Je suppose que nous ne vivons pas tous dans le même univers, et qu’il y a entre eux et moi un mur infranchissable. Il est vrai que, comme ils me l’ont fait remarquer, j’aurais pu dilapider ce pécule dans un écran dernier cri. Seulement voilà, je ne suis pas dans cet état d’esprit. Et je ne l’ai jamais été. A mon sens, j’ai déjà tout ce dont j’ai besoin. Mon téléviseur a beau être antédiluvien, il ne me viendrait pas à l’esprit de le changer tant qu’il fonctionne encore. Parce que je ne suis pas accro aux biens de consommation. Je ne ressens pas le besoin d’en changer à tout bout de champ. Mais des moments de grâce, des moments qui vous font dire que la vie vaut d’être vécue : voilà ce qui vaut la peine, voilà à mon sens ce que nous devrions tous chercher. Tout ce temps qu’on perd des écrans, c’est ça qui est insensé ! Tandis que les trente minutes passées dans ce cockpit me resteront en mémoire jusqu’à mon dernier souffle. Et en ce qui me concerne, je vis ma vie en accord avec mes principes. Et je me moque que les gens pensent que je suis irresponsable de ne pas répondre aux critères de la société de consommation. Ne pas vivre à fond, c’est ça qui est le plus irresponsable. Si vous êtes intéressé par ce vol en avion de chasse, allez donc sur ce site. Et souvenez-vous : la vie est courte !

Frais de mandat, assistants, salaire… Le statut des députés est-il obsolète?

Le Penelopegate a mis en lumière l’opacité qui entoure le travail des parlementaires. Des voix s’élèvent pour modifier les règles encadrant l’activité des élus.

La proposition est passée inaperçue. Lors de sa conférence de presse, François Fillon s’est prononcé lundi pour la création d’un « statut de l’élu » qui encadrerait l’exercice du mandat. Épinglé pour avoir employé sa femme et deux de ses enfants comme attachés parlementaires, l’ancien Premier ministre se place désormais à l’avant-garde du combat pour la transparence.

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François Fillon n’a pas précisé ce que contiendrait cette hypothétique réforme. « Il fera des propositions pendant la campagne présidentielle », indique son porte-parole Thierry Solère. Manque de transparence et faiblesse des moyens: le système français pâtit pourtant de ce paradoxe. Interrogés par L’Express, des parlementaires ciblent trois axes de réforme.

Faut-il supprimer l’indemnité de frais de mandat?

IRFM. Quatre lettres nimbées de mystère. L’indemnité représentative de frais de mandat permet à un parlementaire de régler ses « frais professionnels », comme le loyer d’une permanence ou des fournitures. Non soumise à l’impôt sur le revenu, elle s’élève à 6000 euros mensuels pour les sénateurs et 5800 euros pour les députés.

Problème, un vide juridique l’entoure. En théorie, elle ne doit pas servir à financer une campagne électorale ou à acquérir un bien immobilier. En pratique, l’opacité règne. « Il n’y a absolument aucun contrôle », s’agace le député UDI Charles de Courson. « Quand je suis arrivé à l’Assemblée nationale, on m’a juste dit qu’elle serait versée sur un compte bancaire dédié. Est-ce mon argent ou non? Je n’ai pas obtenu de réponse », abonde un député LR.

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En l’absence de contrôle, certains confondent cette indemnité avec un complément de revenu. « Une collègue m’a un jour confié qu’elle achetait ses vêtements avec l’IRFM, quand un autre m’a carrément dit qu’il la mettait dans sa poche », poursuit Charles de Courson. Le député UDI prône une réforme radicale. « Il faudrait définir cette notion de frais professionnels, avance-t-il. Les parlementaires seraient alors tenus d’avancer ces frais, qui leurs seraient remboursés sur présentation de factures. »

L’idée: aligner le fonctionnement du Parlement sur celui des entreprises privées. Porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Olivier Faure est plus réservé. « Cela poserait des problèmes de trésorerie à de nombreux députés », avance le député de Seine-et-Marne, qui prône un meilleur « contrôle » de l’IRFM. Spécialiste des dépenses de l’Etat, le député socialiste de l’Aisne René Dosière abonde: « ce système de factures serait coûteux à mettre en place. En Angleterre, cela mobilise une cinquantaine de personnes. »

Un encadrement du métier d’attaché parlementaire?

Le Penelopegate a jeté une lumière crue sur l’opacité du métier d’attaché parlementaire. La nature de leurs tâches n’est pas définie. Le contrôle, inexistant. « Le parlementaire décide seul du rôle de chaque assistant, explique René Dosière. Il y autant de manière d’être assistant que de députés. » Le député appelle à une « définition de ce travail » par le biais de conventions collectives.

Pendant longtemps, cette option était impossible. Mais les choses changent. En 2016, l’association des députés employeurs a été créée. Elle rassemble près de 400 parlementaires, désormais habilités à ouvrir des négociations sociales avec les organisations de collaborateurs.

François Fillon se pose désormais en héraut de la transparence.

François Fillon se pose désormais en héraut de la transparence.

afp.com/THOMAS SAMSON

De quoi encadrer un métier aujourd’hui hors du droit. « Il faudrait poser des conditions de diplôme et mettre en place une grille salariale, insiste Charles de Courson. Aujourd’hui, un assistant peut percevoir toute l’enveloppe allouée au parlementaire. » Le député plaide également pour la création de fiches de poste et l’interdiction d’embaucher un membre de sa famille. Objectif: border le recrutement des assistants et se prémunir contre toute embauche de complaisance.

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Pour ces députés, cet exercice de transparence devrait s’accompagner d’une augmentation des moyens alloués aux collaborateurs. « Les Français sont beaucoup moins bien traités que leurs homologues Anglais ou Allemands », rappelle Réné Dosière. Au Parlement européen, l’enveloppe des assistants avoisine les 21 000 euros par mois, contre 9561 euros à l’Assemblée nationale.

« Ce n’est pas suffisant. J’aimerais pouvoir embaucher un ou deux collaborateurs ou mieux les rémunérer », ajoute René Dosière, peu suspect de vouloir gaspiller l’argent public. L’entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats va en outre bouleverser le quotidien de certains députés. « Certains cumulards s’appuient aujourd’hui sur leurs équipes locales dans leur travail parlementaire, glisse un député LR. Ce ne sera plus possible en juin 2017. »

Des parlementaires moins nombreux… et mieux payés?

« L’augmentation des moyens de fonctionnement du Parlement risque d’être assez peu populaire […], il convient donc de la lier à une réduction significative des effectifs ». L’analyse est signée… François Fillon, dans son livre La France peut supporter la vérité, publié en 2006.

Le candidat à l’élection présidentielle propose un référendum pour diminuer le nombre de parlementaires. Pour Charles de Courson, les économies réalisées devraient être « en partie redéployés » à une hausse de la rémunération des parlementaires, fixée à 5000 euros. Objectif: diversifier les profils de députés, qui sont surtout des fonctionnaires ou des professions libérales. « Si le salaire est trop faible, on risque de réserver le Parlement à des rentiers, confirme un député LR. Mais l’acceptation démocratique de cette mesure serait compliqué dans le contexte actuel. »

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Baisser le nombre de parlementaires? La mesure ne figure pas dans le projet de Benoît Hamon. Elle serait même contre-productive, juge Olivier Faure. « Avec le non-cumul des mandats, les parlementaires vont perde en ancrage local. Si on réduit le nombre de députés, les circonscriptions seront mécaniquement plus grandes et les parlementaires seront encore plus présents sur leurs territoires. On risque d’avoir un Parlement fantôme. »

Quant à la hausse de la rémunération des parlementaires, le porte-parole du groupe PS la balaie d’un revers de main. « Elle est suffisante. Ce n’est pas cela qui va amener à la politique les classes moyennes et populaires et enlever le sentiment que c’est un milieu fermé. »

Hollande envisage une Journée nationale de commémoration de tous les génocides

« Une Journée nationale pourra être dédiée à la mémoire du génocide » arménien, a déclaré le président de la République mercredi soir lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France.

François Hollande a annoncé mercredi soir qu’il envisageait une « Journée nationale de commémoration de tous les génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité », dont le génocide arménien.

Rappelant que la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem avait installé en octobre une mission de réflexion sur ces crimes conduite par l’historien Vincent Duclert, le chef de l’Etat a indiqué que cette mission travaillerait également sur les « modalités » de cette journée.

« Nous devons accueillir les pourchassés »

« Une Journée nationale pourra donc être dédiée à la mémoire du génocide » arménien, a-t-il ainsi souligné lors du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF). La France, a-t-il fait valoir, « a toujours voulu soutenir les Arméniens dans leur combat pour la reconnaissance du génocide ».

« Nous sommes conscients que nous devons accueillir les pourchassés, les persécutés, les rescapés », a-t-il enchaîné, soulignant que « cette leçon (…) vaut également pour les grands pays, pour les États-Unis d’Amérique qui ont vu comme la France les idées des Lumières inspirer la construction de leur nation ».

Le président français qui ne cesse d’épingler depuis plusieurs semaines la politique de la nouvelle administration américaine de Donald Trump a invoqué la « responsabilité morale » des États-Unis.

Dîner oecuménique

« Nous ne pouvons pas accepter qu’une grande nation comme les États-Unis d’Amérique puisse imaginer qu’il faille ériger des murs pour empêcher d’entrer des populations parce qu’elle viennent de pays qui sont en plus des pays ravagés par des guerres », a-t-il insisté.

Politiquement très oecuménique, le dîner du CCAF a réuni dans un grand hôtel parisien la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, la présidente (LR) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, ainsi que Jean-Luc Bennahmias et Benoît Hamon.

A Lyon, Macron se prend pour De Gaulle

A Lyon, Emmanuel Macron passe à une nouvelle phase de sa campagne. Pas d’annonce nouvelle, mais la volonté de se présidentialiser et de s’inscrire dans la lignée de ceux qui ont su dépasser le clivage droite/gauche. Comme le général De Gaulle.

Emmanuel Macron est passé à une nouvelle phase de sa campagne: il s’emploie à combattre un à un les points faibles de sa candidature. Il sait que son manque d’expérience est un handicap ; qu’on l’attend au tournant sur la lutte contre le terrorisme, sur la sécurité ; que son positionnement -ni de droite, ni gauche ou et de droite et de gauche- est un pari risqué.

Dans les pas de Mitterrand, Zola et Péguy

Alors, il frappe fort. Samedi 4 février, lors de son meeting au Palais des sports de Gerland à Lyon, il a tenté de tordre le cou à ces critiques. Avec un culot monstre. De Gaulle, c’est moi ; la République, c’est moi, a-t-il proclamé en substance, dans une volonté de présidentialisation. Le président d’En Marche!, candidat de l’optimisme, s’est fait celui de la gravité. « Nous vivons un moment singulier de notre histoire. » Ou encore : « Les temps que nous vivons sont graves. »

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Il est allé chercher dans l’histoire de France, ces moments où les hommes et les femmes ont su se dépasser. Saluant tour à tour François Mitterrand, ou Jacques Chirac, capables de grands discours rassembleurs, Emile Zola et Charles Péguy, unis dans leur combat en faveur du capitaine Dreyfus, Charles De Gaulle qui a fédéré communistes, chrétiens et francs-maçons, et encore Simone Veil, ministre de Valéry Giscard d’Estaing et héroïne de la loi en faveur de l’avortement, il met la barre très haut: c’est bien à ces exemples qu’il se réfère, à ces figures qu’il se compare, pour montrer que le clivage droite-gauche, s’il existe toujours, ne crée pas de barrières infranchissables.

La sécurité au coeur de ses propositions

Et comme l’audace n’a pas de limites, il s’approprie la devise de la République. On lui a demandé son slogan: ce sera liberté, égalité, fraternité. Facile à retenir… Et pratique puisqu’il lui permet de caser ses principales propositions dans ces trois tiroirs: la liberté est notamment économique, l’égalité c’est aussi celle des chances, la fraternité est … européenne et même écologique!

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Il n’est pas innocent qu’Emmanuel Macron fasse de la sécurité la première des libertés qu’il entend défendre et qu’il inscrive la lutte contre le terrorisme comme son combat prioritaire. Il rappelle qu’il a rencontré les militaires français dans un récent voyage en Jordanie, comme si cette proximité lui infusait un peu de l’esprit de treillis. Il affirme qu’il va porter à 2% du PIB le budget de la défense. Création de 10 000 postes dans la police et la gendarmerie, réorganisation du renseignement territorial complètent l’offre.

En matière de défense -qui songerait aujourd’hui à désarmer d’une manière ou d’une autre?- il se situe dans le centre de gravité de la société française. En matière de laïcité un tel constat serait hasardeux. A Lyon, il est très applaudi quand il dit ne pas accepter que des hommes refusent de serrer la main à des femmes, il est poliment écouté quand il relate sa rencontre avec une jeune femme qui déplore de ne pas pouvoir porter son voile au travail. « Qu’elle perde un peu de sa liberté » et « nous perdons de la nôtre », dit-il. Manifestement, Emmanuel Macron doit encore marcher pour convertir un plus grand nombre à sa conception de la laïcité.

Marine Le Pen présente son programme…

Un Plouc Chez les Bobos :

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T. Soulcié :

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Deligne :

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Conversation avec Jacques Attali (Blog de Jacques Attali) :

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Des pellicules plein la tête (Blog de Christophe Carrière) :

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Nouvelle formule (Blog de l’Express par Eric Mettout) :

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Le Conseil constitutionnel veut stopper la cavalerie législative

cavaleriewaterlooLa décision du Conseil constitutionnel sur la loi « égalité et citoyenneté« , publiée le 26 janvier dernier, restera sans doute dans les annales.

On retiendra notamment le nombre de « cavaliers législatifs » : pas moins de 36 articles censurés, sur une loi qui en contenait 224… un véritable charcutage ! Les cavaliers législatifs, rappelons-le, sont des dispositions introduites par amendement en cours de route mais qui n’ont pas de lien avec le texte de départ.

Parfois, ils sont introduits sciemment… mais lorsque le Conseil constitutionnel est saisi, les parlementaires savent désormais qu’il ne laissera rien passer. Car la sévérité du Conseil a radicalement augmenté ces dernières années.

La dernière étude du Conseil constitutionnel sur le droit d’amendement remonte – sauf erreur – à 2007. Elle nous rappelle que c’est en 1985 qu’il a commencé à vérifier que les amendements n’étaient pas dépourvus de tout lien avec le texte initial. Les premiers signes de l’allergie du juge constitutionnel aux cavaliers remontent réellement aux années 2000, avec une aggravation notable dans les années 2010.

En 2006, 5 cavaliers avaient été censurés sur toute l’année (oui, cinq !). En 2016, ce chiffre se compte en dizaines, voire en centaines. A l’été 2015, nous avions relevé de grosses victimes : la loi Macron (17 cavaliers censurés sur 308 articles) et la loi portant adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne (26 sur 39 !). La loi égalité et citoyenneté s’inscrit dans cette lignée.

Cette évolution est très paradoxale : au moment où le vent tournait, la réforme constitutionnelle de 2008 a tenté d’atténuer les choses avec deux petits mots ajoutés à l’article 45. Le lien d’un amendement avec le texte initial doit exister, d’accord, mais il peut être « indirect« .

Un peu comme s’il voulait se venger, le Conseil constitutionnel n’a pas infléchi sa position… au contraire, comme nous l’avons vu. Il est devenu inflexible, même sur les liens indirects. Rappelons également que, contrairement aux dispositions de fond, il se saisit d’office des cavaliers législatifs. Ainsi, sur la loi égalité et citoyenneté, les parlementaires Les Républicains auteurs de la saisine avaient pointé 7 cavaliers législatifs. Les 29 autres ont été repérés par le Conseil en fouillant le reste du texte.

On pourrait alors se demander : pourquoi les parlementaires ne font-ils pas plus attention ? Les choses peuvent déraper, mais dans les débats, le risque de cavalier est désormais intégré et de plus en plus souvent opposé à l’auteur d’un amendement (et parfois, cela arrange bien le rapporteur ou le gouvernement – par exemple ici).

Il n’empêche que la notion de lien direct et indirect reste difficile à appréhender, et le Conseil constitutionnel serait bien inspiré de mieux la définir.

PS : je m’autorise un cavalier rédactionnel dans cet article, pour souhaiter la bienvenue à Paul Josse, qui va rejoindre le blog !

Affaire Fillon : Les Républicains gardent le cap…

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