Monthly Archives: novembre 2016

Primaire à droite: à Nice, Sarkozy galvanise son électorat du sud

Lors de son avant-dernier meeting avant le premier tour de la primaire, l’ancien chef de l’Etat a misé sur ses thèmes de prédilection et s’est posé en candidat anti-système.

C’est sur un ton martial que Nicolas Sarkozy s’est adressé mardi à ses troupes lors de son meeting à Nice. Face à une assistance comblée, l’ancien chef de l’Etat a déroulé un concentré des principaux thèmes de sa campagne, qu’il juge confortés par la récente victoire de Donald Trump aux Etats-Unis. « M. Trump veut défendre les intérêts des Américains, ça tombe bien! Moi, je veux défendre l’intérêt de la France », a tonné Nicolas Sarkozy devant 3500 de ses partisans, en évoquant « la colère et l’exaspération » des Français.

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L’écoute du peuple, un fil rouge duquel l’ancien président n’a jamais dévié. « Combien de Brexit, combien d’élections américaines, combien de référendums européens perdus vous faudra-t-il pour qu’enfin vous entendiez la colère du peuple?! », a-t-il interrogé.

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Tançant régulièrement une « petite élite française », le candidat n’a pas hésité a adopter une tonalité alarmiste, évoquant une « France menacée, gravement menacée et de toutes parts ».

Alain Juppé, candidat de l’élite

Nicolas Sarkozy a concentré ses attaques sur son principal rival, Alain Juppé, représentatif selon lui de « la pensée unique ». Le maire de Bordeaux serait porteur d’une « alternance dans l’héritage de François Hollande », alors que l’ancien chef de l’Etat serait le garant d’une « alternance forte ». « Le cauchemar français, c’est la victoire du parti de la faiblesse et du renoncement », a-t-il tranché.

Mimant l’axe de la campagne de 2012, orchestrée entre autres par Patrick Buisson, Nicolas Sarkozy a fustigé la menace d’une « immigration que la France ne peut plus accueillir » et d’un « islam provocateur », il a estimé que la France était « paralysée par l’angoisse existentielle de sa (propre) disparition ». S’agissant du terrorisme djihadiste, le candidat « du peuple » a pointé du doigt des « barbares », qui « détestent ce que nous sommes ». Avant de lancer: « Ce sera eux ou nous! »

Les politiques s’en prennent aux « élites », Hugo Clément crie au « foutage de gueule »

Le journaliste de Quotidien a publié une longue tribune sur Facebook dans laquelle il dénonce les politiques bourgeois « qui nous prennent pour des idiots ».

Son texte a été aimé plus de 44 000 fois. Hugo Clément, journaliste de l’émission Quotidien, sur TMC, a pris longuement la parole sur Facebook, afin de fustiger certains politiques, tels que Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, Jean-Christophe Cambadélis, et Florian Philippot.

« C’est l’histoire d’un grand foutage de gueule, écrit le journaliste de 27 ans. L’histoire de dominants, de diplômés de grandes écoles, d’héritiers, de dignes représentants de l’élite française. L’histoire de tous ces gens qui vous prennent pour des idiots. […] Peu importe la couleur politique, estime Hugo Clément. Ils usent et abusent de l’arme la plus efficace du moment: le discours anti-élites. »

Le reporter, qui revient tout juste des Etats-Unis où il a couvert l’élection américaine, juge que ce discours est « une brillante invention des élites ». « C’est du génie », ironise-t-il.

« La quasi totalité de la classe politique est le produit d’un système »

Hugo Clément s’en prend à Nicolas Sarkozy, qui a « grandi dans les quartiers chics de Paris », qui est marié à l’artiste multimillionnaire Carla Bruni, et qui est parti en vacances sur le yacht de Vincent Bolloré, grand patron d’entreprise. Et qui se présente « comme le candidat du peuple en attaquant ‘les bien pensants’. »

Il s’attaque ensuite à Marine Le Pen, qui a « tout hérité de son père », et qui « dans le même temps », prétend vouloir attaquer « le système ». Sans oublier Florian Philippot, qui a fait les plus grandes écoles telles que l’ENA et HEC, a été haut fonctionnaire et dénonce tout de même « la caste au pouvoir ». Pour finir, Hugo Clément vise la stratégie de Jean-Christophe Cambadélis, « homme politique professionnel depuis près de quarante ans », n’ayant jamais travaillé, et « fustigeant l’oligarchie ».

Amer, le journaliste prévient: « Il ne faut pas se leurrer: la quasi totalité de la classe politique actuelle est le produit d’un système de domination et de reproduction sociale contrôlé par et pour les élites. »

« Les bobos », « le système », ces cibles abstraites

Quant aux « bobos », au « système » que tous ces politiques souhaitent combattre, Hugo Clément s’en amuse: « Vous avez remarqué? Jamais de noms, d’identité précise, toujours de l’abstrait. […] Donner une identité ouvrirait la possibilité d’une riposte, d’une défense, bref d’une embrouille dans un discours qui doit être le plus simple et manichéen possible. » Et de conclure: « Quand vous entendrez un homme ou une femme politique attaquer ‘le système’, ‘les élites’, ‘la caste’ ou ‘les bien pensants’, soyez-en sûrs: il/elle se moque de vous. »

Un discours qui a été partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes le félicitant pour sa prise de parole.

Hugo Clément, joint par L’Express, n’était pas disponible commenter le succès de sa tribune.

Manuel Valls annonce une probable prolongation de l’état d’urgence

Le Premier ministre a annoncé à la BBC que l’état d’urgence allait sans « doute être prolongé de quelques mois » en janvier, en vue de l’élection présidentielle.

La France devrait encore rester quelque temps sous le régime de l’état d’urgence. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre Manuel Valls, qui a déclaré ce dimanche à la BBC que l’état d’urgence allait sans « doute être prolongé de quelques mois » en janvier, dans la perspective notamment de l’élection présidentielle de 2017.

« Il est difficile aujourd’hui de mettre fin à l’état d’urgence. D’autant plus que nous allons nous engager dans une campagne présidentielle dans quelques semaines avec des meetings, avec des réunions publiques. Donc il faut aussi protéger notre démocratie », a déclaré Manuel Valls lors d’un entretien à l’émission BBC HARDtalk.

« Des interpellations toujours efficaces »

« Par ailleurs, ce dispositif d’état d’urgence nous permet aussi des interpellations, des contrôles administratifs qui sont efficaces (…) Donc oui, nous allons vivre encore sans doute pendant quelques mois avec cet état d’urgence », a-t-il ajouté.

L’état d’urgence, instauré en France après les attaques du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis, a déjà été prolongé de six mois fin juillet. Tout en déclarant vouloir rester « très prudent » à cet égard, le Premier ministre a estimé que le risque d’une attaque organisée par un commando comme cela avait été le cas le 13 novembre 2015 avait « plutôt tendance à diminuer ».

« En revanche nous pouvons faire face à des attaques du type de celle que nous avons connue à Nice. C’est à dire des individus qui sont actionnés directement par internet, par des réseaux sociaux, par l’Etat Islamique sans avoir eu besoin de passer par la Syrie ou par l’Irak », a-t-il ajouté.

Coopération avec la Grande-Bretagne

Concernant, une possible renégociation des accords du Touquet fixant à Calais (nord de la France) la frontière franco-britannique, Manuel Valls a d’abord plaidé la « coopération ».

« On peut toujours faire évoluer un traité, mais si demain nous disions qu’il n’y a plus d’accord, qu’il n’y a plus de traité, et que la frontière est ouverte, ce serait des milliers et des milliers de personnes qui convergeraient vers la Grande-Bretagne, ça serait un drame sur la Manche et un problème majeur pour la Grande-Bretagne. Ça montre bien que nous avons besoin d’une coopération », a-t-il dit.

Les principaux concurrents à la primaire à droite pour la présidentielle française (avril-mai 2017) ont appelé à renégocier les accords du Touquet, conclus en février 2003 entre Londres et Paris.

Paul Vergès, grande figure politique de La Réunion, est décédé à 91 ans

Le fondateur du parti communiste réunionnais et frère du célèbre avocat Jacques Vergès est décédé dans la nuit de vendredi à samedi.

C’était une figure politique de La Réunion. Le sénateur Paul Vergès, âgé de 91 ans, est décédé dans la nuit du vendredi à samedi sur l’île.

Un défenseur des intérêts des Réunionnais

Le « décès de Paul Vergès (est) survenu cette nuit au CHU de Bellepierre où il était hospitalisé », depuis le 25 octobre, a précisé son fils Pierre Vergès. Frère du célèbre avocat Jacques Vergès, décédé en 2013, fils de Raymond Vergès qui a oeuvré à la départementalisation de La Réunion et des Antilles Guyane en 1946, Paul Vergès a profondément marqué la vie politique de La Réunion.

Paul Vergès a basé son combat politique sur la défense des intérêts des Réunionnais plaidant notamment pour le versement à parité avec la France métropolitaines des prestations sociales et du Smic.

« Une grande figure de La Réunion s’éteint. Sa voix manquera dans le débat politique », a réagi le Premier ministre, Manuel Valls, sur Twitter.

Dans un communiqué, François Hollande a salué le « résistant, militant anticolonialiste Paul Vergès » qui a « toujours défendu l’égalité et soutenu les plus faibles ».

Dans le sillage de son père, proche du Parti communiste français, le sénateur s’était engagé très vite en politique. Il a 17 ans lorsque, aux côtés de son frère Jacques, il s’engage dans les Forces Françaises Libres.

Condamné pour des atteintes à la sûreté de l’Etat

Dans les années 50, l’île souffre d’une grande misère sociale et d’un retard de développement économique que la récente départementalisation n’est pas parvenue à soulager. Il entame une carrière politique qu’il n’avait jamais quitté depuis.

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Le tournant de son action politique se situe en 1959, lorsque « pour mieux ancrer la revendication identitaire réunionnaise », il quitte le PCF, fonde le Parti communiste réunionnais (PCR) et lance le mot d’ordre d’autonomie, puisque « la départementalisation est un rêve raté ». Il est condamné à plusieurs reprises pour des délits de presse et atteintes à la sûreté de l’Etat, notamment durant la Guerre d’Algérie.

En 1981, à l’arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République, le PCR met « en sommeil » son mot d’ordre d’autonomie pour tenter « l’expérience » de la décentralisation.

« Un puissant bâtisseur de La Réunion »

Souvent qualifié d’homme politique « visionnaire » y compris par ses adversaires politiques, Paul Vergès a été « un puissant bâtisseur de La Réunion, portant et concrétisant des projets majeurs de développement de l’île », a réagi Nassimah Dindar, présidente UDI du conseil départemental.

Paul Vergès a occupé de nombreux mandats. Il a été conseiller général, conseiller régional, maire du Port, président de Région, député, député européen. Il était sénateur en exercice.

Exhibition sexuelle: le député européen Robert Rochefort plaide coupable

Début septembre, cet élu du MoDem avait été surpris en train de se masturber dans un magasin de bricolage.

Le député européen MoDem Robert Rochefort, interpellé fin août pour exhibition sexuelle présumée dans un magasin de bricolage, a accepté la peine que lui proposait le parquet contre reconnaissance de sa culpabilité, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Robert Rochefort, 61 ans, « a exécuté la composition pénale (mesure alternative à des poursuites) proposée par le parquet », « il a accepté la peine proposée », a indiqué le parquet de Versailles.

Le parquet n’a pas souhaité préciser la nature de cette peine qui peut, notamment, prendre la forme d’une amende. Cette option, qui s’applique lorsque la personne a reconnu des faits, lui permet d’éviter un procès public. En conséquence, la procédure le visant « a été classée sans suite » le 28 octobre, a précisé le parquet.

Une décision « qui fait du bien »

« Dans l’actualité bien grise, une bonne nouvelle: l’affaire me concernant ‘classée sans suite’ par la Justice. Décision attendue qui fait du bien », avait tweeté Robert Rochefort mercredi matin, sans référence à cette mesure de composition pénale. Contacté par l’AFP, son avocat, Me Emmanuel Pierrat, n’a pas donné suite.

En raison de cette affaire, François Bayrou, le président du MoDem, avait mis fin début septembre aux fonctions de vice-président du parti centriste qu’occupait Robert Rochefort. L’eurodéputé, ex-directeur du Credoc, un centre d’analyse économique et sociale, avait été interpellé le 31 août après avoir été surpris dans un magasin de bricolage à Vélizy-Villacoublay (Yvelines) en train de se masturber, selon une source proche de l’enquête.

La masturbation « en situation de stress »

Robert Rochefort avait reconnu « une partie des faits reprochés » en garde à vue, avait indiqué son avocat début septembre. Une source proche de l’enquête avait relaté que l’élu avait dit aux policiers avoir « besoin de se masturber » quand il était « en situation de stress ».

Selon son conseil, un homme présent dans les rayons et qui, semble-t-il, avait surpris l’élu en fâcheuse posture, s’était ensuite « jeté sur lui » et l’avait « roué de coups de poing et de coups de pied », souhaitant « faire justice lui-même au lieu d’appeler les vigiles ».

Grève à iTélé: Sarkozy dénonce la « curée médiatique » contre Morandini

Nicolas Sarkozy a refusé ce mardi de donner son opinion sur le mouvement de grève à iTélé, qui entre dans sa quatrième semaine. L’ancien chef d’Etat a néanmoins déploré les attaques contre Jean-Marc Morandini, assurant qu’il fallait « respecter les gens ».

Nicolas Sarkozy ne participera pas à la « curée médiatique » contre Jean-Marc Morandini. Interrogé ce mardi sur le mouvement de grève à iTélé, le candidat à la primaire à droite a refusé d’accabler l’animateur controversé, dont les journalistes de la chaîne réclament le départ. Ce mardi, les salariés d’iTélé ont reconduit leur mouvement à 80% pour un 23ème jour.

« Quand j’étais plus jeune, il m’est arrivé de participer à la curée médiatique. (….) Je n’en suis pas fier. Depuis que moi-même j’ai été dans la position du gibier, avant d’être innocenté, d’avoir des non lieux, je me suis juré que plus jamais je ne ferai la même chose », a affirme l’ancien chef d’Etat sur Sud Radio et Public Sénat. « Il faut respecter les autres. Je ne connais pas M. Morandini, je ne sais pas ce qu’il a fait, mais une chose est sûre, c’est qu’avec l’expérience qu’est la mienne de l’injustice de la curée médiatique, plus jamais vous ne me verrez ajouter mon nom à la longue lignée de tous ceux qui donnent leur avis sans savoir ».

Éloge de Vincent Bolloré

Jean-Marc Morandini a été mis en examen en septembre pour « corruption de mineur » et de « corruption de mineur aggravée » dans le cadre d’une affaire de castings dénudés pour une websérie, Les Faucons. Son arrivée à la tête d’une émission médias sur iTélé a déclenché une grève historique, qui est entré lundi dans sa quatrième semaine. Nicolas Sarkozy a refusé ce mardi de se prononcer sur le mouvement social, mais a fait l’éloge de Vincent Bolloré, principal actionnaire de la chaîne et intime de l’ancien président.

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« Vous croyez que je suis un homme qui renie ses amis? », a lancé l’ancien chef de l’État. « Et je souhaite à la France beaucoup de chefs d’entreprise de la qualité de celui-ci (Vincent Bolloré, ndlr), mais je ne donnerai pas mon opinion, ce n’est pas ma responsabilité », a poursuivi l’ancien ministre de l’Intérieur.

Juste après sa victoire à l’élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait séjourné quelques jours, entre Malte et la Sicile, sur le yacht de Vincent Bolloré. « Je me suis laissé aller, lorsque j’étais président de la République, et j’ai eu tort, à des commentaires sur les programmes de France Télévisions. A l’époque, vous m’êtes tous tombés dessus en disant que c’était une immixtion scandaleuse du politique dans les médias », a-t-il assuré.

Qui était Henry Hermand, homme d’affaires et mentor d’Emmanuel Macron

L’homme d’affaires et de médias Henry Hermand, considéré comme le mentor politique d’Emmanuel Macron, est décédé à l’âge de 92 ans à Paris. Portrait.

Il était le mentor d’Emmanuel Macron. Henry Hermand, 92 ans, s’est éteint dans la nuit de samedi à dimanche. « Les obsèques devraient avoir lieu jeudi à Paris, il avait eu plusieurs interventions chirurgicales ces derniers jours », a indiqué ce dimanche à l’AFP la maire de Senlis Pascale Loiseleur (sans étiquette), confirmant une information du Courrier picard.

« Il partageait sa vie entre Senlis, où il avait une très belle propriété, et Paris. C’est un monsieur qui avait beaucoup de prestance, très bel homme et qui dégageait beaucoup d’autorité naturelle. Il avait réussi dans les affaires tout en étant généreux car il faisait beaucoup de mécénat et continuait à être influent dans le monde de la presse et de la politique », a ajouté Mme Loiseleur.

Rocardien, homme de presse et proche du PS

Né le 11 juillet 1924 à Clermont (Oise), Henry Hermand, titulaire d’une licence de sciences, commence sa carrière au Commissariat général à l’énergie atomique après la deuxième guerre mondiale. Il fait ensuite fortune dans l’immobilier commercial et la grande distribution. Entre 1985 et 1987, il est directeur général puis vice-président du quotidien Le Matin de Paris. Il a été membre du Conseil économique et social (CES) entre 1989 et 1994. En 2014, il a été cofondateur et membre du comité stratégique de l’hebdomadaire Le 1.

INTERVIEW >> Macron: la mort d’Henry Hermand « me donne encore plus de force et d’obligations »

Rocardien, il était impliqué dans plusieurs think-tanks, et était notamment administrateur du cercle de réflexion Terra Nova, proche du PS. Il était considéré comme le parrain en politique d’Emmanuel Macron, qui a comme lui des origines picardes.

Dans une interview au quotidien 20 minutes, Henry Hermand avait reconnu avoir conseillé à son poulain « de ne pas trop mettre en avant les soutiens financiers » qu’il pouvait avoir « et de bien marquer sa coloration de gauche sur le plan des idées et sur le plan social ». En 2010, Henry Hermand avait publié L’ambition n’est pas un rêve (Seuil), avec une préface de Michel Rocard (1930-2016) et une postface de Tahar Ben Jelloun. Il était commandeur de la Légion d’honneur.

A L’Express, Emmanuel Macron évoque « un entrepreneur, mais un progressiste avant tout qui avait une vraie passion politique. Il s’est battu aux côtés de Pierre Mendès-France. » Sa disparition « me donne encore plus de force et d’obligations. Je lui dois cela », indique l’ancien ministre de l’Economie.

Macron: la mort d’Henry Hermand « me donne encore plus de force et d’obligations »

« Je l’ai appris hier soir avec beaucoup de tristesse, confie en exclusivité pour L’Express Emmanuel Macron depuis la Tunisie. C’était un entrepreneur mais un progressiste avant tout qui avait une vraie passion politique. » Sa disparition « me donne encore plus de force et d’obligations. Je lui dois cela ».

L’homme d’affaires Henry Hermand, 92 ans, qui a fait fortune dans l’immobilier commercial, est décédé des suites d’une longue maladie, a appris L’Express ce dimanche. Il était notamment connu pour être le mentor d’Emmanuel Macron en politique. « Je l’ai appris hier soir avec beaucoup de tristesse », confie à L’Express l’ancien ministre de l’Economie depuis la Tunisie. « C’était un entrepreneur, mais un progressiste avant tout qui avait une vraie passion politique. Il s’est battu aux côtés de Pierre Mendès-France. » Sa disparition « me donne encore plus de force et d’obligations. Je lui dois cela ».

Il y a quelques jours, le fondateur d’ En marche! a rendu une dernière visite à l’homme d’affaires à l’hôpital. « Il a été lucide jusqu’au bout. Il était fidèle à lui-même: courageux et volontaire », glisse Emmanuel Macron. « Il me parlait encore de la chose publiqué, il était engagé. »

« Je l’ai connu en même temps que Michel Rocard, poursuit le probable futur candidat à la présidentielle. Depuis 15 ans, ils formaient un tandem d’amitié. Malheureusement, quelques mois après Michel Rocard, c’est lui qui s’en va… »

Plus d’informations à venir…

Selon Montebourg, « Juppé président c’est Le Pen dans 5 ans »

Le candidat à la primaire organisé par le PS dénonce les mesures d’austérité proposées par Alain Juppé, actuel favori de celle de la droite.

La possible victoire d’Alain Juppé à la présidentielle 2017 va paver la voie à celle de Marine Le Pen pour 2022: Arnaud Montebourg en est convaincu. « Juppé, c’est Le Pen dans 5 ans, car c’est un programme d’austérité sans précédent, puissance 2 ou 3 par rapport à l’austérité fiscale des années Hollande, avec 100 milliards d’euros de coupes budgétaires. Ce programme va précipiter le pays dans la rébellion et le chaos », a déclaré ce jeudi le candidat à la primaire organisée par le PS, lors d’un déplacement à Saint-Herblain (Loire-Atlantique).

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L’ancien ministre de l’Économie et du Redressement productif a clairement fait du favori de la primaire à droite une cible. « Certains me disent, il faut aller voter Alain Juppé pour écarter le spectre Sarkozy. Je crains qu’ils ne soient déçus une fois Alain Juppé désigné, car les programmes sont strictement siamois. Robin des Bois prenait aux riches pour donner aux pauvres, M. Juppé prend aux pauvres pour donner aux riches », avait-il déjà déclaré mercredi lors d’une réunion publique.

Montebourg se veut un « projet alternatif »

Interrogé sur ses chances de remporter la primaire, Arnaud Montebourg a répondu qu’il ne voyait pas « comment la gauche pouvait éviter de tourner la page d’un bilan qui est indéfendable devant les Français », ajoutant qu’il n’était « pas le candidat du bilan ». Et de poursuivre: « Je suis en mesure de rassembler pour un projet alternatif (…) à la désarticulation de la gauche, à la théorie des gauches irréconciliables, à l’atteinte faite à nos valeurs, à l’inefficacité totale des choix idéologiques qu’ils ont faits sur l’économie ».

A propos de Notre-Dame-des-Landes, Arnaud Montebourg a rappelé qu’il s’était déjà opposé en 2011 au projet d’aéroport, soumis cette année à un référendum qui a été approuvé. « Le résultat du référendum est clair et net. Quand il y a eu un référendum, on s’y plie ou alors il faut pas solliciter les gens, a-t-il déclaré. Refaire un référendum, c’est la méthode des bureaucrates européens quand ils ne sont pas contents du résultat. Pour moi la démocratie, c’est sacré. »

Concernant le rachat des chantiers navals STX France, dont les candidats à la reprise seront connus vendredi, Arnaud Montebourg a simplement rappelé que l’État français, qui possède un tiers de l’actionnariat, avait « la possibilité de dire non à tout investisseur étranger indésirable, grâce au décret dit ‘Montebourg’, qui permet de contrôler les investissements étrangers dans les entreprises stratégiques ».

Primaire à droite: pourquoi le deuxième débat s’annonce musclé

Les sept prétendants à l’Elysée s’affrontent ce jeudi soir lors d’un deuxième débat télévisé. Au programme, entre autres: la lutte contre le terrorisme et la ligne politique. A deux semaines du premier tour, les échanges s’annoncent vifs.

Après un premier débat consacré à l’économie et aux thématiques régaliennes, les sept candidats à la primaire à droite s’affrontent ce jeudi soir lors d’une nouvelle joute oratoire télévisée. Sur BFMTV et iTélé, les prétendants à la magistrature suprême devront plancher sur cinq thèmes: la ligne politique et l’exercice du pouvoir, la lutte contre le terrorisme et ses implications internationales, l’avenir de l’Europe, la lutte contre la délinquance et l’éducation.

Sarkozy au pied du mur

Le premier débat avait des allures de round d’observation? Cette deuxième confrontation devrait être le théâtre d’échanges musclés entres les candidats. Nicolas Sarkozy a annoncé la couleur dès mercredi.

Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’ancien chef de l’Etat affirme ne pas voir de « volonté de changement » dans le programme d’Alain Juppé et oppose son « alternance franche » au « se hâter lentement » de son rival. Distancé dans les enquêtes d’opinion, Nicolas Sarkozy n’a plus le choix. Pour rattraper son retard, il doit provoquer son adversaire et le pousser à la faute.

Divergences sur la lutte contre le terrorisme

A l’exception du maire de Bordeaux, au zénith des sondages, tous les impétrants ont intérêt à se démarquer pour faire bouger les lignes. Jean-François Copé n’a rien à perdre, François Fillon veut confirmer son léger rebond dans les sondages, tandis que Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet doivent se reprendre après une première prestation en demi-teinte.

Cela tombe bien: les thématiques abordées ce jeudi ne sont pas consensuelles et leur permettront d’afficher une identité propre. En témoigne la question du terrorisme. Pour renforcer la sécurité des Français, Nicolas Sarkozy souhaite l’internement des fichés S et fustige les « arguties juridiques » du gouvernement. Refus ferme de François Fillon et d’Alain Juppé, qui rappellent leur attachement à l’Etat de droit.

De leur côté, Bruno Le Maire et NKM mettent en avant des mesures-clés, rappelle le JDD. Le premier plaide pour la détention provisoire pour les individus mis en examen pour un délit lié au terrorisme, accompagnée de l’expulsion des étrangers fichés. La seconde prône l’interdiction du salafisme en France.

Europe, éducation, et lutte contre la délinquance

Quelques explications de texte pourraient également survenir sur le thème de la lutte contre la délinquance. Les concurrents de Nicolas Sarkozy ont presque tous critiqué la suppression de plus de 10 000 postes entre 2007 et 2012. L’intéressé se défend en invoquant la crise économique et la nécessite de réduire les dépenses publiques.

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Si l’Europe et l’Education ne sont pas sensibles à droite, la question de la « ligne politique » constitue une ligne de fracture entre les prétendants. Et pour cause, un invité surprise est attendu dans le débat: François Bayrou. Nicolas Sarkozy pilonne le président du Modem, soutien d’Alain Juppé, pour taper sur le maire de Bordeaux. Il lui reproche son vote pour Hollande en 2012 et agite le spectre d’un quinquennat paralysé par les centristes. En clair, d’une « alternance molle » et non « franche ». L’ancien président devrait poursuivre ce jeudi soir cette campagne et pousser les autres candidats à se positionner. Avec, en filigrane, la volonté d’apparaître comme le « vrai » candidat de la droite.