Nicolas Sarkozy lâché dans ses principaux fiefs, la raclée de Copé, le score de Poisson à Rambouillet, Juppé sonné… Les surprises du premier tour de la primaire de la droite et du centre.
Un duel inattendu se jouera entre François Fillon et Alain Juppé au second tour de la primaire à droite. Les sondages avaient perçu – tardivement – une dynamique pour l’ancien Premier ministre, mais personne ne lui prédisait un score aussi important. Après le favori Juppé qui finit deuxième, l’élimination de Nicolas Sarkozy et la révélation NKM, voici cinq autres situations surprenantes de ce premier tour.
Sarkozy battu chez Estrosi et Ciotti
Outre sa défaite dans les Hauts-de-Seine, sa terre d’élection, l’ancien chef de l’Etat n’a pas convaincu dans un de ses fiefs: la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. A Nice, dont l’ancien maire n’est autre que le lieutenant de Sarkozy, Christian Estrosi, il est battu par François Fillon (35,5% contre 38,61%).
LIRE AUSSI >> Nicolas Sarkozy sévèrement battu même sur ses propres terres des Hauts-de-Seine
Il ne recueille que 33,9% des voix, contre 40,83% pour son ancien Premier ministre, dans le département des Alpes-Maritimes, fief de son porte-parole Eric Ciotti. Idem pour le Var et le Vaucluse où il termine deuxième.
Copé, presque autant de voix que les votes blancs et nuls
Le maire de Meaux a joué crânement sa chance pour revenir de plein pied dans le jeu politique à droite, notamment lors des débats télévisés, promettant la « vraie rupture » opposée à celle que n’aurait pas réalisé Nicolas Sarkozy lors de son quinquennat. Mais Jean-François Copé a connu dimanche une défaite sous forme de raclée.
LIRE AUSSI >> Suivez notre direct sur la primaire à droite
Le député Les Républicains récolte 0,3% des suffrages, à peine 2000 voix de plus que les votes blancs et nuls. Dans une très large majorité de départements, il n’atteint pas 0,5% des votes. Excepté dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne, où il réuni plus de 13% des voix, note Le Monde.
Poisson, au coude-à-coude avec Sarkozy à Rambouillet
Le moins connu des candidats n’a pas fini dernier. Successeur de Christine Boutin au Parti chrétien démocrate, fervent opposant au mariage gay, l’ultra-conservateur Jean-Frédéric Poisson termine sixième, juste devant Jean-François Copé.
LIRE AUSSI >> Poisson, l’inconnu qui a failli crever le petit écran
A Rambouillet, ville du sud des Yvelines dont il a été maire entre 2004 et 2007, le député a même fait un très bon score. Selon Le Parisien, il recueille 11,57% des voix, contre 1,5% à l’échelle nationale. D’après les chiffres du Monde, le député des Yvelines oscille entre la troisième et la quatrième place (avec Nicolas Sarkozy), selon les bureaux de vote. Il termine également quatrième dans son département (3,5%).
A Fougères, un vote trop passionné annulé
La voix devait revenir à Nicolas Sarkozy. Malheureusement pour lui, la personne venue voter dans ce bureau de vote a Fougères (Bretagne) ne s’est pas contentée de glisser le bulletin dans l’enveloppe. Elle y a laissé une trace de rouge à lèvres. « La personne a dû embrasser le bulletin », a confié un militant au quotidien Ouest France. Le vote a été annulé.
Mais cette anecdote ne suffit pas à expliquer la défaite de l’ancien président. Amers, ses supporters incriminaient dès le début de la soirée la mobilisation des électeurs de gauche. Estimée à 15% des participants par un sondage Elabe/BFM, elle n’explique pourtant pas le succès de François Fillon.
La rumeur du retrait d’Alain Juppé
Avec 28,6% des voix contre 44,1% pour François Fillon, la surprise de la défaite a été vive dans le camp Juppé. A tel point que la rumeur a enflé dimanche soir: son champion se serait demandé s’il ne valait mieux pas renoncer à concourir pour le second tour. D’autant que Nicolas Sarkozy, troisième avec un peu plus de 20%, a rapidement appelé à voter pour son ex-Premier ministre.
LIRE AUSSI >> Primaire à droite: Alain Juppé a-t-il vraiment failli renoncer au second tour?
Quand Nathalie Kosciusko-Morizet appelle Alain Juppé pour lui demander quelle consigne de vote elle devait donner, il lui demande 10 minutes de réflexion, raconte L’Obs. C’est elle qui le rappelle vers 22h30 pour qu’il lui confirme son maintien. Cette hésitation aurait retardé sa prise de parole jusqu’à 22h45, quand il a annoncé « continuer le combat pour tous ceux qui croient en moi, pour mes convictions, pour l’idée que je me fais de la France. »
Pour l’ex-favori des sondages, il s’agit maintenant de faire bonne figure jusqu’au bout. Interrogé au sujet de cette rumeur au 20h de France2, Alain Juppé a assuré qu’il n’avait « pas hésité une seconde. »
LIRE AUSSI >> Pourquoi Alain Juppé est vraiment mal