Pour le troisième et dernier débat de la primaire à droite, qui sera diffusé sur France 2 et Europe 1 ce jeudi, pas de Léa Salamé à l’horizon. Sa double casquette de chroniqueuse chez France Inter, dans un débat diffusé par Europe 1, est-elle en cause?
Sans attendre le contenu du dernier débat de la primaire de droite, on peut déjà s’attendre à une surprise. Léa Salamé, nouvelle « star » de la politique chez France Télévisions depuis le mois de juin, sera absente du panel de journalistes chargés d’interroger et de modérer Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon et leurs challengers.
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Seuls Jean-Pierre Elkabbach d’Europe 1, Nathalie Saint-Cricq de France 2 et Hervé Favre de La Voix du Nord auront voix au chapitre.
Une guerre des radios?
Selon Le Parisien, Léa Salamé, que L’Express a tenté de joindre sans succès ce jeudi matin, serait victime d’une « banale guerre de radio ». « Ni France Inter, ni Europe 1 ne souhaitaient que la présentatrice de l’interview de 7h50 d’Inter soit dans une émission diffusée sur Europe 1 », indique au quotidien un proche de l’animatrice.
France Inter, contactée par L’Express, assure ne pas avoir refusé de « prêter » son animatrice pour le débat de ce jeudi. L’émission étant diffusée sur la station concurrente du groupe Lagardère, il est probable en revanche que la direction de l’antenne n’ait pas voulu laisser d’espace à une animatrice rivale.
Chez Europe 1, on clame que chaque organe de presse a « décidé lui-même de son intervieweur. » Jean-Pierre Elkabbach, 79 ans, a ainsi été préféré à Thomas Sotto, pour sa « légitimité », selon Fabien Namias, patron de l’antenne.
Un choix qui ferait lui-aussi grincer des dents l’entourage de certains candidats, déçus par le manque de modernité de leurs intervieweurs.
Chez France Télévisions, on ne comprend pas la polémique. « Pourquoi Léa Salamé aurait-elle dû être présente?, s’interroge une source au sein groupe. Nathalie Saint-Cricq est chef du service politique de France 2, il est tout à fait normal qu’elle soit là ce soir, comme elle sera là pour la primaire à gauche. »
Field a-t-il voulu favoriser son ancien employeur?
L’éviction de Léa Salamé sonne-t-elle une nouvelle crise chez France Télévisions? Dans les colonnes du Parisien, des salariés de Radio France ne se remettent « toujours pas [de ce] que Michel Field, le patron de l’info de France Télévisions et transfuge d’Europe 1, ait choisi de travailler avec son ancienne radio », où il a officié de 1995 à 2015.
« Cela n’a rien à voir », objecte la communication de France Télévisions. « On se sent libre de nos partenariats, on souhaitait un pluralisme des médias. Pour les présidentielles, cela se fera avec Radio France. »