Monthly Archives: septembre 2016

Le Parlement européen réclame 500 000 euros au mouvement de Marine Le Pen

Le Parlement européen réclame au parti européen fondé par Marine Le Pen le remboursement de plus de 500 000 euros de subventions. Interrogé par L’Express, le FN indique que cette somme n’a pas été utilisée par le MENL, d’où son remboursement.

Le Front national est dans le viseur de l’UE. Selon le site Politico, le Parlement européen réclame plus de 500 000 euros au Mouvement pour l’Europe des nations et des libertés (MENL), parti adossé au groupe d’euro-députés ENL et présidé par le vice-président du FN, Louis Aliot.

Ce mouvement, alliance de six partis nationaux, a été créée par Marine Le Pen en 2014, quand elle ne disposait pas encore de groupe politique au Parlement européen. « Nous espérons obtenir des financements de plusieurs millions d’euros sur la mandature », soulignait à l’époque Aymeric Chauprade, alors conseiller de Marine Le Pen sur les questions internationales.

Pas une amende, mais un remboursement

La somme réclamée aujourd’hui par Bruxelles n’est pas une amende infligée au parti d’extrême droite. Le Parlement exige en réalité le remboursement d’une partie des subventions qui ont été accordées au MENL.

« Les partis et les fondations reçoivent chaque année 85% de l’argent dont ils pensent avoir besoin sur la base d’un programme de travail ». Mais à la fin de l’année, « l’argent qui n’a pas été dépensé ou dépensé dans des activités non-éligibles aux subventions doit être rendu », souligne un responsable du Parlement à Politico.

Plus de 90 000 euros de dépenses non-éligibles aux aides

Interrogé par L’Express, le vice-président du FN Louis Aliot assure que la somme réclamée par le bureau du Parlement européen n’a simplement pas été dépensée par le MENL. « Nous avons été économes et n’avons pas eu l’occasion de tout dépenser », explique-t-il. Un communiqué du Front national complète: « Cela témoigne du caractère prudent de leur gestion des fonds européens issue des impôts des contribuables européens. »

Selon Louis Alliot, le MENL n’a dépensé que la moitié des subventions allouées par le Parlement en « colloques, séminaires, publications et affichages ». La moitié restante sera donc reversée à l’institution européenne.

Contacté par L’Express, le Parlement européen confirme la version du Front national, mais apporte une nuance notable. L’institution juge en effet que le MENL a dépensé plus de « 90 453 euros pour des activités classées comme non-éligibles pour des subsides européens dont 63 000 euros pour des posters de campagne portant les logos des partis européens et du parti national ». Cette somme s’ajoute aux dépenses non effectuées et devra être remboursé par le mouvement.

Marine Le Pen salue l’action de Jacques Chirac … sur l’Outre-mer

Après sa rentrée politique samedi dernier à Brachay, la président du FN, Marine Le Pen, était invitée de l’émission Vie Politique sur TF1, ce dimanche.

A moins de huit mois de la présidentielle, Marine Le Pen a salué, ce dimanche, l’action de Jacques Chirac pour l’Outre-mer. Lors de l’évocation de photos d’elle figurant dans son bureau, pendant l’émission de TF1 Vie politique, dont un cliché à Saint-Pierre-et-Miquelon, la présidente du FN a tenu à exprimer une « énorme affection pour notre Outre-mer » et ces « concitoyens qui font vraiment partie de la France des oubliés ».

Et de clamer que « l’Outre-mer a été totalement abandonnée, méprisée que ce soit lors du mandat de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande ». A l’inverse, la présidente du Front national a tiré « un petit coup de chapeau à Jacques Chirac, cela n’arrive quasiment jamais », car « dans ce domaine, il a probablement pris pour l’Outre-mer des mesures qui étaient nécessaires », a-t-elle dit sans précisions.

« L’apaisement par l’autorité »

La candidate du FN à la présidentielle, a par ailleurs affirmé que la France avait « des racines chrétiennes laïcisées par le siècle des Lumières », ajoutant que « personne ne le contestait jusqu’à aujourd’hui ». Invitée à dire si l’islam était compatible avec la République, elle a répondu: « Moi, je crois que oui. Un islam tel que nous l’avons connu, laïcisé par les Lumières comme les autres religions », a-t-elle dit.

« Je crois à l’apaisement par l’autorité », a ensuite assuré la fille de Jean-Marie Le Pen. « Lorsqu’il n’y a pas d’autorité (…) lorsque ceux qui sont sur notre territoire ne savent même pas ce que l’on attend d’eux et ce qui leur est interdit, on met en place les germes de conflits qui s’aggravent », a-t-elle plaidé.

« Il n’y a aucune loi au dessus de la Constitution et de la loi française »

« Nos responsables politiques ont joué avec ce concept des Français musulmans pour se chercher un électorat. Ils ont violé eux-mêmes, ces responsables politiques, la loi de 1905. Ils ont financé des mosquées. Ils ont accepté à la tête de l’Etat des financements étrangers de pays dont on sait qu’ils viennent en réalité pour faire une guerre au sein même de la religion musulmane », a-t-elle dénoncé. « Il faut siffler la fin de la récréation, et la première des règles (…) est qu’il n’y a aucune loi au dessus de la Constitution et de la loi française », a-t-elle insisté.

Invitée par ailleurs à donner son principal défaut, elle a cité le fait d’être « abrupte », assurant faire « beaucoup d’effort » pour « arrondir les angles ». Comme qualité, elle s’est décrite « sincère », une « rareté en politique », a-t-elle fait valoir.

« Envoyé spécial » sur Bygmalion et Sarkozy sera diffusé après la primaire

Un numéro d’Envoyé spécial exclusif sur l’affaire Bygmalion, quelques jours après que le parquet a requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy, met une ambiance « Clash investigation »au sein de France Télévisions.

Le 26 minutes exclusif d’Envoyé spécial sur l’affaire Bygmalion, et potentiellement explosif pour l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, ne sera pas diffusé jeudi soir, sur France 2, comme l’annonçait Ozap. Enfin, pas en intégralité. Selon le rédacteur en chef du site Julien Bellver, le coeur de l’enquête, et seulement elle, passera jeudi au JT de 20h.

L’enquête comporte une interview exclusive de Franck Attal, le patron de la filiale Event&Cie qui organisait les meetings de Sarkozy en 2012. Un témoignage « visiblement accablant », écrit le site d’Arrêt sur Images.

Quand sera donc diffusé ce numéro d’Envoyé Spécial? Après la primaire de la droite, annonce Michel Field, directeur de l’information de France Télévisions, mais « avant la fin de l’année », précise-t-il. « Il passera quand ce sera le meilleur moment », a indiqué un membre de la direction de France TV au Monde.

Bras de fer entre Elise Lucet Michel Field

Le timing de la diffusion de ce reportage au plus près de l’actualité -le parquet a requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy dans ce dossier lundi- est au coeur d’intenses débats à France Télévisions depuis plusieurs semaines.

« C’est un bras de fer entre Elise Lucet [en charge d’Envoyé Spécial], nommée pour son indépendance, face à un directeur de l’info qui semble avoir oublié les principes du journalisme. C’est un ‘Clash Investigation!’, Il faut qu’il s’explique ou qu’il s’en aille », commente auprès de l’AFP le délégué SNJ de France Télévisions Serge Cimino.

Mi-août, la tension dans les locaux de la chaîne est à son comble. La direction d’Envoyé Spécial refuse toute déprogrammation et tout report de la diffusion après le 27 novembre, comme le propose Michel Field. Elise Lucet campe sur ses positions, Michel Fiel aussi et l’enquête est alors mise sur pause.

Une autre émission politique en jeu

Comme l’explique ASI, la programmation de cet Envoyé Spécial aurait été modifiée à la suite de tractations entre Michel Field et l’entourage de Nicolas Sarkozy qui voulait éviter une diffusion en plein pendant la campagne de la primaire de la droite, qui s’achèvera le 27 novembre prochain.

LIRE AUSSI >> Comment l’affaire Bygmalion peut peser sur la campagne de Sarkozy

En outre, toujours d’après ASI, la diffusion de cette enquête télescoperait les négociations en cours entre Michel Field et l’équipe de Nicolas Sarkozy, pour faire venir ce dernier lors du premier numéro de la nouvelle émission politique prévue le 15 septembre. L’entourage du l’ex-chef de l’Etat aurait brandi deux avertissements: si France Télévisions programme l’enquête durant la primaire de la droite, il ne faudra pas compter sur Nicolas Sarkozy comme invité et France TV pourrait se voir retirer la diffusion des débats de la primaire de la droite, prévus sur France 2. De son côté, Michel Field dément « formellement toute intervention » de l’ancien président.

Surprise ce mercredi, selon un journaliste de Marianne, l’ancien président a tout de même confirmé sa venue dans la fameuse nouvelle émission politique, ajoutant: « Sauf s’ils ne veulent plus que je vienne, hein! »

Quoi qu’il en soit, c’est un documentaire à propos des bébés qui sera diffusé jeudi soir sur France 2…

Macron philosophe: ces intellectuels qui n’y croient pas

« Assistant » de Ricoeur, thèsard chez Balibar… Emmanuel Macron jouit d’une aura philosophique insolite dans l’arène politique. Pourtant, de Michel Onfray aux membres du Fonds Ricoeur, plusieurs intellectuels s’agacent publiquement d’une mise en scène qu’ils jugent surfaite.

Emmanuel Macron, un philosophe en politique? Doué en rhétorique, jamais avare d’une citation littéraire, le jeune fondateur d’En Marche! est régulièrement présenté comme ancien assistant de Ricoeur. Belle sur le papier, l’histoire du philosophe devenu banquier irrite pourtant une partie de l’intelligentsia française. « Je ne sais pas s’il est autant philosophe que ce qu’on a bien voulu le dire », a ainsi ironisé lundi Michel Onfray sur le plateau des « Grandes Gueules », chez RMC.

Assistant de Ricoeur?

Michel Onfray a ravivé la polémique lundi. « On dit qu’il a été l’assistant de Paul Ricoeur, je crois qu’il a dû corriger les épreuves d’un de ses livres. On dit qu’il est agrégé, normalien, apparemment ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré, cinglant. Quelques jours plus tôt dans Le Monde, la philosophe Myriam Revault d’Allonnes émettait également des réserves sur le rôle réel tenu par Emmanuel Macron auprès du philosophe.

Membre du conseil scientifique du Fonds Ricoeur, elle précise au quotidien du soir qu’Emmanuel Macron n’a été qu’assistant éditorial de l’ouvrage La Mémoire, l’histoire, l’oubli (Seuil, 2000).« Et non pas « l’assistant » de Paul Ricoeur à l’université, abus de langage souvent repris par les médias, ce qui supposerait qu’Emmanuel Macron ait enseigné la philosophie, ce qu’il n’a jamais fait, qui plus est avant Mai 68″, raille-t-elle.

Une thèse avec Balibar?

Avant d’entrer à l’ENA, Emmanuel Macron a fait une hypokhâgne et une khâgne au lycée Henri IV, puis a obtenu un DEA de philosophie à l’université Paris-X Nanterre. De cette période, l’ancien ministre dit avoir été « beaucoup inspiré » par le philosophe marxiste Etienne Balibar. « Il dit qu’il a fait une thèse avec (Etienne) Balibar, il semblerait que Balibar ne s’en souvient pas », sourit Michel Onfray.

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De fait, le professeur en question admet n’avoir « aucun souvenir de son travail » universitaire. Et, souligne Le Monde, s’il n’a « aucune hostilité particulière à l’égard » de l’homme politique, il trouve « absolument obscène cette mise en scène de sa formation philosophique qu’il organise lui-même ou que son entourage organise ».

Une caution intello usurpée?

L’ancien énarque en fait-il trop avec la philo? Dans les premiers portraits que lui consacre la presse, Emmanuel Macron est décrit comme un ancien élève brillant, connaissant dès la sixième « les racines grecques et latines de la langue française ». Une réputation usurpée? Non, à en croire plusieurs membres du comité de rédaction de la revue Esprit, auquel a appartenu Emmanuel Macron.

C’est le cas de l’actuel directeur des études du think-tank de gauche Terra Nova, Marc-Olivier Padis qui loue -toujours dans Le Monde– son « agilité intellectuelle », et qui assure que sa relation avec Ricoeur n’a pas été gonflée. Idem pour Olivier Mongin, qui dirigé la revue jusqu’en 2012 et qui vante « l’incontestable solidité philosophique » du ministre démissionnaire.

Selon Robert Ménard, être Français c’est être « blanc » et « catholique »

Le maire de Béziers poursuit sa dérive à l’extrême droite. Sur LCI ce lundi matin, il a affirmé qu’être Français c’était être « Européen, blanc et catholique » et a ressorti des statistiques ethniques qui avaient fait polémique l’an dernier.

Robert Ménard a, encore, fait du Robert Ménard ce lundi matin. Sur LCI, le maire de Béziers élu en 2014 avec le soutien du Front national, a affirmé qu’être Français c’était être « Européen, blanc et catholique ». Une sortie aux relents racistes qui risque de faire des remous.

L’origine de cette saillie? Sur le plateau de la chaîne d’information en continu, l’édile était interrogé sur un tweet controversé publié lors de la rentrée des classes où il expliquait que ce jour était, selon lui, la preuve « la plus éclatante du « grand remplacement ». Une allusion à une théorie développée par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus qui décrit la substitution de la population française par une population non-européenne, principalement venue d’Afrique noire et du Maghreb.

Un tweet assumé par Robert Ménard, donc, et qui va même plus loin. Beaucoup plus loin. Face à la journaliste qui lui demande si être Français c’est être « blanc », le maire de Béziers explique que « être Français c’est aussi, comme le disait le général De Gaulle, être Européen, blanc et catholique, bien sûr ».

Le retour des statistiques ethniques (illégales)

L’édile revient ensuite sur la rentrée scolaire et sort un chiffre de « 91% d’enfants musulmans » dans une classe du centre-ville de Béziers: « Dans une classe du centre-ville de chez moi, 91% d’enfants musulmans. Évidemment que c’est un problème. Il y a des seuils de tolérance. On n’ose pas le dire : 91% d’enfants musulmans. Vous ne mettez pas les vôtres dans cette école-là, vous demandez une dérogation à la carte scolaire et vous allez dans le privé. C’est ça la réalité ».

Un chiffre sorti du chapeau par le maire de Béziers, qui n’a pas expliqué comment il l’avait calculé, et qui s’apparente à des statistiques ethniques, une pratique interdite en France. En mai 2015, Robert Ménard s’était retrouvé au coeur d’une polémique après avoir évoqué sur le plateau de Mots croisésun chiffrage des enfants musulmans dans sa ville.

S’il n’a pas expliqué comment il en était arrivé à ce chiffre, Robert Ménard a cependant détaillé comment il faisait pour reconnaître un musulman d’un non-musulman. Cette fois-ci, il se base non pas sur le prénom, mais sur le « visage » puisqu’un musulman est forcément arabe. Face à la journaliste, il assure en effet que « je sais que vous n’êtes pas musulmane […] C’est drôle, vous n’êtes pas arabe. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise : ça se voit. Ça se voit sur votre visage. Pardon ».

Fermer l’ENA, l’idée anti-système de purs produits du système

Le candidat à la primaire à droite Bruno Le Maire s’est prononcé en faveur de la fermeture de l’Ecole nationale d’administration. Il est loin d’être le premier.

Il en est le pur produit et promet pourtant de supprimer l’ENA, l’Ecole nationale d’administration, la machine à fabriquer des présidents, des ministres et quelques-uns des plus importants fonctionnaires d’Etat du pays. La proposition formulée par Bruno Le Maire dans Le Parisien n’a rien d’originale. Voilà des années que divers responsables politiques, toutes majorités confondues, tapent régulièrement sur le symbole de l’administration à la française. A tort ou à raison?

Une école dépassée?

Bruno Le Maire fait de l’ENA une école dépassée, incapable de s’adapter au « monde nouveau » dans lequel nous entrons. « Il est temps de supprimer l’ENA », tonne le candidat à la primaire. A la place, il envisage de la remplacer « par une école d’application sur le modèle de l’École de guerre, à laquelle les hauts fonctionnaires les plus méritants pourront avoir accès au bout de dix ans ».

Il entend ainsi replacer la haute administration à « sa juste place » et promet de faire prévaloir l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation. Contactée par la rédaction, la direction de l’école n’a pas souhaité commenter cette prise de position, arguant son « devoir de réserve ».

Le renouveau pas si nouveau de Bruno

Bruno Le Maire n’est pas le premier à se lancer dans cette bataille. De nombreux responsables politiques, y compris d’anciens énarques, se sont par le passé prononcé en faveur de la disparition de cette école. Dès 1967, Jean-Pierre Chevènement, Didier Motchane et Alain Gomez inventaient le concept « d’énarchie ». Une façon de pointer du doigt le problème de la reproduction sociale. « Quels que soient les modes de calcul, le recrutement ne s’est pas démocratisé durant les soixante-dix ans et l’ENA n’a pas réalisé le brassage social espéré par Michel Debré en 1945 », commente Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS auprès du Figaro.

Dans un rapport commandé en 2003 par Jean-Pierre Raffarin, l’ancien commissaire européen Yves-Thibault de Silguy, sans appeler à sa fermeture, écrivait qu’au sein de l’ENA, « le conformisme tend à s’imposer, le développement des aptitudes n’est pas encouragé, la connaissance des administrés et des entreprises n’est guère stimulée et l’ouverture au monde reste frileuse ».

En 2007, François Bayrou promettait déjà la fermeture de l’établissement. Il s’était alors attiré les foudres de nombreux politiques, qui n’y voyaient que de l’opportunisme. Jean-Marie Le Pen l’avait même accusé de lui voler son idée. Quelques années plus tôt, Michel Rocard, Alain Juppé ou encore Laurent Fabius, tous énarques, vantaient aussi la nécessité de fermer l’école.

« Quand on a honte de son patronyme, on s’en choisit un autre »

Le gouvernement n’a aucune intention de suivre les propositions de Bruno Le Maire. Dans une réponse transmise notamment à L’Express, la ministre de la Fonction publique Annick Girardin ne mâche pas ses mots à l’égard du candidat. « La critique de l’ENA est facile, relève-t-elle, c’est un repoussoir classique pour tous les populistes ». Elle n’y voit qu’une stratégie pour son auteur « d’exister » dans la primaire, en allant contre sa nature. « Quand on a honte de son patronyme, on s’en choisit un autre », lance la ministre.

Annick Girardin veut mettre en avant les réformes entreprises pour diversifier les profils des hauts fonctionnaires. « C’est ce que nous faisons en multipliant les prépas intégrées, en renforçant l’information des élèves sur les métiers de la fonction publique, en développant l’apprentissage, en mettant en place le plan Rousselle dès cette rentrée pour encourager la diversité dans les 75 écoles de service public ».

La ministre se déplaçait ce jeudi dans le bâtiment strasbourgeois pour inaugurer les nouveaux locaux de l’Institut national des études territoriales. L’occasion pour elle d’insister sur le devoir de responsabilité qui incombe à chacun des élèves, mais aussi sur la nécessité de maintenir l’excellence de la haute fonction publique française. « La qualité de vos formations n’est plus à prouver, a-t-elle glissé aux élèves. Mais elles doivent sans cesse être améliorées pour prendre en compte l’évolution des techniques, des organisations et des attentes des citoyens. »

Une porte nouvelle vers de nouvelles réformes? Dans son ouvrage intitulé L’ENA ou 70 ans de paradoxe, Luc Rouban relevait que la proportion d’élèves ayant un père exerçant une profession supérieure est passée de 45% dans les années 50 à 70% en 2014. De quoi alimenter encore à l’avenir les appels très politiques à la fermeture.