Ça y est, Nicolas Sarkozy est candidat. Au terme d’un faux suspense de plusieurs mois, l’ancien chef de l’Etat a annoncé sa candidature pour la présidentielle dans un livre intitulé Tout pour la France et publié ce mercredi. Il y explique les raisons de son retour, avance des propositions et attaque déjà Alain Juppé.
Il repart pour une troisième campagne présidentielle. Après sa victoire en 2007, et une défaite en 2012, Nicolas Sarkozy est candidat à l’élection présidentielle de 2017. Il a choisi de l’annoncer dans un livre publié ce mercredi et intitulé Tout pour la France (Plon): « J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. En conséquence je participerai à la primaire de la droite et du centre. J’en respecterai chacune des règles. »
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Il annonce ainsi qu’il quitte, comme prévu, la présidence du parti Les Républicains. Nicolas Sarkozy revient ensuite sur les raisons de sa candidature et développe quelques propositions. Sans oublier d’attaquer ses adversaires à à la primaire.
« J’ai consulté. J’ai écouté. Et finalement j’ai décidé »
C’est son deuxième livre publié en près de huit mois. Dans La France pour la vie, sorti en janvier, Nicolas Sarkozy avait entamé l’inventaire de ses réussites et de ses échecs durant son quinquennat. Cette fois, il retourne dans les librairies pour annoncer sa candidature.
« Rarement dans ma vie ai-je aussi profondément réfléchi aux conséquences d’une décision. J’ai hésité. J’ai retourné les données du débat dans tous les sens. J’ai essayé d’être le plus honnête possible vis-à-vis des autres, de ma famille comme de moi-même. J’ai consulté. J’ai écouté. Et finalement j’ai décidé. Ce fut comme un soulagement car l’évidence s’était imposée », explique-t-il.
« Ce livre est le point de départ, poursuit-il. Face à tant de défiance à l’égard de la parole publique, je veux convaincre les Français que le débat de la campagne doit s’intégrer à part entière au mandat présidentiel. C’est seulement en disant tout avant que nous aurons la légitimité pour faire après ».
Fin de l’ISF et retraite à 64 ans
Dans ce nouveau livre, Nicolas Sarkozy commence à égrainer quelques propositions et un début de programme présidentiel. Il y aura selon lui « cinq grands défis à affronter »: la vérité, l’identité, la compétitivité, l’autorité et la liberté.
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Concrètement, l’ancien président souhaite, comme le relève Le Point, le « rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées », « le passage de la retraite à 63 ans en 2020, puis à 64 ans en 2025 », « la suppression de l’ISF », « une baisse de 10% de l’impôt sur le revenu dès l’été 2017 » ou encore « une augmentation du temps de travail et de la présence des enseignants à l’école ». Il souhaite également baisser la majorité pénale à 16 ans et non plus à 18 comme aujourd’hui.
Sur le terrorisme, le candidat souhaite que « les condamnés djihadistes » soient placés en centre de déradicalisation « à leur sortie de prison », ainsi que les « individus en voie de radicalisation ». Enfin, Nicolas Sarkozy souhaite qu’aucun immigré n’entre en France sans contrat de travail.
Il cible déjà Alain Juppé
Selon les derniers sondages, la primaire se jouera entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Alors l’ancien chef de l’Etat attaque, dans son livre, les propositions du maire de Bordeaux. Et notamment le concept d »identité heureuse » que prône Alain Juppé dans son programme.
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« Il n’y a pas d’identité heureuse quand des milliers de Français nés en France, élevés en France en viennent à haïr à ce point leur patrie. Il n’y a pas d’identité heureuse lorsque les règles de la République sont à ce point bafouées. Il n’y a pas d’identité heureuse lorsqu’on accepte des accommodements « raisonnables » par souci prétendu d’apaisement », lance-t-il notamment, dans Tout pour la France.
Il livre ensuite sa vision de l’identité en promouvant l’assimilation des immigrés en France.
« Tout doit commencer par un principe simple, c’est le dernier arrivé qui doit s’adapter à ceux qui sont déjà là, pas le contraire. Le nouveau venu doit donc apprendra la langue, se conformer au mode de vie national, respecter les lois et les usages français, et aussi bien sûr aimer son nouveau pays d’adoption, écrit-il. Il doit s’assimiler, c’est-à-dire devenir français, pas seulement par la nationalité mais aussi par les valeurs, par la culture, par la façon de vivre. Nous ne sommes pas des Anglo-Saxons qui laissent vivre côte à côte des communautés qui s’ignorent ou en tout cas ne se mélangent pas. »
Entre sécurité et identité, les premières lignes du programme de ce Sarkozy candidat pour 2017 apparaissent clairement. Reste à savoir si cela réussira à convaincre les électeurs.