Monthly Archives: mars 2016

Législative partielle dans l’Aisne: Julien Dive (LR) succède à Xavier Bertrand

Le candidat du parti Les Républicains a été élu à plus de 60%, contre 38%, pour Sylvie Saillard-Meunier, la candidate du Front national. Il succédera à Xavier Bertrand à l’Assemblée nationale.

Le candidat du parti Les Républicains Julien Dive a remporté dimanche l’élection législative partielle dans la deuxième circonscription de l’Aisne devant la candidate du Front national Sylvie Saillard-Meunier.

Julien Dive a été élu député avec 61,14% des voix contre 38,86% pour Mme Saillard-Meunier lors d’un scrutin où la participation a atteint 34,25%, selon les résultats de la préfecture. Il succédera à l’Assemblée nationale à Xavier Bertrand qui a démissionné de son mandat de député pour se consacrer à la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie après son élection à la présidence de l’assemblée régionale.

« M. Dive peut (…) dire merci à l’électorat de gauche qui a reporté ses voix », a réagi Mme Sylvie Saillard-Meunier, pharmacienne et conseillère municipale à Saint-Quentin. Au premier tour, Julien Dive, ancien responsable des Jeunes populaires et maire d’Itancourt, était arrivé en tête avec 36,28% des suffrages. Il avait devancé Mme Saillard-Meunier (28,79%) et la socialiste Anne Ferreira (15,69%). Un candidat sans étiquette, Eric Norel (5,79%) était arrivé en 4e position, devançant deux candidats communistes, Gérard Brunel (3,80%) et Corinne Becourt (3,48%), puis ceux d’EELV (3,33%), LO (2,21%) et Belaïdi Lograda, sans étiquette (0,63%).

Guerre d’Algérie: Hollande répond à Sarkozy sur la date de commémoration

Le président de la République a rendu hommage ce samedi après-midi aux victimes de la guerre d’Algérie. Toute la semaine, l’opposition a critiqué le choix de la date du 19 mars.

Quand l’hommage vire au travail de pédagogie. François Hollande a justifié samedi son choix de commémorer le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie pour rendre hommage aux victimes de ce conflit. « Alimenter la guerre des mémoires, c’est rester prisonnier du passé », s’est défendu le président de la République.

« Le 19 mars 1962 ce n’était pas encore la paix, c’était le début de la sortie de la guerre, dont l’histoire nous apprend qu’elle est bien souvent la source de violence, ce qui fut tragiquement le cas en Algérie avec des représailles, des vengeances, des attentats, des massacres », a déclaré le président de la République, alors que sa décision de commémorer le 19 mars a suscité une vive polémique.

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4000 lieux ou rues au nom du 19 mars

La mèche avait été allumée du côté de l’opposition, et tout particulièrement de Nicolas Sarkozy. Le prédécesseur de François Hollande accusait de diviser sur cette question, en optant pour une date qui n’était pas acceptée par tous. Il relevait notamment que le 19 mars 1962, jour de la signature du cessez-le-feu. « Choisir la date du 19 mars, que certains continuent à considérer comme une défaite militaire de la France, c’est en quelque sorte adopter le point de vue des uns contre les autres, c’est considérer qu’il y a désormais un bon et un mauvais côté de l’Histoire et que la France était du mauvais côté ».

« Jamais une date ne pourra rassembler » toutes les situations, lui répond aujourd’hui le président de la République. « Le sens du 19 mars c’est de reconnaître toutes les victimes civiles et militaires et de reconnaître toutes les douleurs », a-t-il poursuivi, rappelant par ailleurs que 4000 lieux ou rues portent le nom du 19 mars en France.

« Alimenter la guerre des mémoires, c’est rester prisonnier du passé, faire la paix des mémoires c’est regarder vers l’avenir. C’est ce message d’unité et de paix, de rassemblement aussi que j’entendais aujourd’hui, en ce 19 mars, délivrer devant vous », a-t-il également expliqué devant le monument érigé au pied de la Tour Eiffel.

Contrairement à ce que dénonçait Nicolas Sarkozy cette semaine, le choix de la date de commémoration de la fin de la Guerre d’Algérie ne vient pas de François Hollande. C’est le Parlement, et donc les députés qui l’ont décidé il y a quatre ans.

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2017: et si c’était eux?

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« La crise c’est quand l’ancien ne parvient pas à mourir et que le neuf peine à naître ». le philosophe italien, Antonio Gramsci, avait vu juste. La crise, nous y sommes. Ce n’est plus seulement une crise économique, c’est aussi une crise morale, éthique, politique et étatique.

88 % des Français considèrent que le système démocratique fonctionne plutôt mal dans l’hexagone, pis 93 % d’entre eux jugent que les politiques n’agissent pas pour l’intérêt général. Dans le même temps, ils sont une écrasante majorité (96%) à souhaiter des élus plus souvent issus de la société civile. Voilà trois des nombreux enseignements issus de l’étude Ipsos Sopra Stéria pour l’association Lire la société publiée dans Le Monde daté du samedi 12 mars.

Preuve supplémentaire que le divorce entre les Français et leurs représentants est consumé. Preuve supplémentaire que l’émergence d’un homme ou d’une femme qui se présenterait à la présidentielle, sans être membre d’un parti politique installé et qui mettrait en avant un collectif, pourrait sans aucun doute émerger dans la bataille.

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Cette volonté de sortir des errements passés, des logiques personnelles et des logiques de partis est actée. Plusieurs évènements récents actent d’ailleurs cette idée. En vrac : engouement nouveau pour l’idée de tirage au sort, montée en puissance de plusieurs mouvements citoyens iconoclastes comme les Zèbres animé par l’écrivain Alexandre Jardin. Son crédo est simple : il dit : laissez-nous faire. De même, le communicant proche de Martine Aubry, fondateur de l’Important.fr, Claude Posternak a lancé récemment « La Transition » qui regroupe plusieurs membres de la société civile pour faire émerger des solutions nouvelles « hors des partis ».

Plus largement, aux dernières élections européennes de 2014, Nouvelle Donne mouvement citoyen grimé en parti a réussi un score de plus de 3% alors même qu’il avait été créé quelques mois seulement avant le scrutin. A l’étranger, le Mouvement 5 Stelle de Beppe Grillo en Italie, ou Podemos en Espagne sont aussi des symboles de cet étouffement ressenti par l’électorat. Même Jean-Luc Mélenchon souhaitait dans un livre récent « qu’ils s’en aillent tous ».

Dans une moindre mesure, la popularité d’Emmanuel Macron vient montrer à quel point les Français sont las des anciennes formes d’engagement politique. Le ministre de l’économie profite de son personnage hors du PS, mais aussi de son aspect nouveau et neuf dans le marigot politicien. Ces nouvelles formes d’action politiques viennent s’ajouter au mouvement « #Onvautmieuxqueça » des Youtubeurs contre la loi Travail et au million de pétitionnaires de la plateforme Change.org contre ce projet gouvernemental.

A l’heure de la multitude, et de la culture de l’horizontalité, le choc est immense avec la culture monarchique verticale de la Vème République. Cette République au sein de laquelle le collectif donne mandat, une fois tous les 5 ans, à un homme pour qu’il résolve tous les problèmes de la nation. Cette république où finalement l’unité du pouvoir n’appartient qu’à une seule personne : le Président.

Évidemment, les partis sont toujours actuellement les outils de la conquête du pouvoir mais jamais l’émergence d’un autre type de personnalité n’a été autant possible.

Alors évidemment, la question suivante est : qui ?

Monsieur X

Capture d’écran 2016-03-18 à 17.45.10En novembre 1963, deux ans avant l’élection présidentielle de 1965, L’Express avait lancé la fameuse campagne de soutien à Monsieur X. Pendant plusieurs mois, le journal avait soutenue des valeurs, des idées à l’opposé de celles défendues par le général de Gaulle. Alors que la guerre d’Algérie vient de se terminer et que la France vit un entre-deux, l’idée est de faire émerger une nouvelle forme de politique. Au final, les idées étaient placées avant l’homme qui était sensé les porter, en l’occurrence : Gaston Deferre. A l’heure où ces lignes sont écrites, un homme ou une femme, que l’on ne connaît pas encore peut émerger. Sur des idées, grâce à la démocratie numérique. Ce serait inédit, mais jamais les conditions ont été aussi propices.

Ensuite, trois autres personnalités – ayant déjà des engagements politiques affirmés mais décalés – pourraient bien sortir du bois durant cette campagne et rencontrer.

Alexandre Jardin

Capture d’écran 2016-03-18 à 17.42.54L’écrivain est certainement le plus improbable de cette liste. Mais son mouvement Les Zèbres est déjà fortement constitué et manie très bien les possibilités offertes par le numérique.

Si l’objectif est plutôt de mettre en valeur les initiatives positives de la population française, pourquoi ne pas imaginer que Jardin décide d’aller plus loin ?

Nicolas Hulot

Capture d’écran 2016-03-18 à 17.41.50C’est évidemment le nom le plus attendu. A chaque période présidentielle le nom de l’ancien présentateur d’Ushuaïa revient inévitablement. Echaudé par sa cuisante défaite contre Eva Joly lors de la primaire écolo en 2011, Hulot dit qu’il n’ira pas à la primaire de la gauche en passe de s’organiser. Soit.

Hulot a cependant tous les atouts pour être cette personnalité différente, à la marge des partis traditionnels, qui créerait la surprise durant une présidentielle.

Son handicap est toutefois de taille : il n’aime pas vraiment faire campagne, et l’arlésienne Hulot est telle qu’il ne serait pas tant surprenant que cela de le voir seulement faire de l’agitprop durant la campagne.

Pierre Larrouturou

Capture d’écran 2016-03-18 à 17.43.32Inattendu et pourtant crédible. Pierre Larrouturou, économiste, proche de Michel Rocard et de Stéphane Hessel, agitateur d’idées depuis plus de 20 ans, pourrait bien être la personnalité de la campagne qui s’annonce. Pour au moins trois raisons : il était l’un des seuls à avoir prévu la crise financière de 2008, et à avoir annoncé l’effondrement de l’économie chinoise. De plus, Larrouturou fourmille d’idées pour résoudre la crise et changer de façon d’envisager notre rapport à la croissance. De plus, deuxième atout, Larrouturou a crée Nouvelle Donne, en a fait un mouvement nouveau, fort de diverses expériences et horizons et a atteint contre toute attente les 3% aux Européennes de 2014 après quelques mois d’existence seulement.

Mieux, Nouvelle Donne compte quelque 8000 adhérents et est présent aux comité d’organisation de la primaire de la gauche. De quoi se mettre en branle si Larrouturou décide d’y aller. Enfin, Larrouturou est nouveau sans être inexpérimenté. Il sait parler devant une caméra, faire monter l’enthousiasme dans une salle et connaît bien les arcanes du pouvoir.

La dernière inconnue ? Le système actuel laissera-t-il une personnalité nouvelle sortir du lot ? Rien est moins sûr. Et pourtant la population, elle, y est prête.

« Libre », « con », « intéressant »: ce que les politiques français pensent de Trump

Entre relatif enthousiasme et profond rejet, Donald Trump ne laisse pas indifférent la classe politique française et notamment la droite et l’extrême droite, particulièrement divisées à son sujet.

Donald Trump ne laisse personne indifférent. Il n’y a donc pas de raisons qu’il en aille autrement pour les hommes et femmes politiques français. Beaucoup se sont déjà exprimés sur le trublion de la vie politique américaine. Entre sidération et fascination, les réactions varient largement. Mais plus les personnalités penchent à droite, plus elles ont tendance à s’enthousiasmer pour le milliardaire anti-establishment.

Jean-Marie Le Pen: « Que Dieu le protège! »

Pour Jean-Marie Le Pen, c’est un franc enthousiasme, exprimé sur Twitter:

Nicolas Dupont-Aignan: « Il dit des choses qui méritent d’être écoutées »

Sur BFMTV, le président de Debout La France, qui vient de se déclarer candidat à la présidentielle française, estime que « le succès de Trump illustre le ras-le-bol des classes populaires ». « Quand, trop longtemps vous imposez à un peuple des inégalités, quand trop longtemps vous oubliez ce que vivent les gens, il y a un moment où des personnalités hautes en couleurs et parfois excessives qui en profitent. Pour autant, il dit des choses qui méritent d’être écoutées. Je pense, par exemple, au contrôle des frontières, au protectionnisme… »

Marion Maréchal-Le Pen: « Intéressant »

Sur France Inter, la députée du Vaucluse estime que « le tonitruant Trump a au moins quelque chose qui me paraît intéressant, et qui touche directement les intérêts français, c’est sa politique internationale, à savoir plutôt un retour à l’isolationnisme américain, son refus de l’ingérence intempestive et de l’interventionnisme à tous crins, le fait qu’il accepte, qu’il veuille, travailler avec la Russie, avec un certain nombre de pays comme l’Iran… » « Je pense que c’est un rééquilibrage des pouvoirs , l’acceptation d’un monde multipolaire, et de ce point de vue-là, ça m’apparaît intéressant. »

Questionnée sur la proposition de Donald Trump d’interdire l’entrée des musulmans sur le territoire américain, Marion Maréchal-Le Pen répond: « Ça, c’est stupide, ça paraît d’ailleurs complètement infaisable ». Mais ajoute qu’il est « difficile de se prononcer [sur les sujets nationaux américains] ». « Souvenez-vous de Reagan, qui était présenté comme le cow-boy complètement benêt… Je me méfie des médias français qui ont souvent tendance à caricaturer, à sortir des phrases, à les faire un peu mousser… Donald Trump, s’il était à ce point idiot et scandaleux, ne serait pas là où il est quand même… »

Nicolas Bay: « Moins caricatural que la façon dont il est présenté »

Pour le secrétaire général du FN, Donald Trump « a une expression exubérante qui peut faire peur en France ». « Mais, poursuit-il, rapporte Le Monde, Trump est moins caricatural que la façon dont il est présenté. Quand on voit la campagne américaine, on se dit que les propos sont beaucoup plus libres. Il y a une police de la pensée en France qui n’existe pas aux Etats-Unis. »

Robert Ménard: « Je pense que Marine Le Pen devrait le rencontrer »

Pour le maire de Béziers, élu avec le soutien du Rassemblement Bleu Marine, « Donald Trump dit avec les mots des gens ce que les gens ressentent, c’est important ». « Son côté iconoclaste est salvateur, confie-t-il au Scan du Figaro. Ses questions brutales, sans langage technocratique, font du bien. » Un modèle pour la France? « Je ne sais pas, les situations sont différentes. Mais il est certain que nous partageons une même angoisse migratoire avec les États-Unis. En tout cas je pense que Marine Le Pen devrait le rencontrer, car ses constats et sa sensibilité sont très proches de ceux de la droite patriote. »

Florian Philippot: « Il est libre, il n’est pas aux ordres »

Pour le vice-président du FN, Donald Trump n’est « pas un modèle [pour le FN]. « Je n’ai pas l’habitude de trouver des modèles à l’étranger, je les trouve plutôt dans l’histoire de France. Il dérange l’establishment américain, notamment parce qu’il est libre, il n’est pas aux ordres du complexe militaro-industriel et de la grande finance […], ceux qui veulent que nous allions faire des guerres en permanence », a-t-il salué lors de l’émission Questions d’Info (LCP, AFP, France Info, Le Monde). « Il y a des choses intéressantes chez Trump sur la politique étrangère, qui me paraît plus réaliste: il reconnaît les fautes de l’Irak, contrairement à ses compétiteurs », il veut une politique « moins belliqueuse que Clinton », estime-t-il.

Laurent Wauquiez : « Clair dans ce qu’il exprime »

Interrogé aux Quatre Vérités sur France 2, le vice-président du parti Les Républicains estime que Donald Trump « est révélateur de quelque chose, qu’aujourd’hui dans les démocraties, les citoyens ne veulent plus avoir des gens qui leur disent ce qu’ils ont le droit de penser et ce qu’ils ont le droit de dire ». « Ce qui séduit chez Donald Trump, c’est quelqu’un qui a une forme de parole très directe, aborde un certain nombre de thèmes qui jusqu’ici étaient plutôt tabouisés, et qui est clair dans ce qu’il exprime. »

Un modèle? « Non, ce n’est pas un modèle mais je pense que ça dit quelque chose, répond le député de Haute-Loire. Les gens globalement dans les démocraties ne veulent plus de filet d’eau tiède. Ils ne veulent plus d’une espèce de politique insipide qui dit à chacun ce qu’il a envie d’entendre. Ils veulent des choses qui ont un peu plus de caractère et de colonne vertébrale. » Donald Trump peut-il « inspirer » Laurent Wauquiez? « Oui, reconnaît l’intéressé. Et puis surtout, je pense que effectivement cette politique qui en France, depuis trente, quarante ans, pratique le filet d’eau tiède, on en dit le moins possible, on met sous le tapis toute une série de sujets, je pense que ça peut nous amener dans le mur. »

Nicolas Sarkozy: « Un sentiment très mitigé »

Mercredi, lors d’un échange avec des internautes sur sa page Facebook, le président du parti Les Républicains, a affirmé qu’il avait « un sentiment très mitigé s’agissant de Donald Trump ». « D’un côté, on est effrayés par ce qu’il dit et on finit par espérer qu’il ne pense pas tout ce qu’il dit. D’un autre côté, il traduit le rejet d’une pensée unique qui stérilise le débat aux Etats-Unis comme en France. » Selon l’ex-chef de l’Etat, « à force d’empêcher le débat, on finit pas pousser à l’expression du populisme et de la démagogie. Voilà pourquoi il ne faut pas craindre le débat ».

Hervé Mariton: « Outrancier »

Le député de la Drôme, pourtant fervent atlantiste, qualifie dans Le Figaro Donald Trump d' »illuminé », d’ « outrancier », et considère que son succès est aussi « la sanction de la faiblesse du reste de l’offre politique ».

Alain Juppé: « Heureusement on est encore en France »

Devant des étudiants d’Assas le 23 février dernier, le candidat à la primaire de la droite a pris Donald Trump comme contre-modèle, rapporte L’Obs. « Il y a une inquiétude sur la place de la religion musulmane en France, mon but c’est de cheminer vers l’identité heureuse. Sinon quoi? Il y a 4 ou 5 millions de musulmans en France. On va faire quoi? Les virer? Ça, c’est le programme de Mister Donald Trump. Heureusement on est encore en France. » Pour son soutien Jean-Pierre Raffarin, Donald Trump « fait une course aux extrêmes et, finalement, cherche à renforcer son noyau dur plutôt qu’à rassembler le pays ».

François Fillon: « Ses valeurs sont aux antipodes des miennes »

Dans une récente interview à Paris-Match, l’ancien Premier ministre qualifie Donald Trump de « motif d’inquiétude sur le leadership américain ». « Je suis déjà préoccupé par l’emprise exorbitante des Etats-Unis sur la vie des entreprises européennes. Je suis critique sur l’action du président Obama notamment au Proche-Orient et vis à vis de la Russie. Mais la perspective de voir ce Monsieur Trump dont les valeurs sont aux antipodes des miennes, accéder à la présidence des Etats-Unis, n’est absolument pas un motif de fascination. »

Jean-Luc Mélenchon: « Un con »

Sur Twitter, le leader du Front de gauche a évoqué deux fois Donald Trump. Une fois pour dire qu’il représentait « une gigantesque tromperie », l’autre pour le qualifier de « con ». Son entourage estime toutefois, rapporte le Huffington Post, que « Bernie Sanders et même Donald Trump à sa manière bousculent les vieux partis. Partout, un vent nouveau se lève et il faut que cela se traduise aussi dans notre pays ».

Notre-Dame-des-Landes: un référendum « au mois de juin », annonce Manuel Valls

Le Premier ministre a annoncé qu’un référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Lande sera organisé « au mois de juin » avec « les électeurs du département de la Loire-Atlantique ».

Le sort de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes fixé en juin? Le Premier ministre Manuel Valls a en tout cas promis qu’un référendum sera organisé « avant l’été, au mois de juin ». Ce vote sera ouvert aux premiers concernés: « les électeurs du département de la Loire-Atlantique », a-t-il ajouté.

Ce référendum, dont le principe a été annoncé par François Hollande à l’occasion du remaniement gouvernemental le 11 février, sera donc limité aux seuls habitants de la Loire-Atlantique « parce que c’est le département qui est le plus concerné par l’impact, l’impact écologique notamment (…) et en partie économique », a expliqué le Premier ministre sur RMC.

Ayrault remporte une victoire face à Royal

Selon un sondage Ifop pour Europe 1 et i>Télé publié le 3 mars dernier, le résultat serait en faveur du oui, puisque 58% des habitants de ce département seraient pour le projet d’aéroport. A l’inverse, près de 39% s’y opposeraient et 10% ne se prononceraient pas.

Dans le détail, le sondage montrait toutefois que l’argument écologique pèserait moins lourd que l’argument économique. Les opposants à l’aéroport le trouvent « inutile » à 59%, et seuls 19% d’entre eux jugent qu’il « aura des conséquences néfastes sur l’environnement ». Les sympathisants d’EELV sont logiquement surreprésentés dans cette catégorie: 85% d’entre eux sont opposés au projet.

De leur côté, 56% des sondés approuvent le projet d’aéroport car il permettrait, selon eux, « d’améliorer l’économie en Loire-Atlantique » et permettrait « de créer des emplois ». 22% d’entre eux donnent la priorité à la réduction des « nuisances actuellement subies par les habitants de Nantes survolés par les avions ».

Derrière la loi El Khomri se cachent les tactiques électorales de Hollande et Valls – L’édito de Christophe Barbier

Par Christophe Barbier, publié le 14/03/2016 à 16:16

François Hollande et Manuel Valls présentent la version révisée de la loi Travail. Cette manoeuvre « Hollando-Vallsienne ». Il ne s’agirait pas, à un an de la Présidentielle, d’ouvrir une énorme crise. Hollande doit préserver ses chances pour 2017 et Valls ne veut pas écorner son image en vue de 2022. L’édito de Christophe Barbier.

La France a-t-elle décoré le prince d’Arabie saoudite à sa demande?

Le magazine Causette publie un échange de courriels diplomatiques sur les coulisses de la remise de la Légion d’honneur au prince héritier d’Arabie saoudite. Il en ressort que cette remise aurait été faite pour lui permettre de « renforcer sa stature internationale ».

Il aurait souhaité « renforcer sa stature internationale ». D’après le mensuel Causette, c’est à la demande de l’Arabie saoudite que la Légion d’honneur aurait été remise le 4 mars en catimini au prince héritier Mohammed ben Nayef. Le magazine a publié vendredi une série de courriels diplomatiques qui donnent l’impression que Paris s’est plié à une demande de Ryad.Interrogées après la diffusion de ces échanges entre diplomates français, les autorités françaises n’ont ni démenti ni confirmé leur teneur, se refusant à tout commentaire.

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« Je sais que certains s’interrogent sur l’opportunité de décorer maintenant le prince héritier (…) Certes, le royaume n’a pas bonne presse », écrit l’ambassadeur de France à Ryad dans un email envoyé à des conseillers à l’Elysée et au Quai d’Orsay et mentionné par le magazine Causette. « Aucune raison de ne pas le faire : il faut que ce soit discret vis-à-vis des médias mais sans dissimulation », lui est-il répondu dans un courriel attribué au directeur Afrique du Nord/Moyen-Orient du Quai d’Orsay.

« Lutte contre Daech et partenariat économique »

« Si nous ne le faisons pas, ce sera vu comme un camouflet, et, si on nous interroge, on répondra lutte contre Daech et partenariat économique et stratégique. Rajoutons, pour faire bonne mesure, des éléments droits de l’Homme dans les éléments de langage bien sûr », poursuit-il. La décision de décorer Mohammed ben Nayef est prise quelques heures plus tard, après le feu vert du président François Hollande, selon d’autres échanges de courriels avec son conseiller pour le Moyen-Orient.

La remise de la Légion d’honneur au responsable saoudien s’est déroulée le 4 mars au palais de l’Elysée mais la présidence française ne l’a confirmé que le 6 mars en réponse à une question de l’AFP. Entre-temps, l’agence de presse saoudienne SPA en avait fait état. Dès la révélation de cet événement, les critiques ont fusé chez des politiques de droite et de gauche et sur les réseaux sociaux, en raison du bilan en matière de droits de l’Homme de l’Arabie saoudite, qui a procédé depuis le début de l’année à 70 exécutions capitales et est aussi très critiqué pour la guerre au Yémen, ou son rôle dans la diffusion de l’idéologie wahhabite dans le monde.

La loi El Khomri, la goutte d’eau qui fait enrager les jeunes

Manuel Valls a reçu ce matin les principales organisations représentatives des lycéens et des étudiants. Ils n’ont pas caché leur déception à l’issue de cette rencontre, réaffirmant leur volonté de poursuivre leur mouvement. L’issue ne pouvait être différente.

Ils ont finalement bien été reçus par Manuel Valls et Myriam El Khomri. Ce vendredi matin, les principales organisations représentatives des lycéens et des étudiants ont été invités à dialoguer à Matignon pour débattre du contenu de la réforme du code du travail. La contestation autour de ce texte, d’abord essentiellement portée sur Internet, a pris une nouvelle forme mercredi lorsqu’elle s’est retrouvée dans la rue.

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Mais alors que les positions des syndicats de salariés sont désormais claires, difficile de savoir ce qui a réellement poussé cette jeunesse à manifester. Leurs revendications sont finalement peu relayées. L’Express les a contactés après leur rendez-vous pour tenter d’en savoir plus.

Nouveau coup de pression

Tous les syndicats contactés par L’Express ont bien l’intention de se servir de la manifestation de mercredi pour faire entendre leur voix. Au total, ils étaient entre 240 000 et 500 000 ce jour-là à battre le pavé pour réclamer le retrait du texte. « Un demi-million de personnes, ce n’est pas rien, se félicite Zoïa Guschlbauer, présidente de la Fidl, un syndicat lycéen.

La fronde gronde de plus en plus dans les établissements. » Elle se dit « plus que mécontente » après l’entretien qui a eu lieu dans la matinée. « Manuel Valls a tenu un discours paternaliste, en essayant de nous expliquer par A+B que cette loi n’était pas néfaste à la jeunesse. Mais nous connaissons notre sujet. Nous savons pourquoi ce texte précarise les jeunes, les salariés. »

Cette déception est partagée par l’ensemble des représentants reçus à Matignon. Naïm Schili, vice-président de l’Union nationale lycéenne, estime lui aussi ne pas avoir obtenu d’avancées. La quasi-totalité des syndicats appelle à renforcer la mobilisation dès le 17 mars, une semaine avant que le projet de loi ne soit présenté.

« Contradiction avec ce dont les jeunes ont besoin »

En s’attardant sur leur discours, il est évident que les revendications étudiantes dépassent sensiblement la question du code du Travail. La loi El Khomri est un point d’appui, une étincelle qu’ils espèrent suffisamment vive pour allumer la mèche. « L’esprit de ce texte est en totale contradiction avec ce dont les jeunes ont besoin, poursuit la présidente de la Fidl. Il s’agit de défendre une idée simple: oui je fais des études, et oui je veux travailler dans de bonnes conditions. »

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« François Hollande disait vouloir faire de la jeunesse une priorité. Le sujet aujourd’hui, c’est comment avoir une éducation de qualité, avec quels moyens. De plus en plus de jeunes quittent le système éducatif sans le moindre diplôme, dénonce Naïm Schili. 80% des jeunes travailleurs exercent un emploi précaire. Avec Manuel Valls, nous sommes au moins tombés d’accord sur un constat, c’est qu’il faut faire quelque chose pour la jeunesse. » Reste à s’entendre sur la méthode, ce qui est loin d’être gagné.

La Fage, le réformisme étudiant

A l’issue de son entretien, le Premier ministre a promis de « corriger, rectifier, changer ce qui doit l’être, lever les ambiguïtés et répondre aux interrogations qui se sont fait jour ». Ce message, au mieux, n’a trouvé écho qu’aux oreilles d’Alexandre Leroy, président de la Fage. Ce syndicat étudiant dénote quelque peu avec ses camarades, préférant poursuivre les discussions. « Une grande partie de la jeunesse aspire à dialoguer autrement, on est allé au fond des choses ce matin. La loi El Khomri n’est pas acceptable en l’état. Il faut revenir sur les indemnités prud’homales, les licenciements économiques, le temps de travail aux apprentis, et sur le pouvoir conféré aux chefs d’entreprises pour échapper aux 35 heures. »

S’il n’apprécie pas trop que l’on fasse le parallèle entre la Fage et la CFDT, difficile d’y échapper. Pendant que ses camarades réclament un retrait encore illusoire en l’état, le mouvement d’Alexandre Leroy est aujourd’hui le seul syndicat à reconnaître des « points positifs » dans la loi El Khomri. « Le compte personnel d’activité peut devenir l’outil de protection sociale du XXIe siècle. Il faut pour cela aller plus loin dans les droits qui y sont attachés, et c’était la teneur de notre discours aujourd’hui. » Il va même jusqu’à citer la création du droit à la déconnexion. Mais il prévient: « Si l’on s’aperçoit lundi [jour des annonces des modifications apportées au texte, NDLR] que c’est rentré d’une oreille pour sortir de l’autre, alors nous nous joindrons au mouvement du 17 mars. » La mobilisation étudiante serait alors unitaire.

Who benefits from life?

The increase in life expectancy, a constant element in the history of mankind for two hundred years, is obviously good news. Though very unequal, it reflects a reduction in newborn and maternal mortality and enables those benefiting from a publicly funded health care system and education to live long enough to produce the necessary wealth for pension financing for previous generations and the education of future generations.

The constantly increasing life expectancy, which is likely to continue, will have a clear impact on the ongoing restructuring of our societies, impact whose outlines are still unclear.

First, it will lead to a shift in our perception of age: while in the XIX century a 30-year-old woman was considered old and had to give up any romantic relationship, there is no longer any time-limit on love today; and it will soon become possible to live long enough to enjoy the company of one’s grandchildren and even great-grandchildren.

There are, however, other dimensions, more uncertain, that soon will need to be taken into account: first, we can expect to work longer before retirement, in order to finance a much longer retirement. Thus, someone who can live long enough will consume, during the extra years, what he would have passed on to his young heirs in former times: the increase in life expectancy thus will act, and already acts as a tax on inheritance, making it more difficult for young people the purchase of an apartment or business assets.

More broadly, for society as a whole, the increase in life expectancy is bound to require changes in the way we think about our collective value system and social organization.

Politically, it will give almost absolute power to the elderly, who will be the most numerous. Since old people will have no interest in inflation, this will make it more difficult for young people to borrow money. Similarly, since seniors will be reluctant to relinquish their positions and privilege, the number of places available for the younger ones will be reduced, which will push them towards the process of entrepreneurship, or into exile, or into despair. Economically, seniors will push to ensure that new products and services meet their own needs above all: health, reorganization of housing, transport, and entertainment…

Militarily, this will decrease the offensive capability of rich nations, where people will live the longest, because propensity for sacrifice decreases with the remaining life of individuals; which will lead, and already leads these nations to make war only from a distance, against fighters whose earthly life, in their own eyes, has less value.

To make the most of this evolution, we will have to alter drastically our values. And first, to admit that

adolescence extends to age 30 and youth to age 40; that it is normal to work and have children up to the age of 70 and to live out an active retirement up to the age of 90 at least.

We are far from being prepared. If this is not being done, then it will start a conflict between those who will be comfortably installed in power for another half a century, and others, who will have access to nothing; they will come from our wealthy districts, our urban suburbs, and the Sahel, to overturn this world of elderly, pathetically self-proclaimed young for life.

j@attali.com

Le dîner du Crif: avec Hollande, Valls, Vallaud-Belkacem, Sarkozy, Juppé etc.

Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France, qui réunira lundi soir 800 personnes, sera présenté pour la dernière fois par Roger Cukierman. L’antisémitisme en France devrait être l’un des principaux sujets abordés.

En trente ans, le dîner annuel du Crif est progressivement devenu un rendez-vous politique incontournable. Pour preuve, il réunira, lundi 7 mars au soir, 800 personnes dont tous le gratin politique. De François Hollande à Manuel Valls mais aussi Bernard Cazeneuve -ministre de l’Intérieur-, Najat Vallaud-Belkacem -Education-, Emmanuel Macron -Economie- sans oublier la maire de Paris Anne Hidalgo mais aussi Nicolas Sarkozy et au moins trois candidats déclarés à la primaire de la droite, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire.

A LIRE >> Dîner du Crif: « Encore plus mondain que d’habitude! »

Ce 31e dîner, organisé dans un hôtel parisien, sera organisé -pour la dernière fois- par Roger Cukierman, 79 ans. Son successeur à la tête de la vitrine politique de la première minorité juive d’Europe -un demi-million en France-, doit être élu en mai.

L’antisémitisme existe toujours en France

Ce rendez-vous « républicain », selon Roger Cukierman, prend la forme d' »un dialogue entre le président de la République et les dirigeants de la communauté juive où nous pouvons exprimer nos sentiments et nos préoccupations ».

Nul doute que, quatorze mois après la tuerie de l’Hyper Cacher -quatre morts- et dix ans après l’assassinat barbare d’Ilan Halimi, le niveau préoccupant de l’antisémitisme en France sera au centre des discours. « Les actes antisémites continuent, les chiffres de 2015 sont pratiquement au même niveau que 2014 », déplore le président du Crif, citant un rapport du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ).

Le Conseil français du culte musulman sera présent

Fait important cette année, et contrairement à l’an dernier, Roger Cukierman devrait faire le plein des représentants religieux, y compris ceux du Conseil français du culte musulman (CFCM). Ces derniers avaient boudé le dîner 2015 après une déclaration du président du Crif le jour même sur Europe 1 attribuant « toutes les violences » antisémites aux « jeunes musulmans ».

Un an plus tard, les relations entre le Crif et le Conseil du culte musulman semblent apaisées. « Depuis l’arrivée à la tête du CFCM d’Anouar Kbibech (à l’été 2015, NDLR), nous avons vraiment le sentiment que les choses ont changé », lançait Roger Cukierman lors d’un récent débat des Amis du Crif, en se réjouissant que le nouveau dirigeant musulman parle « beaucoup plus clair » que son prédécesseur, Dalil Boubakeur.

En revanche, les responsables politiques soupçonnés de prêter une oreille complaisante aux campagnes anti-israéliennes n’ont pas été conviés au dîner, à l’instar de ceux du Front de gauche, qui en réponse accusent souvent le Crif de « communautarisme ». De même, personne au Front national n’a reçu de carton d’invitation.

Le gouvernement a lancé en 2015 un plan à 100 millions d’euros de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, et renforcé la protection des quelque 700 écoles, synagogues et centres communautaires.