Multiple champion du monde de kick-boxing, Jérôme Le Banner évoque pour L’Express ses entraînements au Havre avec le nouveau Premier ministre Édouard Philippe.
« Il frappe très fort, il est pugnace et il n’a pas peur de prendre des coups. » Non, Jérôme Le Banner, multiple champion du monde de kick-boxing et de muay-thaï, ne parle pas de son prochain adversaire, mais bien d’Édouard Philippe, nommé lundi à Matignon par Emmanuel Macron. Comme le président de la République, fervent supporter de l’Olympique de Marseille, le nouveau Premier ministre confesse un penchant pour le foot. Mais il est surtout un amateur de boxe qui n’hésite pas à s’entraîner avec Jérôme Le Banner, 44 ans, légende vivante de la discipline.
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Les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois le 30 mai 2014 au Havre, la ville dont Édouard Philippe est le maire depuis 2010 et où Jérôme Le Banner a enfilé ses premiers gants. Ce jour-là, le fidèle lieutenant d’Alain Juppé se rend à la salle de spectacle Docks Océane pour assister à un combat de kick-boxing du Français. « Je pense que ça lui a plu et que ça lui a donné envie de s’y mettre », souffle Le Banner.
« On voyait qu’il était motivé »
En réalité, c’est un événement tragique qui poussera le numéro 1 du gouvernement à monter sur le ring. « Quand j’étais petit, j’étais plutôt maigrelet, je n’aimais pas du tout la castagne. Mon truc, c’était plutôt les livres, j’avais de bonnes notes à l’école, expliquait-il, récemment à LCI. Je m’étais dit que j’aimerais bien essayer (…) et puis quand mon père est mort, j’avais besoin de taper sur quelque chose, donc j’ai commencé à en faire. » Jusqu’à devenir l’un des piliers de la salle, en 2015. « Il a commencé à s’entraîner régulièrement, entre deux et trois fois par semaine. On voyait qu’il était motivé parce qu’il venait à 7h » salue Jérôme Le Banner.
« S’il met autant de rage dans sa nouvelle mission que sur le ring, les Français peuvent être sereins. Il aime aller au combat, il a un talent pour l’esquive et ses uppercuts font mal. Il a aussi une très bonne droite », détaille Jérôme Le Banner, très élogieux à l’égard de l’élu des Républicains, qui est revenu sur cette passion lundi lors du journal télévisé de 20h de TF1. « J’essaie de pratiquer la boxe, je le fais avec sérieux et détermination. J’aimerais pouvoir continuer », a-t-il expliqué.
« C’est un sport qui permet de contrôler son souffle, sa peur, sa force et sa rage », poursuit le nouvel hôte de Matignon, une illustre maison où l’un de ses prédécesseurs, Manuel Valls, avait aménagé une salle de boxe lors de son passage de mars 2014 à décembre 2016. « J’espère qu’il pourra trouver un peu de temps pour continuer à progresser », note Le Banner, qui assure qu’Édouard Philippe ne lui a jamais demandé de retenir ses coups lors de leurs séances d’entraînement.
« Il saura se défendre »
« Il souhaitait simplement que j’évite de frapper son visage, il n’avait pas envie de retourner à la mairie avec un oeil au beurre noir, ce qui peut se comprendre », s’amuse celui qui a remporté plus de 60 matchs par KO au cours de sa carrière et qui ne manque pas de faire un parallèle entre la boxe et la politique. « Comment s’appelle le mouvement d’Emmanuel Macron? C’est La République en Marche, non? Ça tombe bien parce qu’Édouard Philippe va toujours de l’avant pendant un combat. Si ça chauffe dans les couloirs de l’Elysée, je ne me fais aucun souci pour lui, il saura se défendre », prédit Jérôme Le Banner.
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« Même moi, il m’a parfois mis en difficulté. Je me souviens d’une séance où il m’avait impressionné. J’avais voulu faire le malin en ne mettant pas de casque. Je l’avais vite regretté, il avait envoyé de sacrés coups. Quand il démarre le moteur, il est vraiment difficile à arrêter », poursuit-il. Des qualités confirmées par Madjid Nassah, entraîneur de Jérôme Le Banner et qui a lui aussi échangé quelques droites avec Édouard Philippe au Havre.
« Il a beaucoup d’envergure ce qui lui permet d’atteindre l’adversaire à distance. C’est un sportif très déterminé qui n’hésite pas à affronter les difficultés », confiait-il en février 2015 sur le site Normandie-actu au sujet de son ancien poulain, qui avait révélé à L’Opinion être fasciné par Mohamed Ali. ‘Il a un truc incroyable, c’est sa légèreté alors qu’il est un poids lourd. C’est un spectacle de le voir boxer. C’est incroyable ce qu’il arrive à faire. Il évite les coups, il a des feintes », expliquait-il en août 2015. A lui d’appliquer les mêmes recettes face à l’opposition. Mais en costume-cravate, cette fois-ci.
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