L’ancien chef de l’Etat a demandé à consulter des documents en marge de l’enquête sur le trafic de drogue: son nom est apparu dans plusieurs rapports non accessibles au public. Vendredi, le Conseil d’Etat l’a débouté. Une plainte contre X pour « violation du secret de l’instruction et recel » va être déposée.
Nicolas Sarkozy veut toujours accéder aux rapports confidentiels de l’affaire Air Cocaïne. Vendredi, le Conseil d’Etat a débouté l’ancien président de la République, alors qu’il demande à consulter des documents judiciaires le concernant, dans le cadre de l’enquête sur ce vaste trafic international de drogue passée par la République dominicaine.
Ce dimanche, Me Thierry Herzog, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat, revient à la charge. Il a annoncé dans le Journal du Dimancheson intention de déposer plainte contre X pour « violation du secret de l’instruction et recel », visant implicitement l’ancien procureur général d’Aix-en-Provence et le ministère de la Justice.
Des documents administratifs particuliers
Au coeur de l’affaire, il y a les rapports du parquet général aixois à la chancellerie concernant Air Cocaïne. Estimant que dans ce dossier, des investigations ont été indûment réalisées sur son téléphone, Nicolas Sarkozy réclame la communication de ces rapports adressés à Christiane Taubira, et vraisemblablement ensuite à l’Élysée et à Matignon.
Vendredi, le Conseil d’Etat a estimé, selon un communiqué, que ces documents ne « constituaient pas des documents administratifs » éventuellement communicables.
Dans ces rapports qui transitent par la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice, les magistrats « prennent position sur la conduite des dossiers » et mentionnent les instructions qu’ils donnent éventuellement, explique la plus haute juridiction administrative. Or, ces caractéristiques empêchent de les ranger dans la catégorie des documents administratifs consultables par le public.
« Nous ne lâcherons jamais »
Le nom de l’ancien président est apparu en marge du dossier Air Cocaïne. Lors d’une perquisition dans les locaux de la société de transport aérien SNTHS, impliquée dans ce trafic, les enquêteurs avaient découvert des factures adressées à Lov Group, dont trois concernaient des vols en jet privé de Nicolas Sarkozy, fin 2012 et début 2013. Mais l’ancien chef de file des Républicains veut savoir précisément de quoi il retourne.
« Cette affaire est un parcours du combattant mais nous ne lâcherons jamais », confie Me Herzog au JDD. Cela fait maintenant deux ans que Nicolas Sarkozy demande à accéder à ces dossiers.
PRÉSIDENTIELLE >> Inscrivez-vous pour recevoir en temps réel les résultats de votre ville