Invité samedi soir de l’émission de Laurent Ruquier, le candidat du NPA Philippe Poutou venait notamment défendre l’interdiction des licenciements. Mais la question n’a pu être abordée qu’au bout d’un long fou rire des chroniqueurs et des invités.
Depuis sa première candidature à l’élection présidentielle de 2012, Philippe Poutou a régulièrement confié ne pas être à son aise sur les plateaux de télévision. Un ressenti qui ne devrait pas s’améliorer après son passage sur le plateau de l’émission On n’est pas couché, samedi 25 février. Venu défendre son programme, et alors qu’il peine à réunir ses 500 signatures, le candidat a eu toutes les peines du monde à s’exprimer sur un de ses sujets de prédilection: l’interdiction des licenciements.
La faute à la chroniqueuse Vanessa Burggraf, qui, voulant demander des explications sur ce point du programme du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), s’est complètement emmêlée les pinceaux. « Comment est-ce qu’on impose à un patron… euh, les licenciements? », a interrogé l’ancienne journaliste de France 24, provoquant l’hilarité des invités et les applaudissements du public. Prise d’un fou rire, la journaliste s’est montrée incapable de poser convenablement sa question.
« Tu parles peut-être au prochain président de la République »
Laurent Ruquier a tenté de venir au secours de Philippe Poutou en intervenant: « Déjà qu’il n’a pas beaucoup de temps de parole ». Yann Moix, lui, s’est montré plus sarcastique en lançant à sa collègue: « Mais enfin tu parles peut-être au prochain président de la République ». Après deux minutes de confusion, le candidat, après avoir demandé si la séquence allait être coupée au montage, lance « Je peux répondre moi? J’ai compris ».
La séquence a fait rire sur le plateau, mais elle a choqué sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont dénoncé le décalage entre la gravité du sujet abordé, les licenciements, et le ton léger des chroniqueurs. L’extrait a notamment été posté par un élu Les Républicains, dénonçant une « humiliation ».
D’autres ont râlé de voir le temps de parole du candidat gaspillé.
Présent sur le plateau, le médecin Michel Cymes s’est défendu de tout mépris envers Philippe Poutou.
Après cette séquence isolée, l’invité a fini par donner sa réponse, à revoir dans le replay de l’émission ci-dessous (à partir de 7:15). Avant de citer l’exemple de l’usine Ford de Blanquefort menacée, Philippe Poutou -délégué CGT du site- est revenu sur le volet social de son programme et sa solution proposée.
« Je ne comprends pas qu’ils aient gardé la séquence au montage, a regretté le candidat du NPA dans une interview accordée à Buzzfeed. Le malaise était plus de leur côté que du mien. Ils passaient beaucoup de temps à répéter la question, alors que tout le monde l’avait bien comprise. Ils n’arrivaient pas à démarrer la discussion. »
Peut-être parce que les chroniqueurs « me prennent pour un rigolo? », s’interroge Philippe Poutou. Ou alors « ils se foutent du chômage? ». « Avec Thierry Solère qui est passé juste avant, il n’y a pas eu de problème. Avec un politicien, ils savent faire, quand c’est quelqu’un de leur milieu. Mais quand c’est un ouvrier, ce n’est pas pareil je pense », analyse-t-il encore auprès de Buzzfeed.