Le chef de l’Etat a vanté ce samedi les mérites du modèle social français, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes civiles de la Seconde guerre mondiale. Une réponse indirecte au programme libéral porté par François Fillon.
Un discours pas dénué d’arrière-pensées politiques. François Hollande s’est de nouveau livré ce samedi à un plaidoyer en faveur du « modèle social » français, ce « pilier de la République », lors de la cérémonie d’hommage aux victimes civiles, handicapées ou malades de la Seconde guerre mondiale. Une manière de répondre au programme libéral porté par François Fillon lors de la campagne présidentielle.
« Nous sommes rassemblés pour rendre à la lumière des existences sur lesquelles la société avait préféré jeter l’éteignoir », a déclaré le chef de l’Etat en ouverture de son allocution prononcée au Palais de Chaillot, 68 ans après l’adoption en ce lieu de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Un moyen « d’unir notre société »
« L’hommage que nous rendons aujourd’hui aux personnes handicapées ou malades abandonnées sous l’Occupation nous rappelle à notre premier devoir, un devoir de vigilance, face aux souffrances qui ne se voient pas, aux victimes que l’on n’entend pas, aux douleurs auxquelles on ne pense pas ». « Cette responsabilité a un nom dans la devise de la République: le nom de fraternité », a également déclaré François Hollande.
Le modèle social français permet, a plaidé François Hollande, « d’unir notre société », de « faire face aux accidents de la vie qui peuvent toucher toutes les familles », qui « unit les générations, les plus jeunes avec les plus âgés » et qui « unit les individus quelles que soient leurs positions dans la société ».
« Des fondements solides »
« Voilà pourquoi il faut le faire évoluer sans cesse, lui permettre d’être financé dans les meilleures conditions sans altérer la nécessité de la performance économique. Mais notre modèle social repose sur des fondements solides, qui sont les piliers de la République », a-t-il poursuivi, appelant à « faire davantage », « être attentif aux autres, refuser de détourner les yeux, avoir la volonté d’agir concrètement à tous les niveaux pour vaincre les préjugés ».
Le 1er décembre, en annonçant qu’il ne solliciterait pas un second mandat, François Hollande avait estimé que le programme de François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite en vue de 2017, « remet[tait] en cause le modèle social français ».