Le maire de Béziers poursuit sa dérive à l’extrême droite. Sur LCI ce lundi matin, il a affirmé qu’être Français c’était être « Européen, blanc et catholique » et a ressorti des statistiques ethniques qui avaient fait polémique l’an dernier.
Robert Ménard a, encore, fait du Robert Ménard ce lundi matin. Sur LCI, le maire de Béziers élu en 2014 avec le soutien du Front national, a affirmé qu’être Français c’était être « Européen, blanc et catholique ». Une sortie aux relents racistes qui risque de faire des remous.
L’origine de cette saillie? Sur le plateau de la chaîne d’information en continu, l’édile était interrogé sur un tweet controversé publié lors de la rentrée des classes où il expliquait que ce jour était, selon lui, la preuve « la plus éclatante du « grand remplacement ». Une allusion à une théorie développée par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus qui décrit la substitution de la population française par une population non-européenne, principalement venue d’Afrique noire et du Maghreb.
Un tweet assumé par Robert Ménard, donc, et qui va même plus loin. Beaucoup plus loin. Face à la journaliste qui lui demande si être Français c’est être « blanc », le maire de Béziers explique que « être Français c’est aussi, comme le disait le général De Gaulle, être Européen, blanc et catholique, bien sûr ».
Le retour des statistiques ethniques (illégales)
L’édile revient ensuite sur la rentrée scolaire et sort un chiffre de « 91% d’enfants musulmans » dans une classe du centre-ville de Béziers: « Dans une classe du centre-ville de chez moi, 91% d’enfants musulmans. Évidemment que c’est un problème. Il y a des seuils de tolérance. On n’ose pas le dire : 91% d’enfants musulmans. Vous ne mettez pas les vôtres dans cette école-là, vous demandez une dérogation à la carte scolaire et vous allez dans le privé. C’est ça la réalité ».
Un chiffre sorti du chapeau par le maire de Béziers, qui n’a pas expliqué comment il l’avait calculé, et qui s’apparente à des statistiques ethniques, une pratique interdite en France. En mai 2015, Robert Ménard s’était retrouvé au coeur d’une polémique après avoir évoqué sur le plateau de Mots croisésun chiffrage des enfants musulmans dans sa ville.
S’il n’a pas expliqué comment il en était arrivé à ce chiffre, Robert Ménard a cependant détaillé comment il faisait pour reconnaître un musulman d’un non-musulman. Cette fois-ci, il se base non pas sur le prénom, mais sur le « visage » puisqu’un musulman est forcément arabe. Face à la journaliste, il assure en effet que « je sais que vous n’êtes pas musulmane […] C’est drôle, vous n’êtes pas arabe. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise : ça se voit. Ça se voit sur votre visage. Pardon ».