L’ancien chef de l’État a officialisé ce lundi sa candidature à la primaire à droite. Pendant les trois mois de campagne, Nicolas Sarkozy s’appuiera sur une équipe étoffée, ou figurent de nombreux cadres LR. Du plus expérimenté aux jeunes loups, revue d’effectif.
Trois mois. Officiellement candidat à la primaire à droite, Nicolas Sarkozy n’a plus que 13 semaines pour convaincre les électeurs de droite de le choisir comme représentant pour la prochaine élection présidentielle. L’ancien chef de l’Etat, distancé par Alain Juppé dans les sondages, s’apprête à mener une campagne éclair pour rattraper son retard. Il peut s’appuyer sur une équipe étoffée, qui mêle fidèles historiques et jeunes ambitieux. L’Express fait le point sur les architectes de la campagne Sarkozy.
Les porte-paroles
L’ancien chef de l’Etat sera épaulé par deux porte-paroles: Eric Ciotti et Catherine Vautrin, indique Francetvinfo. Le député des Alpes-Maritimes a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy au début du mois de juillet. Longtemps proche de François Fillon, Eric Ciotti est tenant d’une ligne dure sur les questions de sécurité et d’immigration. Après l’attentat de Magnanville, il s’est à nouveau prononcé pour la détention préventive des individus « fichés S ».
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Catherine Vautrin est une ancienne chiraquienne. Elle a été ministre de 2004 à 2007, en charge de l’Exclusion et de la Parité. Ancienne trésorière de l’UMP, elle a été mise en examen dans l’affaire des pénalités imposées à Nicolas Sarkozy, mais payées par le parti, pour le dépassement de son plafond de dépenses de campagne en 2012, avant de bénéficier d’un non-lieu.
Les cadres LR
Plusieurs cadres LR sont acquis à la cause de l’ancien président. Et pour cause, dès son élection à la tête de l’UMP en novembre 2014, Nicolas Sarkozy a placé ses fidèles aux postes clés du mouvement. Eric Woerth, secrétaire général de LR, et Daniel Fasquelle, trésorier du parti, soutiennent l’ex-ministre de l’Intérieur. Vice-président délégué du parti, Laurent Wauquiez devrait assurer l’intérim à la tête de LR pendant la campagne. Proche de Nicolas Sarkozy, il s’est astreint à une obligation de neutralité. « Je veillerai à ce que mon soutien personnel à Nicolas Sarkozy n’engage pas le parti. Le parti ne doit être au service d’aucun candidat à la primaire », a-t-il confié au JDD.
Nicolas Sarkozy pourra également compter sur le soutien de Luc Chatel, président du Conseil national des Républicains ainsi que sur l’aide des conseillers politiques Brice Hortefeux et Marc-Philippe Daubresse. Secrétaires généraux adjoints du parti, Roger Karoutchi et Sébastien Huygue devrait aussi prendre part à la campagne de l’ancien président.
Les jeunes pousses
Nicolas Sarkozy ne veut pas rejouer le match de 2007. Le prétendant à l’Elysée veut s’appuyer sur de jeunes parlementaires et cadres du parti, qu’il cajole depuis son retour en politique. Symbole de cette nouvelle génération, Gérald Darmanin, 33 ans. Le maire de Tourcoing, proche de Xavier Bertrand, a annoncé son soutien à Nicolas Sarkozy. Tenant d’une ligne modérée sur les questions identitaires, il doit permettre à l’ancien président d’élargir sa base électorale et d’éviter tout procès en islamophobie, dans une campagne qui devrait s’articuler autour des thématiques régaliennes et de celle de l’identité.
Deux autres jeunes responsables politiques devraient animer la campagne de l’ancien président: Guillaume Larrivé, d’abord. Âgé de 39 ans, il est député de l’Yonne depuis 2012. Ce spécialiste des questions de sécurité et d’immigration devrait donner le tempo d’une campagne très à droite. Cette orientation ne devrait pas être contestée par Guillaume Peltier. Ce transfuge de l’extrême droite villiériste avait créé en 2012 la Droite forte, courant sarkozyste au sein de l’UMP. L’ex-chef de l’Etat a nommé ce spécialiste des sondages porte-parole du parti Les Républicains en janvier dernier.
Les conseillers de l’ombre
Ils ne sont pas forcément connus du grand public, mais seront des pions essentiels de la campagne à venir. L’ancien grand flic Frédéric Pechenard, directeur général des Républicains, aura une place de choix dans le dispositif. « On va adopter une organisation qui ressemble à celle de la brigade criminelle. Comme à la crim’, on a tous notre spécialité », confie-t-il au Parisien.
L’ancien policier se rend tous les dimanches au domicile de l’ancien président pour une réunion politique, rapporte L’Opinion. On y retrouve d’autres membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy: Eric Schahl, directeur général adjoint des Républicains ou Pierre Giacometti, ex-directeur général d’Ipsos. Le directeur de cabinet Michel Gaudin aura un rôle pivot dans les trois mois à venir, comme le banquier Sébastien Proto, qui prépare le futur projet présidentiel.
Le cas Baroin
Le nouveau président de l’Association des maires de France a apporté en juin son soutien à Nicolas Sarkozy. Ce soutien a surpris, le maire de Troyes étant un chiraquien historique. Mais François Baroin ne porte pas Alain Juppé dans son coeur et a choisi le camp de l’ancien président, dont il a été le ministre de l’Economie. Il devrait apporter une touche centriste, qui pourra manquer à la campagne de Nicolas Sarkozy.
Son nom est enfin évoqué avec insistance pour entrer à Matignon en cas de victoire de son poulain en 2017.