L’ancien ministre de François Hollande devrait faire son grand retour en politique ce dimanche lors de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire, en présentant sa candidature à la primaire de la gauche.
Le moment est venu pour Arnaud Montebourg. Ce dimanche, presque deux ans, jour pour jour après sa sortie du gouvernement, il va officialiser sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, lors de sa traditionnelle Fête de la rose à Frangy-en-Bresse, en Saône-et-Loire.
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Une déclaration attendue, qui a été confirmée par son porte-parole, François Kalfon, sur France Info, vendredi. « Le moment est venu de faire tomber les masques et d’afficher une offre politique pour le pays », a déclaré le lieutenant de l’ancien ministre du Redressement productif. Pressé de questions sur l’hypothèse de la déclaration de candidature d’Arnaud Montebourg, François Kalfon a répondu: « Sans doute que ce sera dimanche à Frangy-en-Bresse ».
Arnaud Montebourg, « est là pour incarner une alternative », selon son porte-parole. En « l’état actuel de l’opinion, François Hollande, compte-tenu des problèmes récurrents d’impopularité lourde, peut être battu » à la primaire de la gauche, a-t-il encore estimé.
Ses propositions phares
Selon le Journal du Dimanche, Arnaud Montebourg présentera dimanche 25 propositions regroupées en quatre chapitres: le redécollage de l’économie, le sauvetage de l’Europe au forceps, la lutte contre le terrorisme et la refondation du système démocratique.
Parmi les plus marquantes de ces propositions, issues des suggestions des internautes et du travail de plusieurs groupes d’experts pilotés par l’ancien ministre et par le député « frondeur » Laurent Baumel: l’annulation pour les classes moyennes et populaires de toutes les hausses d’impôts décidées ces cinq dernières années.
Ou encore: l’attribution de 80% des marchés publics de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux à des PME dont l’activité est située en France. Une mesure d’inspiration protectionniste, en concurrence avec le sacrosaint principe de « concurrence libre et non faussée » mis en oeuvre par Bruxelles, comme le souligne le JDD.
Durant sa campagne, le chantre du « Made in France » entend d’ailleurs demander aux Français un mandat non-négociable de « dépassement des traités européens et de refondation de l’Union européenne ». Il promet aussi de s’affranchir du plafond de 3% de déficit public autorisé au sein de l’UE.
Autre proposition phare, cette fois dans le domaine de la lutte contre le terrorisme: le rétablissement du service national, un service civil ou militaire obligatoire pour une durée d’au moins six mois.
Ces premières propositions ne forment pas encore un programme complet. D’autres domaines -école, santé, collectivités locales…- doivent encore être explorés par M. Montebourg, qui s’appuie notamment pour ce travail sur Julie Désangles, ancienne plume d’Aurélie Filippetti.
L’ancien ministre participera-t-il à la primaire?
Rien n’est sûr pour l’instant. « Encore faut-il que celle-ci soit sincère et transparente » et que François Hollande, « le candidat officiel qui n’a rien d’un candidat naturel soit alors en mesure de se présenter » avec son « bilan qui est plutôt un échec », a répondu le porte-parole d’Arnaud Montebourg, tout en fustigeant « un petit fumet pas très sympathique de petits arrangements pour garder le manche ».
Arnaud Montebourg, « à la veille du scrutin (de la primaire de 2011) était crédité par tous les instituts de sondage de 8% et a fait près de 17%, plus que trois fois plus que le Premier ministre actuel » Manuel Valls, a-t-il poursuivi. A ce jour, il est selon son porte-parole « la personnalité de gauche la plus à même d’affronter (…) Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé » car il faut « qu’une incarnation, qu’une personne, qui connaisse à la fois les affaires de l’Etat, qu’il soit fidèle à ses convictions, puisse se présenter face aux Français ».
Des « irresponsables », selon Henri Emmanuelli
L’ancien ministre a été devancé par Benoît Hamon, mardi. Deux candidatures qui ne sont pas du goût de Henri Emmanuelli. Le député socialiste des Landes a qualifié Arnaud Montebourg et Benoît Hamon d' »irresponsables », dans les colonnes de Sud-Ouest.
Outre les deux anciens ministres, la frondeuse Marie-Noëlle Lienemann, l’écologiste François de Rugy et le président du Front démocrate Jean-Luc Bennahmias ont déjà annoncé leur candidature à la primaire de la Belle alliance populaire (BAP), qui réunit le PS et ses alliés.