Dans une interview au Parisien ce lundi, l’ancien ministre déclare qu’il devrait accepter de présider la Fondation de l’islam de France que l’exécutif veut remettre sur les rails.
Il devrait être, sauf surprise, le prochain président de la Fondation pour les oeuvres de l’islam de France. Dans une interview au Parisien, Jean-Pierre Chevènement se dit prêt à accepter la fonction. « Cette mission est tellement d’intérêt public qu’aucun responsable ne peut s’y dérober », explique l’ancien ministre de l’Intérieur de gauche âgé de 77 ans, alors que plusieurs voix se sont élevées pour contester sa probable nomination.
Début août, François Hollande avait évoqué son nom de façon informelle pour prendre la tête de la nouvelle Fondation pour l’islam de France, que l’exécutif veut remettre sur les rails. Il avait insisté sur la nécessité pour cette institution d’exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans.
« Recourir à la raison naturelle »
« Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté. Mais il faut aussi qu’ils comprennent que, dans l’espace public où se définit l’intérêt général, tous les citoyens doivent faire l’effort de recourir à la ‘raison naturelle' », explique l’ancien ministre de l’Intérieur au journal. « Le conseil que je donne dans cette période difficile – comme le recteur de la mosquée de Bordeaux – est celui de discrétion », poursuit-il, alors que les polémiques se succèdent autour du port du voile et désormais du burkini.
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« L’avenir des jeunes nés de l’immigration est en France et nulle part ailleurs », a-t-il aussi souligné. Il faut les empêcher de tomber dans l’impasse suicidaire dans laquelle les poussent Daech et les salafistes à la vue courte ».
Formation des imams
Jean-Pierre Chevènement entend s’occuper de « la formation profane des imams », « la mission première » de cette fondation selon lui. Il veut aussi « promouvoir des sujets culturels ayant pour but de faire mieux connaître la civilisation musulmane ».
Jean-Pierre Chevènement explique également avoir posé deux conditions à sa présidence. Il veut que « les financements étrangers soient prohibés afin que tout se passe dans la plus grande transparence » et ne pas renoncer à sa liberté d’expression. « Mon acceptation de principe ne signifie en aucune manière que je renonce à ma liberté d’expression en tant qu’homme politique au long cours », a précisé l’ex-candidat à la présidentielle.