Encore une fois, la France est sous le choc. Une stupeur qui s’affiche dans la presse. L’assassinat d’un prêtre par des djihadistes dans son église à Saint-Étienne-du-Rouvray fait la une mercredi 27 juillet de tous les quotidiens. Les éditorialistes demandent des « actes » au gouvernement pour lutter plus efficacement contre le terrorisme.
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« Ne rien céder », titre Libération ; « Assassiné par les Barbares », écrit Le Figaro ; « Face au Mal », titre La Croix, et « Martyrisé », écrit en une Le Parisien. Au fil des pages, les journalistes demandent aux Français « de faire bloc ». « Aucune cause ne peut justifier une telle abomination. Notre cri vers Dieu est un appel à l’aide pour résister à la tentation de la vengeance », écrit Guillaume Goubert, dans La Croix.
Ne pas tomber dans la division
« Ne tombons pas dans les pièges de Daech. Il faut plus que jamais refuser d’être entraîné sur le terrain de la division », recommande Johan Hufnagel, de Libération. « Il faut résister et ne pas tomber dans la division nationale », renchérit François Wojtalik, du Courrier picard. Pression nationale ou régionale, la stupeur est identique. « La cible est précisément choisie pour alimenter la mécanique dévastatrice d’une guerre de religion », prévient Patrick Le Hyaric, de L’Humanité. Pour Dominique Moïsi, dans Ouest-France : « Face à cette escalade dans l’horreur, nous devons tenir. »
Dans L’Union/L’Ardennais, Gilles Grandpierre reconnaît que « l’intelligence consiste d’abord à garder son sang-froid ». Mais pour l’éditorialiste, l’intelligence, « c’est aussi adapter notre arsenal judiciaire et répressif à l’urgence ».
Le temps des actes
Si les éditorialistes félicitent les Français, ils s’en prennent souvent au gouvernement. « Les Français tiennent bon », se félicite Olivier Auguste, de L’Opinion, avant de lancer : « Aux autorités de faire leur travail avant qu’ils ne craquent. » « Le moment est donc venu de dire : ça suffit ! Assez. Le temps des bonnes paroles est révolu et celui des actes forts doit venir », s’emporte Bruno Dive, pour Sud-Ouest. « À l’évidence, il ne suffit plus de se contenter de mots. C’est insuffisant. On ne combat pas le terrorisme au XXIe siècle avec des outils du siècle passé », constate Laurent Bodin, de L’Alsace.
Dans Le Figaro, Étienne de Montety assène : « Le gouvernement doit prendre la mesure de ce qui se passe en France, adopter l’arsenal militaire, policier et judiciaire pour assurer la sécurité de nos concitoyens. » Agacement chez L’Est républicain. « Ni le renseignement, ni la surveillance, ni le dispositif de protection, ni l’état d’urgence n’ont rempli le rôle qui leur est assigné », déclare Philippe Marcacci. Cet attentat « suscite des questions sur la fiabilité et la pertinence du dispositif antiterroriste », relève Dominique Garraud de La Charente libre.
Se protéger et surtout se renseigner
« Pour lutter contre un terrorisme de proximité, il faut se protéger et surtout se renseigner », explique Jean-Michel Bretonnier, de La Voix du Nord. « Face aux Kalachnikovs, nous répondons par des bougies, face aux bombes, nous proposons des crêpes noirs », remarque Yann Marec, du Midi libre. Et de poursuivre : « Si la France est en guerre, comme on le dit depuis un an et demi, elle ne la livre pas vraiment. »