Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France, qui réunira lundi soir 800 personnes, sera présenté pour la dernière fois par Roger Cukierman. L’antisémitisme en France devrait être l’un des principaux sujets abordés.
En trente ans, le dîner annuel du Crif est progressivement devenu un rendez-vous politique incontournable. Pour preuve, il réunira, lundi 7 mars au soir, 800 personnes dont tous le gratin politique. De François Hollande à Manuel Valls mais aussi Bernard Cazeneuve -ministre de l’Intérieur-, Najat Vallaud-Belkacem -Education-, Emmanuel Macron -Economie- sans oublier la maire de Paris Anne Hidalgo mais aussi Nicolas Sarkozy et au moins trois candidats déclarés à la primaire de la droite, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire.
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Ce 31e dîner, organisé dans un hôtel parisien, sera organisé -pour la dernière fois- par Roger Cukierman, 79 ans. Son successeur à la tête de la vitrine politique de la première minorité juive d’Europe -un demi-million en France-, doit être élu en mai.
L’antisémitisme existe toujours en France
Ce rendez-vous « républicain », selon Roger Cukierman, prend la forme d' »un dialogue entre le président de la République et les dirigeants de la communauté juive où nous pouvons exprimer nos sentiments et nos préoccupations ».
Nul doute que, quatorze mois après la tuerie de l’Hyper Cacher -quatre morts- et dix ans après l’assassinat barbare d’Ilan Halimi, le niveau préoccupant de l’antisémitisme en France sera au centre des discours. « Les actes antisémites continuent, les chiffres de 2015 sont pratiquement au même niveau que 2014 », déplore le président du Crif, citant un rapport du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ).
Le Conseil français du culte musulman sera présent
Fait important cette année, et contrairement à l’an dernier, Roger Cukierman devrait faire le plein des représentants religieux, y compris ceux du Conseil français du culte musulman (CFCM). Ces derniers avaient boudé le dîner 2015 après une déclaration du président du Crif le jour même sur Europe 1 attribuant « toutes les violences » antisémites aux « jeunes musulmans ».
Un an plus tard, les relations entre le Crif et le Conseil du culte musulman semblent apaisées. « Depuis l’arrivée à la tête du CFCM d’Anouar Kbibech (à l’été 2015, NDLR), nous avons vraiment le sentiment que les choses ont changé », lançait Roger Cukierman lors d’un récent débat des Amis du Crif, en se réjouissant que le nouveau dirigeant musulman parle « beaucoup plus clair » que son prédécesseur, Dalil Boubakeur.
En revanche, les responsables politiques soupçonnés de prêter une oreille complaisante aux campagnes anti-israéliennes n’ont pas été conviés au dîner, à l’instar de ceux du Front de gauche, qui en réponse accusent souvent le Crif de « communautarisme ». De même, personne au Front national n’a reçu de carton d’invitation.
Le gouvernement a lancé en 2015 un plan à 100 millions d’euros de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, et renforcé la protection des quelque 700 écoles, synagogues et centres communautaires.