Le ministre des Affaires trangres a dmenti vendredi les accusations contenues dans une biographie de Luc Besson, selon lesquelles il serait intervenu en 2002 dans un dossier fiscal concernant le ralisateur.
Laurent Fabius nie en bloc. Accusé dans une biographie non autorisée de Luc Besson d’être intervenu en faveur du cinéaste dans une affaire fiscale privée en 2002, le ministre des Affaires étrangères a dénoncé vendredi un « tissu d’âneries ».
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Dans son livre Luc Besson, L’homme qui voulait être aimé, paru mercredi aux éditions Flammarion, le journaliste Geoffrey Le Guilcher affirme que le cinéaste et producteur, qui cherchait au début des années 2000 à diminuer le montant de son impôt sur la fortune (ISF), aurait « profité d’un soutien politique » concernant ce dossier fiscal. La soeur et le neveu de Laurent Fabius travaillaient pour lui à l’époque.
« Il y a un monsieur qui a écrit un livre récemment sur Luc Besson et qui s’est cru autorisé, à partir du fait que ma soeur et mon neveu étaient dans le cinéma, à écrire que j’avais accordé une faveur fiscale à monsieur Besson: c’est un tissu d’âneries », a déclaré le ministre à l’occasion de la présentation au ministère des résultats du cinéma français à l’étranger. « C’est malveillant, c’est mensonger », a ajouté Laurent Fabius, qui a été ministre de l’Economie et des Finances de 2000 à 2002.
Un rendez-vous à Bercy entre Besson et Fabius?
En 2001, ayant été informé qu’il allait devoir payer près de 3 millions d’euros en 2000 au titre de l’ISF, Luc Besson aurait, selon cette biographie, consulté des fiscalistes, envisagé des solutions puis organisé des rendez-vous avec des responsables de Bercy, dont un avec Laurent Fabius.
Luc Besson « obtient son rendez-vous » avec le ministre, précise le journaliste, en soulignant qu’il est « impossible de savoir s’il rencontre alors le ministre à Bercy ou ailleurs ». Il y aura également « une sorte de conciliabule réunissant des proches du ministre et du cinéaste », toujours selon Geoffrey Le Guilcher.
Une lettre serait ensuite parvenue au cinéaste le 21 février 2002, indiquant que sa demande d' »exonération d’ISF » pour l’année 2000 appelait « une réponse positive », poursuit le journaliste indépendant. « Le fisc a-t-il fermé les yeux au nom d’un intérêt public supérieur visant à favoriser l’émergence d’une major française du cinéma? » s’interroge-t-il.
« Une insinuation mensongère »
Il ajoute que le dossier est pour Laurent Fabius « délicat » car Luc Besson avait travaillé sur son film Jeanne d’Arc, sorti en 1999, avec la costumière et chef décoratrice Catherine Leterrier, soeur de Laurent Fabius, et avec le fils de celle-ci, Louis Leterrier, en tant qu’assistant producteur. Louis Leterrier a ensuite réalisé en 2001 Le Transporteur, produit par la société de Luc Besson EuropaCorp, poursuit-il.
L’entourage du ministre a déclaré mercredi qu’il s’agissait d’une « insinuation à la fois malveillante et mensongère ».