L’ex-ministre de l’conomie, en retrait officiellement de la vie politique, se montre particulirement critique sur le bilan conomique de Franois Hollande.
Arnaud Montebourg ne s’éloigne jamais bien longtemps de la politique. L’ancien ministre socialiste dénonce, dans un livre à paraître jeudi, le « sarkhollandisme économique ». Il y accuse le PS de « devenir à la fois un parti libéral et conservateur ». Pour le candidat malheureux à la primaire PS de 2011, officiellement retiré de la vie politique depuis août 2014, le PS et Les Républicains appliquent « la même politique économique », la « même politique fiscale aussi, qui consiste à faire payer les classes moyennes ».
Des partis dirigés par une « bourgeoisie d’Etat »
Montebourg renvoie dos à dos les deux formations, « des partis dirigés par une sorte de bourgeoisie d’État, haut fonctionnarisée, qui mènent exactement les mêmes politiques, en connivence avec Bruxelles ». Selon l’auteur du livre, Antonio Rodriguez, journaliste économique à l’AFP, Montebourg est « prêt à remonter sur le ring » et n’exclurait pas d’être candidat à la présidentielle de 2017. L’ex-ministre ne « confirme (…) rien de tout cela ». « Je suis bien loin de tout cela, et suis impliqué dans un certain nombre de projets et de développements privés importants », a-t-il réagi par SMS.
LIRE AUSSI >> Arnaud Montebourg, une nouvelle vie plein de doutes
L’Alternative Arnaud Montebourg (éd. Le Cherche Midi) retrace l’action d’Arnaud Montebourg au ministère du Redressement productif, puis au ministère de l’Économie, du Redressement productif, et du Numérique. Après avoir quitté le gouvernement, il est devenu vice-président en charge de l’innovation chez le distributeur de meubles Habitat.
Stéphane Richard conservé pour gérer l’affaire Tapie?
Antonio Rodriguez raconte notamment dans son livre comment Arnaud Montebourg aurait cherché à trouver un successeur au PDG d’Orange Stéphane Richard, après l’avoir empêché de vendre la plateforme de vidéos Dailymotion, et aurait été « stoppé net dans son élan » par le président de la République.
« ‘Le président m’a dit qu’il fallait que Stéphane Richard parle’, dans l’affaire de l’arbitrage controversé du litige entre le Crédit lyonnais et Bernard Tapie », écrit le journaliste, citant Montebourg. « Le président aurait-il empêché son ministre de toucher au PDG d’Orange pour qu’il témoigne dans cette affaire dans laquelle apparaît le nom de (l’ancien président) Nicolas Sarkozy' », se demande Antonio Rodriguez. « On m’a fait comprendre qu’il y avait un échange de bonnes volontés. Ce dont je doute d’ailleurs », lui aurait répondu l’ancien ministre.