François Fillon aurait décidé de fermer la porte à François Bayrou et à un rapprochement avec le Modem en vue de la présidentielle et des législatives.
L’hypothèse d’un rapprochement entre François Fillon et François Bayrou définitivement enterrée? Selon Europe 1, le champion de la droite aurait décidé de laisser tomber l’hypothèse d’un ralliement à sa cause du président du Modem. Ce que l’entourage du vainqueur de la primaire à droite dément.
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Fin décembre, Le Canard Enchaîné avait évoqué l’existence d’un accord secret entre les deux camps dans l’optique de négocier des investitures aux législatives et de gêner la candidature de centre-gauche d’Emmanuel Macron.
Bayrou, perçu comme un boulet à droite
Investitures aux législatives pour les candidats Modem en échange d’une non-candidature de François Bayrou ou d’un ralliement dans l’entre-deux-tours, le pacte évoqué – et démenti par les deux parties – à la fin de l’année par le journal satirique aurait donc du plomb dans l’aile, selon Europe 1.
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La faute à François Fillon qui ne souhaiterait plus négocier avec le maire de Pau, conscient de l’image répulsive associée à François Bayrou dans l’électorat de droite qui le perçoit désormais davantage que comme un atout ou un allié. « Les attaques de Sarkozy contre le camp Juppé-Bayrou au moment de la primaire ont laissé des traces », résume un cadre LR auprès de L’Express.
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La consigne donnée du champion de la droite serait sans appel: pas de négociation et pas de concession sur le programme pour ne pas prêter le flanc aux accusations de « petits arrangements » et de cuisine « politicienne ». D’autant que François Bayrou, très critique à l’égard de François Fillon depuis plusieurs semaines, serait plus isolé que jamais, tacle un responsable LR auprès de L’Express: « Il n’a même pas les troupes suffisantes pour constituer des têtes de liste solides dans quelques circonscriptions », explique-t-il.
Une fermeté tempérée ce matin par Bruno Retailleau, le coordinateur de la campagne de François Fillon, au micro de France Inter: « François Fillon n’est pas un marchand de tapis, il n’abdiquera rien que monsieur Bayrou exigerait de lui. Mais de là à claquer la porte au nez des gens, ce n’est pas le genre de la maison », a-t-il assuré.
Gage d’unité donné à la droite?
Alors, faut-il y voir y voir une volonté de souffler le chaud et le froid pour mieux forcer François Bayrou à se décider? Alors que la commission nationale d’investiture des Républicains est convoquée à partir de ce mardi et que François Fillon doit rencontrer les députés de droite, la pression mise sur Modem pourrait surtout être perçue comme un gage d’apaisement et d’unité dans les rangs LR.
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Déjà agités par une fronde interne contre le principe de non-cumul des mandats, Les Républicains, et notamment les sarkozystes, pourrait apprécier les réticences de François Fillon à « réserver » des circonscriptions au président du Modem, considéré comme un des artisans de la victoire de François Hollande en 2012.
De son côté, fidèle à son éternelle stratégie du suspens, François Bayrou avait déjà annoncé fin-décembre qu’il ferait connaître son intention de se présenter ou non à l’élection présidentielle à l’issue de la primaire à gauche.