« Monsieur de Peillon, Vincent la Gaffe »

By | janvier 8, 2017

education-vincent-peillon_5559715Monsieur. Par tous les Saints, quel est l’esprit dévoyé qui a bien pu vous corner de vous présenter à la primaire? Soyons franche: Monsieur, vous avez le charisme d’un poireau et, pour renfort de potage, vous êtes un irrémissible gaffeur. Confessons encore que nous vous avions oublié, sotte que nous fûmes.

Après un séjour au ministère de l’Instruction publique, riche de ces bourdes dont vous fîtes un usage remarqué, vous choisîtes sagement, philosophe que vous êtes, de vous établir en Helvétie où vous enseignâtes votre savoir à l’Université de Neuchâtel.

Vous disparûtes ainsi de la Cour, daignant de temps à autre faire une apparition au Parlement de Strasbourg où les déchus de la Cour trouvent gîte et couvert.

A présent que vous revenez à la Lumière, et que vous nous régalez de vos fracassantes inepties, nous ne pouvons que constater que vous n’êtes nullement préparé, et que vos premiers pas d’impétrant sont semés de ces embûches qui font les délices de la Cour.

Vos airs de moniteur de centre aéré vous confèrent certaine innocence en un cénacle peuplé de gavials dont les claquements de mâchoires célèbrent l’ouverture d’un banquet dont vous êtes le plat principal.

Vous avez cru bon, Monsieur, jurer la main sur le coeur que vous n’étiez nullement instrumentalisé, ce qui venait à dire qu’il ne fallait point chercher la main du roi dans la culotte du zouave.

Nous vous crûmes sur parole: le Flou, si souvent gourd à la manoeuvre, cèle encore quelque sagacité qui le protège de miser sur le mauvais canasson.

L’on mande ici et là que c’est le baron Dray, certes cousu avec le roi, qui aurait ourdi votre adoubement.

L’inspiration vint sans doute à lui manquer pour vous en aller quérir en votre émolliente retraite à jodler tout en faisant des trous dans le gruyère et écrire des romans policiers.

La vérité commande de révéler que les impétrants ne se bousculaient point au portillon et que les âmes bien nées s’étaient toutes défaussées, craignant prendre un râteau lors d’une primaire qui, selon les haruspices de Solférino, n’ameutera point les foules.

Vous vous dévouâtes, Monsieur. Voici qui est chevaleresque, même s’il n’y a guère d’héroïsme à veiller que l’on mouche les chandelles après le départ du dernier mohican.

Donc, jeté comme Daniel dans la fosse aux lions, vous improvisâtes.

Et ce fut la cata! Même le roi, orfèvre en cette science de la prêche à la noix, confessa, selon les mots de « L’Express », que vous fîtes preuve d’une « légèreté absolue ».

Votre mémoire d’étourneau vous fit ainsi oublier de cracher aux bassinet des oeuvres de la secte: quelques vingt mille écus de retard de cotisations!

Mais vous comblâtes cet impair en versant de tonitruantes déclarations! Quel éblouissement!

Il nous revint ainsi que vous n’étiez pas radin lorsque vous occupiez le fauteuil de ministre de l’Instruction publique. Vous brillâtes, Monsieur, vous nous épatâtes! Trop fort, meilleur encore qu’Ayrault de Nantes, pourtant oscarisé!

Vous plaidâtes ainsi pour la dépénalisation du cannabis: voici qui témoignait de grande habileté et de non moins grande sollicitude de la part d’un ministre en charge de l’éducation des enfants.

Le roi vous engueula comme poisson pourri en vous rappelant que le chichon ne figurait point encore au programme des Sciences naturelles ou de SVT, selon le prédicat présentement à la mode.

Pour renfort de potage, vous vous prîtes de bricoler les rythmes scolaires avec un talent qui vous valu d’être promptement exfiltré de la rue de Grenelle où les jurandes de professeurs vous guettaient du bout de leurs mousquets.

Présentement, les prémices de votre campagne sont donc à l’aune de votre incommensurable talent.

Vous entreprîtes ainsi de faire une comparaison des plus audacieuses entre l’imposition de la laïcité aux musulmans de France et le port de l’étoile jaune imposé aux juifs durant la Collaboration.

Saluons comme il sied cette éblouissante démonstration de votre sagacité tout ainsi que la richesse de votre culture historique.

Questionné par un gazetier évidemment malintentionné sur le recours au 49-3, le grigri maudit du comte Valls, vous apportâtes la preuve éclatante de votre rhétorique de cancre en affirmant: « Je ne sais, je n’étais pas là ».

Vous nous troublâtes, Monsieur.

Au point que nous nous étonnâmes que Madame de Pingeot vous apporte un soutien aussi inattendu que décisif.

Douchons votre bonheur, Monsieur. La dame n’a embrassé votre cause qu’en remerciement d’une action de grâce qui accorda une investiture à son compagnon.

Monsieur, qu’il vous soit plaisant de faire fi de ces flétrissures. Car vous êtes, Monsieur, l’un des héros de cette campagne! Certes, vos chances sont à peu près nulles et vos jours, comptés.

Mais vous aurez su, en quelques jours, nous convaincre que Forrest Gump était doté de super-pouvoirs, dont celui de la réincarnation.