Le candidat à la primaire organisé par le PS dénonce les mesures d’austérité proposées par Alain Juppé, actuel favori de celle de la droite.
La possible victoire d’Alain Juppé à la présidentielle 2017 va paver la voie à celle de Marine Le Pen pour 2022: Arnaud Montebourg en est convaincu. « Juppé, c’est Le Pen dans 5 ans, car c’est un programme d’austérité sans précédent, puissance 2 ou 3 par rapport à l’austérité fiscale des années Hollande, avec 100 milliards d’euros de coupes budgétaires. Ce programme va précipiter le pays dans la rébellion et le chaos », a déclaré ce jeudi le candidat à la primaire organisée par le PS, lors d’un déplacement à Saint-Herblain (Loire-Atlantique).
LIRE AUSSI >> Montebourg: « Valls devrait aller au bout de son éphémère exaspération »
L’ancien ministre de l’Économie et du Redressement productif a clairement fait du favori de la primaire à droite une cible. « Certains me disent, il faut aller voter Alain Juppé pour écarter le spectre Sarkozy. Je crains qu’ils ne soient déçus une fois Alain Juppé désigné, car les programmes sont strictement siamois. Robin des Bois prenait aux riches pour donner aux pauvres, M. Juppé prend aux pauvres pour donner aux riches », avait-il déjà déclaré mercredi lors d’une réunion publique.
Montebourg se veut un « projet alternatif »
Interrogé sur ses chances de remporter la primaire, Arnaud Montebourg a répondu qu’il ne voyait pas « comment la gauche pouvait éviter de tourner la page d’un bilan qui est indéfendable devant les Français », ajoutant qu’il n’était « pas le candidat du bilan ». Et de poursuivre: « Je suis en mesure de rassembler pour un projet alternatif (…) à la désarticulation de la gauche, à la théorie des gauches irréconciliables, à l’atteinte faite à nos valeurs, à l’inefficacité totale des choix idéologiques qu’ils ont faits sur l’économie ».
A propos de Notre-Dame-des-Landes, Arnaud Montebourg a rappelé qu’il s’était déjà opposé en 2011 au projet d’aéroport, soumis cette année à un référendum qui a été approuvé. « Le résultat du référendum est clair et net. Quand il y a eu un référendum, on s’y plie ou alors il faut pas solliciter les gens, a-t-il déclaré. Refaire un référendum, c’est la méthode des bureaucrates européens quand ils ne sont pas contents du résultat. Pour moi la démocratie, c’est sacré. »
Concernant le rachat des chantiers navals STX France, dont les candidats à la reprise seront connus vendredi, Arnaud Montebourg a simplement rappelé que l’État français, qui possède un tiers de l’actionnariat, avait « la possibilité de dire non à tout investisseur étranger indésirable, grâce au décret dit ‘Montebourg’, qui permet de contrôler les investissements étrangers dans les entreprises stratégiques ».