Les sept prétendants à l’Elysée s’affrontent ce jeudi soir lors d’un deuxième débat télévisé. Au programme, entre autres: la lutte contre le terrorisme et la ligne politique. A deux semaines du premier tour, les échanges s’annoncent vifs.
Après un premier débat consacré à l’économie et aux thématiques régaliennes, les sept candidats à la primaire à droite s’affrontent ce jeudi soir lors d’une nouvelle joute oratoire télévisée. Sur BFMTV et iTélé, les prétendants à la magistrature suprême devront plancher sur cinq thèmes: la ligne politique et l’exercice du pouvoir, la lutte contre le terrorisme et ses implications internationales, l’avenir de l’Europe, la lutte contre la délinquance et l’éducation.
Sarkozy au pied du mur
Le premier débat avait des allures de round d’observation? Cette deuxième confrontation devrait être le théâtre d’échanges musclés entres les candidats. Nicolas Sarkozy a annoncé la couleur dès mercredi.
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’ancien chef de l’Etat affirme ne pas voir de « volonté de changement » dans le programme d’Alain Juppé et oppose son « alternance franche » au « se hâter lentement » de son rival. Distancé dans les enquêtes d’opinion, Nicolas Sarkozy n’a plus le choix. Pour rattraper son retard, il doit provoquer son adversaire et le pousser à la faute.
Divergences sur la lutte contre le terrorisme
A l’exception du maire de Bordeaux, au zénith des sondages, tous les impétrants ont intérêt à se démarquer pour faire bouger les lignes. Jean-François Copé n’a rien à perdre, François Fillon veut confirmer son léger rebond dans les sondages, tandis que Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet doivent se reprendre après une première prestation en demi-teinte.
Cela tombe bien: les thématiques abordées ce jeudi ne sont pas consensuelles et leur permettront d’afficher une identité propre. En témoigne la question du terrorisme. Pour renforcer la sécurité des Français, Nicolas Sarkozy souhaite l’internement des fichés S et fustige les « arguties juridiques » du gouvernement. Refus ferme de François Fillon et d’Alain Juppé, qui rappellent leur attachement à l’Etat de droit.
De leur côté, Bruno Le Maire et NKM mettent en avant des mesures-clés, rappelle le JDD. Le premier plaide pour la détention provisoire pour les individus mis en examen pour un délit lié au terrorisme, accompagnée de l’expulsion des étrangers fichés. La seconde prône l’interdiction du salafisme en France.
Europe, éducation, et lutte contre la délinquance
Quelques explications de texte pourraient également survenir sur le thème de la lutte contre la délinquance. Les concurrents de Nicolas Sarkozy ont presque tous critiqué la suppression de plus de 10 000 postes entre 2007 et 2012. L’intéressé se défend en invoquant la crise économique et la nécessite de réduire les dépenses publiques.
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Si l’Europe et l’Education ne sont pas sensibles à droite, la question de la « ligne politique » constitue une ligne de fracture entre les prétendants. Et pour cause, un invité surprise est attendu dans le débat: François Bayrou. Nicolas Sarkozy pilonne le président du Modem, soutien d’Alain Juppé, pour taper sur le maire de Bordeaux. Il lui reproche son vote pour Hollande en 2012 et agite le spectre d’un quinquennat paralysé par les centristes. En clair, d’une « alternance molle » et non « franche ». L’ancien président devrait poursuivre ce jeudi soir cette campagne et pousser les autres candidats à se positionner. Avec, en filigrane, la volonté d’apparaître comme le « vrai » candidat de la droite.